Lisztomania : Musique(s) et Cinéma(s)


Des mots et surtout des numéros (de pistes, d’opus) pour les fascinants enfants d’Erato.


L’éditoriale actualité (cf. le dernier numéro d’une célèbre revue spécialisée) nous donne l’occasion de brièvement rappeler notre amour de la musique, des musiques (générosité de l’éclectisme), de la musique au cinéma, de la musique de cinéma. On se permettra (qu’il nous le permette, en tout cas) de renvoyer le lecteur, mélomane ou non, vers notre « communauté » dédiée, thématique, dénommée La Septième Note, qui déploie de manière purement subjective et auditive (courts billets doux, cela et rien de plus, et encore) une partie des mille et une nuances de cette rencontre féconde, fertile, parfois conflictuelle, essentiellement plurielle (« une centaine de morceaux », écrivions-nous dans la notule de présentation, mais elle en comporte désormais bien davantage, laissons les comptes à vos moments perdus), ainsi que vers les rubriques spécifiques de ses « consœurs » Cinéma d’ici, Hi, Brian! et Killer Bill. Au même endroit figurent six références livresques assez incontournables, et pas seulement parce que nous les possédons dans notre bibliothèque : les biographies de Georges Delerue (Frédéric Gimello Mesplomb) et de Bernard Herrmann (Steven C. Smith), les conversations de l’éminent et méritoire Stéphane Lerouge avec l’indémodable et un peu trop confidentiel, hélas, Antoine Duhamel, le panorama historique de Christopher Palmer sur le « musicien hollywoodien », son luxueux (CD inclus) compagnon hexagonal (davantage « grand public ») dû à Vincent Perrot, l’essai théorique, pratique et constamment stimulant de Michel Chion, expert en son(s), nous paraissent des ouvrages hautement recommandables, sinon nécessaires, sur le sujet, chacun traitant la question dialectique sous un angle particulier, complémentaire, érudit et sincère.


Sur ce blog, marqué d’un (beau) souci constant pour ce qui s’entend ou se tait, durant le visionnage, la projection, le libellé « bandes originales » renvoie quant à lui vers neuf (+ un, donc) articles dont trois analysent les travaux de Philip Glass pour le Candyman de Bernard Rose, de Jerry Goldsmith pour La Malédiction de Richard Donner et d’Ennio Morricone pour Le Sang du châtiment de William Friedkin, trois œuvres intenses, très différentes et cependant magistrales, avec l’horreur, réelle ou imaginaire, en point (d’orgue, éventuellement celui du fantôme de l’Opéra ou de Nemo dans son bateau sous l’eau) commun, en partage tragique. Une seconde « trilogie », en quelques notes (verbales), retrace les parcours sonores des grands Roy Budd, Kenji Kawai et Michel Magne (rajoutons une évocation de Howard Shore, complice inspiré, vraiment fidèle, publiée sur le site M. Cronenberg), l’ensemble assorti d’une poignée (ou portée) de lignes consacrées à Lalo Schifrin, Joe Hisaishi, Jürgen Knieper, Philippe Sarde ou Gabriel Yared et même au même « thème », de Tchaïkovski à… Lana Del Rey (bonne écoute, en outre, via nos playlists britanniques, transalpines et chorales, en sus d’un hommage à Keith Emerson, sur notre « chaîne » polyvalente) !


Discrète ou à l’avant-scène (un clin d’œil à la revue pour maniaques du théâtre et du « découpage » de métrages), mélodique ou « atmosphérique », orchestrale ou vocale, organique ou électronique, empruntée au répertoire (classique) ou aux variétés (dans la variété des styles, du plus complexe au plus mercantile), la musique-cinéma, évidente et mystérieuse, entrecroise pragmatisme (positionnement dramaturgique) et lyrisme (immensité du sensoriel), art appliqué (disent les Italiens, l’expression valant aussi bien pour l’opéra, composition en dialogue avec le livret) et indépendance (de direction, de signification, d’audition, notamment chez soi), expérimentation (l’image musicale ne répond qu’à ses propres règles ou exceptions) et tradition (tous les artistes se hissent sur les épaules de leurs prédécesseurs, à moins d’être amnésiques ou météoriques). Art du temps et du mouvement, y compris « en boucle », réversible, fragmenté, à l’instar du « septième art », la musique, disons, devait épouser le cinéma, ou alors divorcer de lui (moult films se passent très bien d’elle, merci pour eux). Anyway, nous continuerons longtemps à l’écouter, à la savourer, en salle, sur un écran, à demeure et de préférence autour de minuit, maestri mes amis.

  

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