Airport
Un métrage, une image : Dans la souricière (1959)
À la suite du Fils (Pierre Granier-Deferre,
1973), retour de long cours, reflet de frères fraternels guère, belle-sœur de bonheur-malheur,
chevelure à chavirer, viol conjugal à éviter. La pancarte patraque le matraque
à Widmark : « All laws strictly enforced », à Tula, ça rigole pas. Western moderne, dont la
dimension œdipienne s’inspire à l’évidence de celle du récent À
l’est d’Éden (Elia Kazan, 1955), The Trap piège le spectateur
dès le début bienvenu, jusqu’à l’épilogue over
the top, en écho a contrario au nordiste Hitchcock (La
Mort
aux
trousses,
1959). Le caïd à transalpin patronyme, désenchanté, de sa réputation
de « démon » et de ses rivaux rajeunis « fatigué », veut s’enfuir via un avion d’occasion, au sein d’un
désert austère, carrément caniculaire, ses types postés sur les collines, idem déguisés en flics hypocrites.
L’avocat en costard doit servir de guide, convaincre son père autoritaire de
shérif de dégager la piste. Hélas, le frérot alcoolo, molto à la Rio
Bravo
(Howard Hawks, 1959), adjoint sanguin, misérable et mesquin, désire empocher la
prime, regagner d’autrui, famille et fratrie, l’estime. Le projet improvisé
provoque un parricide, la mission d’évasion s’avère un motorisé suicide.
Tension et tentation, parcours et (dés)amour, tout se termine à proximité d’un « terminus »
de reculé resto, ressemblant à celui des Oiseaux (1963). « Véhicule »,
au propre et au figuré, d’un acteur devenu producteur, un instant indépendant, Dans
la
souricière
possède un scénario épuré, co-signé de Simmons (L’Homme qui
rétrécit,
Jack Arnold, 1957), une direction artistique soignée, due au tandem Henry Bumstead (Sueurs
froides,
1958) & Hal Pereira (Le Dernier Train de Gun Hill, John
Sturges, 1959), en dépit d’un budget
deviné limité, dispose d’un quatuor presque
en or, où Tina Louise (Le Siège de Syracuse, Pietro Francisci, 1960), au côté de Cobb & Holliman, seule fille parmi tous ces
(mauvais) garçons en sueur, au labeur, s’impose en douceur, en vrai-faux sosie,
à la rousseur en Technicolor, j’adore, d’une certaine et lointaine Emma
Thompson. Norman Panama + le pote d’école Melvin Frank, confectionneurs de
comédie(s) en série, donc spécialistes a
priori du timing, s’essaient cette fois-ci au thriller calibré/carburé à la culpabilité, aux voies de
communication automobiles et téléphoniques coupées. Au bout de la route de
déroute, aux transparences assumées, assurées, aux extérieurs in situ
et en studio accolés avec fluidité, éclairée par l’oscarisé David L. Fapp (West
Side
Story,
Jerome Robbins & Robert Wise, 1961), le couple apaisé, fringues d’Edith
Head chiffonnées, explicite du fiston la « punition », apprécie en
sourdine sa partagée rédemption. L’Amérique, nique le Mexique, s’esquive vite.
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