Marche ou crève

 

Un métrage, une image : Randonnée pour un tueur (1988)

En 1958, la question (inter)raciale (re)liait, au propre et au figuré, Curtis & Poitier (La Chaîne, Kramer). Trente ans après, elle ne se pose presque plus, à peine aperçue au cours d’une réplique – le flic du FBI affirme avoir combattu les cagoulés du KKK, les cocos du KGB – ou d’une scène drolatique, démonstration d’intimidation entre espèces à mettre en parallèle avec le contemporain L’Ours (Annaud, 1988). À la fin des années 80, un homme dit de couleur pouvait donc occuper un poste important parmi la police de Hoover, n’en déplaise à un incrédule pêcheur, ensuite son torse nu être frotté par un homme blanc puisque idem en quête de chaleur, autres temps, autres mœurs. Co-écrit par Petrie Jr. (Le Flic de Beverly Hills, Brest, 1984, Big Easy : Le Flic de mon cœur, McBride, 1987), fiché en forêt, fini sur un ferry, le récit de Randonnée pour un tueur, aka l’explicite Deadly Pursuit, l’impératif Shoot to Kill, du contexte US par conséquent prend acte, en sus du sieur Sidney du come-back, ici placé sous le double signe du sérieux et de la comédie, mention spéciale au contre-champ du surprenant élan. De l’élan, justement, l’opus n’en prodigue en définitive, métrage dès sa sortie déjà ancien, bien manichéen, mélange jamais étrange de western, whodunit, survival montagnard par hasard. Il se suit cependant sans déplaisir, bénéficie à nouveau du beau boulot du directeur de la photo Michael Chapman (Taxi Driver, Scorsese, 1975, L’Invasion des profanateurs, Kaufman, 1978, Hardcore, Schrader, 1979), qui s’expose ou explose pendant le nocturne et tendu prologue, comporte un casting choral impeccable, où reconnaître aussi sec les incontournables Clancy Brown (La Promise, Roddam, 1985, Highlander, Mulcahy, 1986), Richard Masur (The Thing, Carpenter, 1982, Les Patriotes, Rochant, 1994), Andrew Robinson (L’Inspecteur Harry, Siegel, 1971, Hellraiser, Barker, 1987). Bien que Berenger (New York, deux heures du matin, Ferrara, 1984, Traquée, Ridley Scott, 1987) ne démérite pas, loin de là, boucles et moustache à la John Holmes, bleu bandana à la Peckinpah, au côté de l’impeccable Poitier, meilleur moment du tandem en mode L’Emmerdeur (Molinaro, 1973), peu à peu souriant, confiant, durant le repas de marmotte au feu de bois, oui-da, Kirstie Alley, appréciée chez Crichton (Runaway : L’Évadé du futur, 1984) & Carpenter encore (Le Village des damnés, 1995), illumine le film de son expertise tranquille, femme des mecs à l’écoute, victime active tout sauf en déroute, même otage attachée, sa chevelure détachée, possible symbole d’invisible viol. Monteur de Sam (Les Chiens de paille, 1971), scénariste de Hill (48 Heures, 1982), auteur des sympathiques et anecdotiques Le Monstre du train (1980), Under Fire (1983), Demain ne meurt jamais (1997), Spottiswwoode, lui-même à moitié citoyen canadien, valorise ses environs et Vancouver, via une course-poursuite en plein air assez spectaculaire, inoffensive et sincère…     

Commentaires

  1. Mt Rainier National Park, Washington, USA in 4K (Ultra HD)
    https://www.youtube.com/watch?v=n4uOuy3Zac4
    Bernard Lavilliers - Le coeur du monde (Clip officiel)
    https://www.youtube.com/watch?v=lRwYeGATgYE

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. https://www.youtube.com/watch?v=IJpo-z2m3dI
      https://www.youtube.com/watch?v=PuSxN1mYwhE

      Supprimer
    2. http://jacquelinewaechter.blogspot.com/2020/12/clouds-nature.html?view=mosaic

      Supprimer
    3. https://www.youtube.com/watch?v=pllRW9wETzw

      Supprimer
    4. 'Learning To Fly' de Pink Floyd, tirée de l'album 'A Momentary Lapse Of Reason'
      https://www.youtube.com/watch?v=nVhNCTH8pDs

      Supprimer
    5. https://www.youtube.com/watch?v=PdS_ertvBxU

      Supprimer
  2. i like it you are a film freak sawell JP :)
    big fan of Sidney Poitier, wondeful actor.
    thanks for cool blog and bon nuit mon ami

    https://www.youtube.com/watch?v=nXaEf4ktpPA

    RépondreSupprimer
  3. Vaines recherches, l'histoire d'un tueur fou à la carabine US...et quelques futures têtes d'affiche dans le casting des petits rôles, Vadim et Gamblin...
    https://www.youtube.com/watch?v=dv6fEwJ0eyQ

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. https://lemiroirdesfantomes.blogspot.com/2015/08/la-piscine-le-debut-de-linspecteur-harry.html
      https://lemiroirdesfantomes.blogspot.com/2020/10/remember-me-dementia-13.html

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Les Compagnons de la nouba : Ma femme s’appelle Maurice

La Fille du Sud : Éclat(s) de Jacqueline Pagnol

L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot : Le Trou noir