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Affichage des articles du octobre, 2017

Halloween III : Le Sang du sorcier : Tommy

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Le début de la fin, pour un opus qui ne laisse pas sur sa faim… Resservir aujourd’hui la célèbre citrouille de Carpenter ? Goûtons plutôt au potiron de Tommy et tant pis pour celui de Russell (Ken, pas Kurt). Halloween III : Le Sang du sorcier (1982, plaisante allitération française) commence comme En quatrième vitesse (Aldrich, 1955), en possède la saveur eschatologique. Fin octobre, un homme court en Caroline du Nord, traqué dans la nuit (américaine) de Dean Cundey, l’autre grand « prince des ténèbres » (des années 80) après Bruce Surtees (sévissant aussi durant les années 70) ; on ne dira jamais assez combien la filmographie de John C. doit au talent flagrant du directeur de la photographie. Il parvient à se débarrasser de son poursuivant motorisé, robotisé, au sein d’une casse, cimetière d’épaves à la Street Trash (Muro, 1987), nécropole sur roues du « rêve américain » au point mort ( Christine sortira un an plus tard, en 1983). Dans une station-service désertée, pl

Le Veilleur de nuit : Nick’s Movie

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Ne jamais craindre les corps, toujours se méfier du policier…  Cela commence plutôt bien, par un incipit en POV à la Michael Powell (celui du Voyeur , tant pis pour celui des Archers), par un assassinat de prostituée (Jack les éventrait) singeant une morte, quelle sotte, avec couteau de giallo reflété-surcadré dans un miroir, avec cacatoès occis inclus (pale létale de ventilo rigolo à la Apocalypse Now ). Puis plus rien, ou presque, ou si peu. Associé à Steven Soderbergh en scénariste « indigène », chaperonné par les frères Weinstein, Ole Bornedal se remake lui-même et nous emmerde assez vite, tant son film américain se signale par une inhabileté à mêler les tonalités, sinon les « genres » (qui n’existent pas pour moi, en tout cas au cinéma, vous allez finir par le savoir). Le Veilleur de nuit se voudrait au-delà du « film d’horreur » alpha, simple divertissement pour adolescents lobotomisés, vous comprenez, il vise la fable individuelle et collective sur l’absurdité de la

Trapped Ashes : Le Club des monstres

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Comment (s’)en sortir ? Il ne fallait point y pénétrer… Impersonnel mais soigné, voici un film en forme de téléfilm, qui servira ou pas de piètre épitaphe à quatre vétérans : Sean S. Cunningham, Joe Dante, Monte Hellman, Ken Russell, ici rejoints par un (quadragénaire) spécialiste des SFX dénommé John Gaeta. La co-production américano-japonaise, tournée à Los Angeles, Vancouver, Yokohama et Shizuoka, repose sur un scénario bien trop reposant de Dennis Bartok, ancien dirigeant de cinémathèque (américaine) reconverti dans le supplément de DVD, accessoirement rejeton de LeAnn Bartok (remerciement filial final inclus), figure obscure de l’ underground sur pellicule. Cinq réalisateurs, cinq récits (au sens littéral) : on (re)connaît la formule sandwich du « film à sketches  », enfilage/enrobage de courts métrages pour spectateurs pressés. L’argument se passe de commentaires. Dans un décor de maison hantée à la Escher, où l’on tourna naguère l’invisible Hysteria (collective), de

