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Affichage des articles du avril, 2020

Coup pour coup : Merci Patron !

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Drapeau rouge à la Chaplin ? Gueule de bois de déprime… Vrai-faux documentaire et « film militant », Coup pour coup (Marin Karmitz, 1972) s’apparente en plus à un psychodrame féministe. Ancien chef opérateur, déjà producteur, bientôt distributeur, sous peu exploitant, le réalisateur paraît enregistrer en direct, in situ , une situation d’insoumission, celle du personnel d’une usine textile, dont deux membres viennent de se faire fissa virer, bien sûr sans indemnités, pour avoir renversé sur la contremaîtresse sans merci, à la sortie, en public, chic, un seau rempli de farine, fichtre. Si le court-circuit, causé en catimini, de manière volontaire, permet de couper court à la cadence épuisante, au chrono dingo, au bruit à l’infini, accessoirement à une main masculine palpeuse d’épaule, autorise à une pause opportune, un répit face à l’infortune, possibilité partagée de croquer une pomme, fumer une clope, parcourir un bouquin, la séquestration de saison du pénible patron dévelo

Comment utiliser son temps libre ? : Où est la maison de mon ami ?

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Tutoriel « à la truelle » ? « Travail manuel » sensuel. Comment peindre une porte, mais aussi, surtout, comment faire un film ? Comment utiliser son temps libre   ? (Abbas Kiarostami, 1977) répond en dix-sept minutes pédagogiques, poétiques, ludiques, lucides, désormais connotées par le foutu confinement. Le spectateur admirateur du Goût de la cerise (1997) et Le vent nous emportera (1999) y découvre, à domicile, deux adolescents, eux-mêmes à la maison, en train de « s’emmerder comme des rats morts », mine de rien iraniens. Leur père désespère, trop pauvre pour se payer les services d’un placide professionnel ; qu’il se rassure, le cinéma existe, spécialement, là-bas, celui d’État, d’institution éducative spécialisée, alors la leçon devient une démonstration, suscite l’émulation. On le sait, l’oisiveté verse vite vers le vice, occidental ou oriental, donc rien de mieux que se servir de ses mains, constater ce qu’elles peuvent accomplir, pour se sentir heureux, ou en tout c

She : The Queen

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Robe en soie d’oiseau de proie pour Afrique archéologique… Après (ou avant) le matriarcat de Rebecca (Romijn) dans Satanic Panic (Chelsea Stardust, 2019), voilà celui d’Ursula (Andress, who else ?) dans She (Robert Day, 1965). Co-produite par la Hammer, la MGM + Seven Arts, cette moralité d’immortalité résiste assez à l’usure des années, du ciné. Certes, réalisé par un type polyvalent, prolifique, ensuite passé à la TV,   l’ item manque de style, de personnalité, mais son classicisme ne donne pas dans l’académisme, mais sa dimension méta (vous) séduira, mais il comporte deux séquences (exécution, confrontation) de violence inassouvie à faire envie. Ni le premier ni le dernier (précédé par Méliès, Porter, Curtiz, Cooper & Pichel, Ursula suivie par Sandahl Bergman & Ophélie Winter), Day (ré)adapte l’increvable succès de Rider Haggard. Fidèlement infidèle (voire l’inverse), La Déesse de feu (intitulé français explicite, un peu hyperbolique) se situe au croisement de

Extase : Climax

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Papa aux cent pas qui ne comprend pas, collier de perles qui se perd, cigarette after sex … Affublé d’afféteries arty (par exemple chaise + chandelier en amorce), lesté d’un symbolisme sexuel à la truelle (mention spéciale à la saillie en POV d’équidé, olé), Extase (Gustav Machatý, 1933), quel dommage, se caractérise en sus par son moralisme maousse. Réactionnaire plutôt que révolutionnaire, le récit d’insatisfaction, de révélation, de suppression, de séparation, s’achève sur un rêve (éveillé, ensoleillé), où l’ingénieur beau joueur envisage la furtive (et fautive) Eva en (joviale) mamma, nous y (re)voilà. La coda contredit ainsi la première empathie, recadre (terme idoine) le (mélo)drame, remet en ordre les rôles (sexués, sociaux). Les mecs construisent, les femmes enfantent, amen , et le réalisateur tchéco imite Murnau (en travelling ), singe Eisenstein (au montage). Commencé comme une comédie (du mariage, malgré la différence d’âge) dépressive, because nuit de noces mor

