Elles n’oublient jamais
Un métrage, une image : Les Grands Moyens (1976)
Merci Jackie
Placés d’office sous le signe d’un
art funéraire, les films se transforment fissa en cimetières. Celui-ci, de
saison, ne fait exception, puisqu’il s’agit du dernier par le méconnu Cornfield
tourné, interprété par Fernand Sardou itou, en sus musiqué par de Roubaix.
Avant de plonger pour ne plus remonter, François donna de la voix, le bucolique
Dans
les
bois
devient l’ironique Vendetta, en écho à Nicoletta accompagnée de Lai, requiem au soleil dédié aux Hommes
(Vigne, 1973) amis et ennemis, du Milieu et insulaires aussi. Ici, les fifilles
dociles cueillent des fleurs, on les écarte illico
de la scène obscène d’un crime en famille, triple assassinat de paradis niçois.
Flinguer un flic, l’épouse, le père, même en automobile immaculée, ralenti
compris, ne peut rapporter rien de bien, déclenche une mécanique qui ne
flanche, massacre programmé dont les péripéties, la durée, s’unissent à celles,
drolatiques, modérée, du métrage de son âge. Car au cœur d’une structure quasi à la Christie, extermination en
réunion, de Dix petits Nègres ou non, se révèle vite la vengeance vaginale very seventies d’une fable féministe. Tous
ces mecs abjects, pantins malsains, il convient de les évacuer par tous les
moyens, leur mise à mort démultipliée, commise uniquement par des mains
féminines, respire l’air du temps, sa libération d’occasion, sujette à caution,
sinon soumise à la détention, à la possible peine de prison, rend mutique le
patriarcat machiste, désolé du pléonasme, du gangstérisme sudiste et manifeste de
manière itérative, en l’inversant, en le renversant, un hors-champ déterminant,
celui, liminaire, en plein air, du féminicide invisible. Pareille perspective
parvient à transcender la comédie noire, où croiser les incontournables Carel
& Castel, l’endormeuse et enjôleuse, espiègle et sensuelle Catherine
Rouvel, sa fidélité soumise à l’admiration, torpeur du présumé tueur, de
culotte porteur, en tout cas d’éloquent tablier, Hélène Dieudonné déguisée en mater dolorosa accro au chemin de croix, infirmière funèbre, flanquée de
(bonnes) sœurs de malheur, d’une gouvernante méritante, mimi et de miséricorde
démunie. Opus de professionnalisme
anonyme, petit film tragique et humoristique, aux Bienveillantes bien sûr
malveillantes, vétéranes amusantes, Les Grands Moyens
témoigne d’un détournement, d’imagerie, d’un retournement, de puissance, plutôt
d’impuissance, au propre, au figuré, établie. Le roman Les Menteuses, exporté
d’Exbrayat, d’Imogène le papa, Dominique Lavanant s’en souviendra, sert ainsi
de base tout sauf fadasse au script
de quatre types, les célèbres Gégauff & Halain, Cornfield + le plus discret
Caron, collaborateur de Hunebelle (Banco
à Bangkok pour OSS 117, 1964) ou Lautner (Il était une fois un flic,
1971). L’item d’anathème, de
chrysanthème, se termine telle une malédiction, une contamination, une mauvaise
éducation, en rime en sourdine à la gamine de divorcés traumatisée, subito en train de somatiser, en route
vers sa sinistre destinée, de Chromosome 3 (Cronenberg, 1979).
Descendante inclémente, l’héritière n’oubliera ni ne pardonnera, attendra
sagement dix ans, majorité de travail létal à boucler, de culpabilité
désécrouée, avenir noir comme son regard…
Ah quelle belle version re visitée des Trois Parques que ces tantines de choc, sans oublier la belle Hélène...Dieudonné, ça ne s'invente pas ! Question dame de choc, à la guerre comme à la guerre, honneur à Jackie La mère Crouzy ! courage fuyons soulignait le cynique Robert Lamoureux :
RépondreSupprimerOn a retrouvé la septième compagnie " (1975) https://www.youtube.com/watch?v=nhGo3TafheI
Pas d'oubli au pays du Sud, (là-haut en dedans non plus) : 1982 avec le Secret des andrônes, téléfilm français réalisé par Samuel Itzkowitch, avec Francoise Christophe, Catherine Rouvel, Julien Guiomar, Dora Doll, Serge Sauvion, André Falcon, Gabriel Cattand, illustration sonore Betty Willemetz, en des décors naturels magnifiques !
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=BAdkQCR26ME&list=LL&index=1
Rendre à Delerue ce qui lui revient, à savoir le poignant thème de fin :
Supprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=TRY3YJ8-6vo
Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre :
https://www.youtube.com/watch?v=3TUH-xenb9Y
Ceci aussi :
http://lemiroirdesfantomes.blogspot.com/2022/01/cavale-vitale-un-croquis-de-cathy.html