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Affichage des articles du février, 2019

Quartier haute sécurité pour femmes : La Captive

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La tendresse et le string , la rébellion et les mamelons… Au-dessus du grillage on voit L’arrogance de leurs armes tu vois Je ne suis pas à plaindre crois-moi On s’occupe de moi Bernard Lavilliers Prose ou poésie Tout n’est que prétexte Pas la peine de t’excuser Muse ou égérie Mes petites fesses Ne cessent de t’inspirer Mylène Farmer Prends garde Sous mon sein la grenade Clara Luciani Ce WIP transalpin tourné au Portugal mérite mieux que les moqueries du mépris : pour résumer, il s’agit d’un divertissement souvent hilarant, merci à la VF vintage , assez soigné, estimable direction de la photographie due à Renato Doria, dont la médiocrité assumée se voit transcendée par un sens du surréalisme latinisé, constitue en soi une forme de sublime insensé. Caged Women (1991) cristallise une série de films qui jamais ne connaîtront les honneurs des cérémonies respectables, autarciques, incestueuses, César ou Oscars dérisoires, qui toujours s’a

La Passagère : Douces flammes de Darlanne Fluegel

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Une blonde et un privé ? Un brun privé d’espoir, pas de mémoire. Dieu réunit ceux qui s’aiment. Édith Piaf Je me souviens, bien sûr, de Darlanne Fluegel dans Police fédérale Los Angeles ( To Live and Die in L.A. , William Friedkin, 1985) ; je la recroisai, hier soir, dans Haute sécurité ( Lock Up , John Flynn, 1989) ; je découvre, aujourd’hui, en différé, qu’elle décéda en décembre 2017, à domicile, à Orlando en Floride, des suites d’un Alzheimer, rime amère, écho d’hosto, à « notre » Annie Girardot. Soixante-quatre ans, ceci peut certes sembler un peu prématuré, pour passer de l’autre côté, néanmoins l’ancien mannequin pennsylvanien ne chôma pas, durant une vingtaine d’années apparut itou dans Les Yeux de Laura Mars ( Eyes of Laura Mars , Irvin Kershner, 1978), Il était une fois en Amérique ( Once Upon a Time in America , Sergio Leone, 1984), Deux Flics à Chicago ( Running Scared , Peter Hyams, 1986), Coup double ( Tough Guys , Jeff Kanew, 1986), Simetierre 2

Star Trek : Sans limites : Le Fou de guerre

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Blockbuster abrutissant ? Quinquagénaire à contre-courant.   Si vis pacem para bellum Le changement, c’est maintenant. François Hollande Ma petite entreprise Connaît pas la crise Alain Bashung Dans l’espace, personne ne vous entend pleurer votre père parti, perte partagée par Kirk, Spock et Jaylah, à part le docteur McCoy, confident du capitaine et du Vulcain, à l’exception de Scotty, mécanicien à l’écoute de l’amazone albinos. Film endeuillé, dédié à Leonard Nimoy & Anton Yelchin, film énergique, réalisé par le Justin Lin de Fast and Furious , quatre titres au compteur, film mal reçu par la critique et le public, Star Trek : Sans limites (2016) mérite sa réévaluation, sa restitution au sein du contexte américain, européen. On le sait, Gene Roddenberry conçut sa progressiste série des sixties en allégorie sociale épisodique de l’Amérique, l’USS Enterprise transparente transposition altruiste de la tumultueuse entreprise USA. Le co-scénariste et « 

Krull : Un peuple et son roi

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Colossale connerie à concasser ? Modeste trésor à transmettre. En découvrant Krull (1983) hier soir, surpris, séduit, je pensais à Ladyhawke (1985), aux extérieurs aussi tournés en Italie. Réel réalisateur, à l’instar de Richard Donner, Peter Yates sait en effet enraciner sa fantasy au sein de la réalité, au propre, au figuré. Une   bande-annonce d’époque, malheureuse car menteuse, transforme le film en ersatz désargenté de Star Wars (Lucas, 1977), en mélasse médiévale anachronique, gare aux lasers faméliques. En vérité, Krull s’avère un conte de fées sur la fraternité, une allégorie jolie sur l’exercice du pouvoir, démocratique ou tyrannique, une œuvre adulte, remplie de calme tumulte, adressée non pas à l’enfant peut-être encore l’intérieur du spectateur, disons disparu depuis des décennies, mais à sa part d’enfance, c’est-à-dire à sa capacité conservée de s’émerveiller, de s’immerger au milieu du merveilleux, de suspendre son incrédulité, d’animer en feedback les i

The Little Stranger : Une baraque à tout casser

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Pilleur de propriété(s) à la Proudhon ? (Dis)qualifié acquéreur de malheur(s)…    « Il y a quelque chose dans cette maison » et ce film, dont il conviendrait presque de dépasser les vingt premières minutes, assez déceptives, sinon soporifiques, de les visionner en accéléré, avant de commencer à vraiment l’apprécier, à se réveiller à cause d’une scène de défiguration canine de crâneuse gamine. La neutralité de l’intitulé identifie une dualité d’idiosyncrasie, désigne à la fois « le petit étranger », gamin fasciné devenu médecin installé, sens duel, « la petite étrangère », fillette décédée jadis, peut-être désormais fantôme frappeur, scripteur, matez-moi les inscriptions à l’intérieur de l’armoire. L’Irlandais Lenny Abrahamson met en images un roman de la Galloise Sarah Waters, adapté par l’Anglaise Lucinda Coxon, également dramaturge. Les évidentes influences de la spécialiste du lesbianisme littéraire, à savoir Charles Dickens, Daphne du Maurier, Shirley Jackson, Henry James

Le Boucher : L’Institutrice

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Suite à son visionnage sur le site d’ARTE, retour sur le titre de Claude Chabrol. Réminiscences d’Alina Reyes. « Vous aimez la viande ? », « Vous aimez le cinéma ? » : Popaul et Mademoiselle Hélène ne parlent pas la même langue, que le boucher donne à couper, si le rosbif déplaît aux convives, elle collectionne les reproductions de tableaux, en décore les murs de son logement de fonction, il collectionne les cadavres intacts de jeunes femmes inviolées, elle porte le deuil souriant d’un amour passé depuis dix ans, il voudrait l’embrasser, avoue venir la voir, le soir, silhouette sous sa fenêtre, mais ces deux-là se connaissent, se reconnaissent, se comprennent, s’apprécient et s’aiment à leur manière, sincère, mensongère, mortifère. Au cœur de leur accord secret, au propre, au figuré, ils s’entendent, ne se dénoncent pas, réside le vrai mystère de ce métrage en apparence trop clair, linéaire, lesté de symbolisme scolaire, de la grotte figurant une « psychologie des profon