Padre padrone

 

Un métrage, une image : Les Durs (1974)

Entre les plus connus L’Emmerdeur (Édouard Molinaro, 1973) et La Gifle (Claude Pinoteau, 1974) sorti, voici un modeste buddy movie signé Duccio Tessari, dont on se souvient de L’Homme sans mémoire (1974) avec Senta Berger et de Zorro (1975) avec Alain Delon, diptyque à la fois anecdotique et assez sympathique, épithètes guère obsolètes nunc et hic. Co-écrit par Nicola Badalucco (Les Damnés + Mort à Venise, Luchino Visconti, 1969 et 1971) & Luciano Vincenzoni (Le Bon, la Brute et le Truand + Il était une fois la révolution, Sergio Leone, 1966 et 1971 ou Orca, Michael Anderson, 1977, Amazonia : La Jungle blanche, Ruggero Deodato, 1985, Le Contrat, John Irvin, 1986), tourné en extérieurs à Chicago et en intérieurs à Rome, Les Durs, aka Three Tough Guys aux États-Unis et Uomini duri en Italie, réunit Lino Ventura, Isaac Hayes (New York 1997, John Carpenter, 1981) et Fred Williamson (Les Guerriers du Bronx + Les Nouveaux Barbares, Enzo G. Castellari, 1982 et 1983 ou Vigilante, William Lustig, 1983), le premier en curé cogneur, le deuxième en policier licencié, le dernier en big boss féroce, puisqu’il décide d’occire sans merci la menteuse et malheureuse Paula Kelly, croisée à la même époque chez Robert Wise (Le Mystère Andromède, 1971) & Richard Fleischer (Soleil vert, 1973), molestée aussi selon le flic cocu et colérique, les féministes s’en affligent, et de surcroît, au creux du Red Rooster en effet en écarlate éclairé, l’incontournable Jess Hahn (Les Grandes Gueules, Robert Enrico, 1965). Blaxploitation ou non, on y voit Lino à vélo, en padre à la don Camillo, en train de s’occuper d’ados, pas de commerce de shit, plutôt de l’exercice collectif et de la gymnastique, de rendre chèvre son évêque, de venger le décès de l’agent d’assurance, amicale connaissance, de manquer d’être illico cramé, attaché, rendu muet. Heureusement, le musicien irrésistible des Nuits rouges de Harlem (Gordon Parks, 1971) passe par là, sait faire cuire deux œufs au plat, sur un fer à repasser, olé, étudie du délinquant d’antan le pedigree pardonné. En contre-plongée de fessier, à proximité d’un building priapique, le prêtre se dépatouille d’une prostituée à perruque et peau colorées, client réticent, pas « raciste », peut-être « fofolle », il en rigole. Peu mesquin, le parrain du coin leur file fissa un coup de main, tout va bien, tout finit bien, sur la piste de bowling, le « Snake » de Tessari, moins nihiliste que l’homonyme Plissken de Kurt Russell (New York 1997 + Los Angeles 2013, Carpenter, 1981 et 1996) succombe à notre tandem de mastodontes. La co-production cosmopolite et intercontinentale ainsi se termine, bonté du mal, des mâles, argent sale alloué aux ouailles…         

Commentaires

  1. La musique reste ensorcelante et ce diable de Lino à punch pousserait même à la confession si ce n'était ce long long métrage, piètrement tourné...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_kJJFdvtSmZU44yclQlkPuRtKTLzsp0_gU

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Les Compagnons de la nouba : Ma femme s’appelle Maurice

La Fille du Sud : Éclat(s) de Jacqueline Pagnol

L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot : Le Trou noir