Giorgino

 

Orwell à la truelle ? La Bête et la Belle…

Le machinisme et le sentimentalisme de Metropolis (Lang, 1927) se devaient de séduire Giorgio Moroder, musicien cinéphile, producteur à succès, un temps résident allemand, comme d’ailleurs Donna Summer, itou auteur d’accompagnements appréciables à destination de Midnight Express (Parker, 1978), La Féline (Schrader, 1982), Flashdance (Lyne, 1983), Scarface (De Palma, idem), Electric Dreams (Barron, 1984), Over the Top (Golan, 1987) ou Fair Game (Orfini, 1988). Sa version pas à la con, « presented with a contemporary score, sound effects and colour », « re-construit et adapte » un métrage, ne l’endommage, lui rend hommage, rendit vénère les auto-proclamés experts et autres fiers thuriféraires. Droits acquis, surenchéris sur Bowie, tant mieux, tant pis, le natif d’Ortisei co-signe avec le parolier Pete Bellotte les intertitres et les sous-titres, accélère la cadence, donc le défilement, remercie aussi au générique Parker & Schrader. Son Metropolis à lui dure une heure vingt, ne s’avère vain, permit à la génération MTV de redécouvrir un classique, de comprendre que le clip y apparaissait déjà de manière anachronique, cf. la scène de danse hallucinée, en POV, aux mille yeux montés à la Mabuse. Si la relecture de Kraftwerk semblait disons directe, logique, très teutonique, Moroder ne démérite, d’une personnalisation sincère, jamais cynique, s’acquitte. Sa sienne Wonder Woman 1984 (Jenkins, 2020) s’appelle Pat Benatar, dommage pour Mesdames Jon Anderson & Bonnie Tyler, dotées d’items qui pouvaient mieux faire, mieux plaire, accessit à l’impeccable Freddie Mercury, un peu mieux servi. Parmi deux instrumentaux précis, explicites, Machines + The Legend of Babel, l’interprète tout sauf suspecte de Love Is a Battlefield, au clip assez cinématographique, aux chansons souvent sur grand écran, citons celles de Officier et Gentleman (Hackford, 1982) ou Speed (de Bont, 1994), ici escortée de l’incontournable producteur puis époux Neil Geraldo, se divise en duo, en stéréo, puisque Here’s My Heart, intitulé en forme de résumé, le Cœur en médiateur de l’Esprit, de la Main, amen, Thea von Harbou approuve, Fritz s’en défrise, Goebbels ne dégueule, Kracauer ne pique une colère, s’écoute de façon différente sur film et disque. L’hymne n’indiffère, que l’on prise son épuré lyrisme, que l’arrangement pop-rock plus pêchu l’on préfère. Patricia devient fissa la valeureuse voix de Maria, par ricochet de Brigitte Helm. La colorature aux quatre octaves voulait étudier à Julliard, ceci se sent, ceci s’entend, en tout cas via cet aria de modeste diva, de mezzo-soprano de dystopie pré-nazie, à la révolution guère coco, la provisoire dictature du prolétariat repassera, oui-da.        

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