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Affichage des articles du décembre, 2018

Une femme disparaît : Trains étroitement surveillés

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Suite à son visionnage sur le site d’ARTE, retour sur le titre d’Alfred Hitchcock. Hitch et les trains, histoire ancienne, on s’en souvient, puisque le fils de grossiste, selon Spoto, s’auto-récitait des itinéraires ferroviaires. Inutile de revenir ici sur ce motif méta, déjà traité par votre serviteur. Fastidieux aussi de développer les correspondances, vocable adéquat, de Une femme disparaît (1938) avec L’Ombre d’un doute (1943), L’Inconnu du Nord-Express (1951), La Mort aux trousses (1959), trilogie sur rails, ses échos avec Rebecca (1940), La Corde (1948), Le Rideau déchiré (1966), cf. la baronne arrogante, la malle mortelle, la rouste à trois, voilà, voilà. Plus amusant, à défaut de pertinent, n’omettons pas de remémorer que Vanessa Redgrave imitera son papa Michael selon Mission impossible (1996), De Palma dut s’en délecter. Sinon, le film cartographie une utopie cosmopolite, une patrie polyglotte qui n’existe pas, toute ressemblance avec l’Allemagne nazie tout

Johnny English contre-attaque : L’Espion qui venait du surgelé

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Révolutionnaire ? Réactionnaire. Réussi ? À demi… L’État, c’est moi. Louis XIV « Nous menons cette mission à l’ancienne » : le spectateur avise vite que l’analogique affronte le numérique, que le réel se confronte au virtuel, que l’antique Aston polluante, en panne d’essence, défie tous les bolides écologiques, en sus de reformuler, en rouge, la course du lièvre et de la tortue. Dans Johnny English contre-attaque (2018), le corps résiste encore, face à l’emprise et à l’empire du traitement des données mondialisé, menaçante superstructure intangible sise au-dessus des idéologies, des géographies, dont le VRP trop parfait, dénommé Volta, comme la pile homonyme, atteint d’hubris, de malice, singe le Snake Plissken de Los Angeles 2013 (John Carpenter, 1996), coupe le courant et renvoie l’Europe à son obscurité de continent attaqué, immobilisé, assisté, dépassé. En pleine Écosse maritime, réminiscences de Fantômas contre Scotland Yard (André Hunebelle, 1967), un chevali

Malevolence 3: Killer : L’Homme orchestre

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             Ratage d’un autre âge ? Moralité à exhumer, fi de Foucault.  Vous ne connaissez pas Stevan Mena ? Votre serviteur non plus, jusqu’à ce que je visionne son Malevolence 3: Killer (2018). Stevan Mena réalise. Stevan Mena scénarise. Stevan Mena produit. Stevan Mena compose. Stevan Mena monte. Stevan Mena signe, aussi, le sound design . Stevan Mena filme, sans doute, sa fifille Victoria, dans le rôle de Victoria, voilà, voilà. Voici, par conséquent, un cinéaste totalement indépendant, donc estimable, contrairement à ses confrères, à tort réunis sous cette bannière, en réalité financés, sinon formatés, par le département idoine, indie , des gros studios US. Le tournage se déroula autour d’Allentown, Pennsylvanie, c’est-à-dire au Nord-Est des États-Unis. Autant de vert rural divertit, donne vraiment envie, de voyager, de déménager, comme ces aimables maisons, à l’ordre sordide, à la propreté suspecte, disons eugéniste, d’appartement-témoin, d’avérées villas, transform