Satanic Panic : Les Diablesses

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La cérémonie et l’ hymen , les capitalistes et les rebelles… « Fangoria présente » un (télé)film féminin, sinon féministe, où les femmes mènent la danse (forcément macabre), où les hommes font de la figuration (accessoirement prophétique). Satanic Panic (Chelsea Stardust, 2019) prend acte de son temps, enregistre l’instant, surtout aux USA, associe ainsi, à la périphérie, une raciste anti-Mexicains et un « porc » guère serein (« balancé » ? Éviscéré !). Le matriarcat revient donc à Rebecca (Romjin, autrefois voleuse-rêveuse du falot Femme fatale , Brian De Palma, 2002), moderne Médée presque immortelle, égorgeuse de sa fifille indocile (et dépucelée), in fine décapitée (par une rivale armée d’une croix maousse, of course ), tant pis pour l’article élogieux du lendemain, hein. La proie improvisée des satanés satanistes se (sur)nomme Sam (Hayley Griffith l’incarne), elle livre des pizzas, pourquoi pas, elle exige du riche le pourboire d’un soir, elle tombe en panne (d’essence

Au péril de sa vie : Au risque de se perdre

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La foi, l’Afrique, la folie, le fric… Angie you’re beautiful But ain’t it time we say goodbye The Rolling Stones It’s a sin! Alex DeLarge Méconnu mélodrame martial, Au péril de sa vie (Gordon Douglas, 1961) mérite son exhumation, pour plusieurs raisons, dont la principale se dénomme, évidemment, Angie Dickinson. Jadis célébrée, avec brièveté, par mes soins énamourés, à l’occasion de Pulsions (Brian De Palma, 1980), l’actrice, au ciné, de Rio Bravo (Howard Hawks, 1959), À bout portant (Don Siegel, 1964), La Poursuite impitoyable (Arthur Penn, 1966), L’Ombre d’un géant (Melville Shavelson, 1966), Un homme est mort (Jacques Deray, 1972) et, à la TV, de Sergent Anderson (1974-1978) + Wild Palms (1993), liste subjective, peut-être la verrai-je un jour chez Samuel Fuller, Jacques Tourneur, Lewis Milestone, Norman Jewison, John Boorman, Claude Pinoteau, Sydney Pollack, trouve ici, à défaut du rôle d’une vie, un character qui ne manque pas de caractère, au

Tendre Dracula : Le ciel est à nous

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La fatigue et la fuite, le commerce et les promesses… Pierre Grunstein produisit plusieurs films, surtout ceux de Claude Berri, ici retrouvé via Renn Productions, et de Claude Zidi, par exemple L’Aile ou la Cuisse (1976), financé par le fidèle Christian Fechner ; on lui doit idem des items de Bertrand Blier ( La Femme de mon pote , 1983), Jean-Jacques Annaud ( L’Ours , 1988), Oliver Stone ( Alexandre , 2004), Julian Schnabel ( Le Scaphandre et le Papillon , 2007) ou Abdellatif Kechiche ( La Graine et le Mulet , 2007). Il assista en sus Pierre Lhomme & Chris Marker sur Le Joli Mai (1963), Alain Resnais sur Muriel ou le Temps d’un retour (1963) ou Berri, bis , sur Le Vieil Homme et l’Enfant (1967). Pourtant Pierre Grunstein ne réalisa qu’un seul film, un film unique, en effet, intitulé Tendre Dracula (1974) et La Grande Trouille , clin d’œil de distributeur intéressé adressé à La Grande Bouffe (Marco Ferreri, 1973). Adaptateur avec Harold Brav d’un scénario signé