Skinwalkers : Thirteen

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Un Petit Chaperon rouge (peau-rouge) transgenre + sa maman et tant pis pour (la trucidée) mère-grand…  « Nous sommes damnés » confie l’impeccable Elias Koteas, comme s’il connaissait Cursed de Wes Craven. Auparavant, Varek (Jason Behr, assez nuancé) révèle la vertu des adversaires : « Ils ont la foi ». Enfin, un « film de genre » sérieux, pris au sérieux, avec des jeunes et aussi des vieux. Enfin, une relecture de la culture du loup-garou qui tient la route (de traque) et le coup (de feu). Bien sûr, on pense à Vampires , à Terminator , devant ce western messianique dont les personnages portent des prénoms religieusement bibliques (Timothy, Rachel, Jonas, Caleb, Adam). Mais, d’une manière plus étonnante, Skinwalkers se lit en moralité de puberté, en drame triangulaire, identitaire. Des clans, des crocs, des combats, le Canada ? Oui-da et davantage, par exemple l’histoire d’un gosse à l’âge des choix, qui veut à tout prix, y compris celui de sa vie, de celle de ses proches,

Cursed : We Need to Talk About Kevin

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Un pot de confiture ? Plutôt une exemplaire déconfiture… Personne n’apprécie Cursed , pas même (feu) Wes Craven. Pourtant, malgré des difficultés de production documentées, puisque les inénarrables frères Weinstein faisaient alors « la pluie et le beau temps », le soleil et la pleine lune, ce métrage en effet « maudit » mérite davantage d’attention. Tout d’abord, parler de ratage relève de l’abus de langage : en tant que comédie fantastique, on peut le considérer comme une réussite, y prendre du plaisir, par exemple avec sa moitié, en plein picorage de pop-corn , un samedi soir de divertissement. Le cinéma, surtout celui-là, sert aussi à cela, nous convie à un peu oublier notre mortalité, nos tracas quotidiens, à satisfaire la fibre imaginaire. Il débute de manière significative durant une fête foraine, avec diseuse de bonne aventure funeste à la Jusqu’en enfer . Il se situe ensuite à Hollywood, traditionnel repaire de prédateurs, pas uniquement sexuels. Il place son climax

We Are the Flesh : Carne

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Suite à son visionnage sur le service Médiathèque Numérique, retour sur le titre d’Emiliano Rocha Minter. Brutal et sentimental, Tenemos la carne (possession et non identification, a contrario de l’intitulé international), fait penser à du Gaspar Noé délocalisé à Mexico, où ne sévit plus le chanteur homo de Luis mais un certain Mariano, ermite lubrique et père pervers. Un beau jour, Fauna & Lucio (surnommé Lucifer par sa sister , Skeletor par l’ogre « romantique ») s’invitent dans son appartement en ruines, au décor de déliquescence calqué sur le cabinet des jumeaux-gynécos de Cronenberg ( Faux-semblants , autre conte d’utérus et de triolisme). De la nourriture et un abri, d’accord, il va falloir cependant bosser, les enfants (errants), édifier une grotte en bouts de bois, emballages d’œufs et chatterton à foison. Dans cette caverne molto utérine, très peu platonicienne, quoique, nos trois protagonistes vont pouvoir se livrer à une sorte de cérémonie secrète (offerte

D.A.R.Y.L. : L’Enfant miroir

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 « Les enfants appartiennent à leurs parents » : vraiment ?... On n’en finit jamais avec les années 80… De Simon Wincer, je me souvenais du réussi Harlequin , écrit par le regretté Everett De Roche, déjà (en partie) une histoire de gosse (guéri), cette fois-ci à la sauce russe (tendance reboot de Raspoutine, le charismatique-christique Robert Powell s’y colle). Ensuite, l’Australien plongea dans le sillage de son cétacé (indépassable Orca ) guère melvillien (Herman, pas Jean-Pierre) – Il faut Sauve(z)r Willy  ? Il convient surtout de réévaluer D.A.R.Y.L. (je ne dirai rien de Crocodile Dundee III , on comprendra pourquoi), un peu vite évacué en recyclage paupérisé de E.T. et dans les parages de toutes ces bandes (double sens) de bambins pullulant alors sur les écrans sous la régressive administration Reagan ( Les Goonies et compagnie). Une autre erreur reviendrait à l’assimiler à l’univers du contemporain Joe Dante : pas de nostalgie ici, même si Robby le robot de Planète