The Guilty : Phone Game

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Thriller très téléphonique ? Communication assez téléphonée… Résumons : Conversation secrète (Francis Ford Coppola, 1974) se met en relation avec Hamlet , car oreille liminaire, car asile à Elseneur, car folie non plus simulée mais avérée, actée, conscientisée, car production danoise en sus. Le standardiste esseulé en dépit de son alliance s’empoisonne tout seul, il ne repousse plus un spectre paternel, il esquive une journaliste intrusive, pléonasme, il essaie de conjurer le procès du jour suivant, à coup d’aspirine magnanime, hypnotisante, en autarcie. Asger se rêve en sauveur prometteur de l’épouse a priori enlevée par son mari déjà condamné, violent, en voiture ; en père par procuration de la petite Mathilde, est revenue, rajoute Jacques Brel, solitaire, à domicile, ensanglantée ; en fonctionnaire adepte nocturne des heures supplémentaires, à quoi bon rentrer chez lui, puisque personne ne l’attend, pardi ? Hélas ou tant mieux, les « demoiselles en détresse », ça n’exis

Knock Knock : Adieu à Sondra Locke

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Décembre merdique, funérailles différées… On a survécu à tout ça et aujourd’hui tu es partie Comme quoi on peut survivre à tout et ne pas survivre à la vie Dominique A, Le Ruban (2018) Que reste-t-il d’une actrice ? Des films. Que demeure-t-il d’une femme ? Des parfums. Comment se souvenir de la dear Sondra Locke, son décès du mois dernier médiatisé hier, découvert aujourd’hui, par hasard inexistant ? Surtout pas via des histoires de procès, d’hôpital, please . Laissons ceci à autrui, laissons-lui plutôt la parole , en version anglophone, puisqu’elle savait parler, avec sincérité, lucidité, subjectivité, voire partialité, de son parcours, de ses amours, de la magie au-delà du cinéma, qu’elle exerça sur moi. De Sondra, je voudrais évoquer la lumière, le mystère, la séduction et la tension, le sourire à proximité du pire. Je ne reviens point à présent sur mes deux textes consacrés à Bruce Surtees, le directeur de la photographie du Retour de l’inspecteur Harry (Cl

Atomic Cyborg : Arizona Junior

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Jack Kerouac ? Paco Queruak… RoboCop (Paul Verhoeven, 1987) rencontre Over the Top (Menahem Golan, idem ) dans ce métrage d’un autre âge agencé par l’aimable Sergio Martino, rebaptisé Martin Dolman selon l’exploitation à l’étranger, mégalithique Bretagne en bonus . Atomic Cyborg (1986) débute comme Invasion Los Angeles (John Carpenter, 1988), se poursuit comme Starman (John Carpenter, 1984), s’achève comme Frankenstein  ; il adresse en sus des clins d’œil à Terminator (James Cameron, 1984), à Blade Runner (Ridley Scott, 1982), au Convoi (Sam Peckinpah, 1978) et envisagerait Universal Soldier (Roland Emmerich, 1992). L’intertextualité ludique joue aussi sur les prénoms, les patronymes, Linda telle Hamilton ou la scientifique appelée à la SP. Ce vrai-faux western tourné surtout en Arizona, sans syndicat, endeuillé par un vrai décès, en rime à celui de Vic Morrow sur le plateau de La Quatrième Dimension (Joe Dante, John Landis, George Miller, Steven Spielberg, 1983),

Le Bal : France société anonyme

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Une Valse dans les ténèbres à la William Irish ? Un requiem amène, anémié. Ici, au sein de ce huis clos Art déco, Ettore Scola semble se prendre pour Luchino Visconti ou Michael Cimino, étendre sur la durée d’un film entier les mémorables séquences dansées du Guépard (1963), de Voyage au bout de l’enfer (1978) ou La Porte du paradis (1980).   Il s’agit, à nouveau, d’une Journée particulière (1977), cette fois située en soirée, rideaux tirés, à la théâtralité assumée, la caméra d’abord quatrième mur puis miroir. Les grandes glaces narcissiques où se mirent, drolatiques, les danseuses, les danseurs, ne servent plus à figurer un désir et une identité démultipliés, comme par exemple chez Tinto Brass ( La Clé , 1983 ou Paprika , 1991), ils montrent et démontrent la dimension méta d’un dispositif scénique, chronologique. Le réalisateur rejoue en mineur la nostalgie réflexive de Nous nous sommes tant aimés (1974), il met en scène, en dramaturge, une imagerie, une mémoire, il f