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Affichage des articles du juin, 2019

Two Women : Jennifer’s Body

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            L’espièglerie de Lise, la victoire de Vicky... Remind me once again just who I am because I need to know Lauren Daigle Les deux dames désignées par l’intitulé s’appellent Ashlyn Gere & Victoria Paris, ce qui devrait suffire à susciter le désir. Vraies amies dans la vraie vie, sisters du récit, oniriques, aquatiques, mutiques et saphiques selon le Decadence (1997) de Michael Ninn, commandité par leurs soins sereins, les performeuses en stéréo démontrent ici leur brio, pas seulement sexuel, puisque Alex de Renzy signe l’un de ses derniers opus scénarisés, avant de se (re)convertir, rebaptisé, au gonzo spécialisé. En 1992, il filme à domicile, à San Francisco, au bord de l’eau, en vidéo, un ouvrage assez valeureux, doté de dialogues, de personnages, de situations et de tensions. Placé sous le signe de l’opposition, de la division, de la révélation, Two Women s’ouvre sur une mise en abyme au carré, un trio « interracial », la sculpturale Dominique Si

Prom Night : Staying Alive

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Mécanique du meurtre, chorégraphie contre la folie…   Satisfaction came in a chain reaction I couldn’t get enough So I had to self-destruct The Trammps Prom Night (1980) commence par un reflet, mais avec ou sans votre permission, je me dispense de dupliquer/inverser ce que j’écrivis hier, remember Humongous (1982). Je le pourrais cependant, tant Paul Lynch paraît se répéter par avance, au passé. Encore un traumatisme mortel, une scission temporelle, un slasher avec plein de vrais-faux adolescents dedans, une mère maudite, des fessiers exposés, une poitrine pudique, Jamie Lee Curtis osera le topless irréprochable à l’occasion de Un fauteuil pour deux (John Landis, 1983). Cette fois-ci, exit le cannibalisme insulaire relookant celui de Anthropophagous (Joe D’Amato, 1980), bienvenue au parasitisme sincère de Carrie au bal du diable (Brian De Palma, 1976), La Fièvre du samedi soir (John Badham, 1977), La Nuit des masques (John Carpenter, 1978), sans oublie

Humongous : Anthropophagous

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La faim, les moyens, la famille (in)humaine...   Humongous (Paul Lynch, 1982) mérite au moins en partie sa mauvaise réputation, même auprès des amateurs d’horreur(s), souvent indulgents, car ce slasher insulaire hélas largement indiffère. Il s’agit, résumons, d’une version (r)adoucie, rajeunie, du film assez sympathique, à défaut d’être gastronomique, de Joe D’Amato, auquel j’emprunte le sous-titre de mon article. Contrairement à son célèbre prédécesseur, le méconnu Humongous s’avère linéaire ; pareillement à lui, il se dote d’un diary . Comme les bonnes intentions, navigation ou non, pavent l’enfer, on va finir par le savoir, nos oisifs adolescents du moment, secourants, davantage que secouants, perdent immédiatement leur paternel bâtiment, avant de perdre la vie, parmi la nature jolie, funestement délestée du moindre son, du moindre signe d’animation, souligne avec pertinence la seule et future survivante. Qui diable décime les teens ? Le fils illégitime, guère magnanim

Cobra : Ingrid sulla strada

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Venin étasunien, antidote danois... C’était deux police blacks Qui pratiquaient le slang Ainsi que le colt cobra Serge Gainsbourg Rambo: Last Blood (Grunberg, 2019) sortira en septembre mais, a contrario de Balboa, Cobretti ne reviendra pas. Film orphelin, film écourté, à succès, film détesté ou adulé, Cobra (Cosmatos, 1986) (re)présente pourtant un (passage) personnage important pour comprendre la persona (l’esprit) de Sylvester Stallone. L’acteur, en partie réalisateur, fait davantage qu’adapter (trahir) un bouquin de Paula Gosling : pour résumer, il retravaille (des motifs) et (se) rhabille (sa musculature). Outre impliquer la Warner, inclure au casting Andrew Robinson & Reni Santoni, Cobra relit L’Inspecteur Harry (Siegel, 1971), Magnum Force (Post, 1973) et L’Épreuve de force (Eastwood, 1977), adresse des clins d’œil à Shining (Kubrick, 1980), aux Griffes de la nuit (Craven, 1984), à Police fédérale Los Angeles (Friedkin, 1985) et à... Rambo:

Un chien qui rapporte : Arlette et l’Amour

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Titre à double sens, fossile de France… Serge Bromberg l’affirme dans sa « préface » : « Un ovni du cinéma des années trente, coincé entre la pochade, l’ambiance faubourg et une façon de filmer très Art déco, dont le charme inimitable est aujourd’hui encore resté intact. » En vérité, l’objet filmique non identifié ne naît pas ex nihilo , transpose un tandem théâtral souvent porté à l’écran, peut rappeler, par instants mesurés, le ciné (minoré) de Clair, L’Herbier, Pagnol, Vigo, péniche de prologue incluse. En réalité, il s’agit d’un exercice de style(s) assez surprenant, d’un pot-pourri pas si poussiéreux, d’une « comédie de mœurs » presque musicale, dotée d’une très aimable chanson de Sablon , interprétée en stéréo par Arletty & Christiane Dor . Au creux de cette curiosité, tout sauf restaurée, le cinéphile curieux découvre un toiletteur-arnaqueur « du Midi », une concierge (fourbue) mélancolique carburant au café (moulu), des filles faciles, possible, assurément oisiv

Qui a tué Lady Winsley ? : Tête de Turc

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Les bonnes intentions et les mauvais résultats. Aux deux tiers une comédie Cluedo , Qui a tué Lady Winsley ?  (Hiner Saleem, 2019) se casse ensuite à la suite d’une révélation généalogique. Nous voici en Turquie et donc le whodunit drolatique bascule vers l’identitaire, puisque l’inspecteur dépêché, presque empêché, d’Istanbul, s’avère en vérité un Kurde, comme la juvénile victime occise une vingtaine d’années plus tôt, au même endroit pas si sympa, île humide, autarcique, sinon consanguine, autant réjouissante-refroidissante que la Grèce de Theo Angelopoulos, le DP Andreas Sinanos en point commun. La poésie importée insupporte l’autoproclamé patriote, qui récidive au présent, en plein hiver, s’en prend à une romancière étrangère, une Américaine altière, le manuscrit dérobé transpose à peine le crime occulté. Une balle suffit à la faire taire, une goutte d’hémoglobine désigne le complice militaire, la visite d’une mère et la traduction d’une hôtelière feront le reste : le fl