Ocean’s Thirteen + Ned Kelly : Les héros sont fatigués
Danny versus Kelly, par un soir de zapping en ligne.
Ellen Barkin, alternativement
psychorigide et hystérique, porte désormais des lunettes assorties à sa robe
rouge décolletée, Pacino, très bronzé, l’imite en matière d’optique, opte pour
la transparence, caresse avec délice, dans un écrin sud-coréen, son tout
nouveau cellulaire, tandis que Brad & George (qui d’autres ?) reniflent
devant un extrait d’une émission d’Oprah Winfrey (on offre une bicoque à des
Noirs pleurnichards), que Vincent Cassel semble perplexe devant un étal de slips ; Soderbergh, bientôt biographe du
Che acoquiné à Sasha Grey, sept ans après le soap sérieux du surfait Traffic, boucle une épuisante
trilogie, se prend pour Scorsese, filme Las Vegas en hélico, en montage
musical, en dialogues de mecs entre eux : cinéma de parvenu(s), de vide
clinquant, qui se voudrait champagne amusant, qui s’évente aussitôt – au bout
de dix minutes, on s’éclipsa fissa.
Heath Ledger, paix à ses mânes, avec
ou de préférence sans le Batman de Nolan, porte une barbiche
de postiche et une armure de chevalier (ou plutôt de visiteur à la Jean-Marie
Poiré) ; pendant que son frangin et ses associés se font dessouder dans
une taverne en carton-pâte – les vitres se brisent, les bouteilles aussi –,
avatars australiens du gang James
naguère évoqué par Walter Hill, il sort du saloon
et succombe à des tireurs planqués dans l’obscurité : aussi sec, le voici
saisi en plongée sirupeuse, son visage un chouïa christique déjà parti au « pays
des souvenirs », disait Mickiewicz ; immédiatement rajeuni, il
contemple donc les membres réunis via
l’au-delà de sa famille qui ressemblent, mon Dieu, à des clones de la tribu
mormone des Ingalls ! Auparavant, son partner
sans peur s’écroulait presque aussi bien que Marion Cotillard flanquée de la
chauve-souris dépressive, bis…
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