The Duke of Burgundy : Vampyros Lesbos
Le silence des agnelles…
Après l’envoûtement sensoriel et
l’horreur hors-champ de Berberian Sound Studio, son réalisateur
récidive avec cette histoire d’amour SM et lesbien en huis clos, au titre
énigmatique – The Duke of Burgundy – d’après une variété rare de papillon,
quelque part entre Bergman (Persona, inspiration probable de
l’affiche « végétale » et Art nouveau), Buñuel (Belle de jour) et Losey (The
Servant), avec des clins d’œil à Rollin (femmes vampires) et Franco
(présence de Monica Swinn), sur une trame qui rappelle L’Obsédé de Wyler, avec
son mémorable duo en miroir, formé par un étrange collectionneur et sa proie
féminine.
Les premières images de ce long
métrage bien reçu dans les festivals, notamment celui de Toronto, donnent une
vive envie de voir la suite, portées par deux belles actrices (Sidse Babett
Knudsen, vue dans la série Borgen, et Chiara d’Anna, découverte
dans le précédent opus du cinéaste) et serties dans un raffinement esthétique
très européen (disons pour faire vite, Bava et Franju). Strickland,
contrairement à d’autres, ne confond pas citation et création, et ses fables
adultes et ambiguës, puissantes dans leur modestie, associent portraits
empathiques d’individus tourmentés, aventuriers égarés au sein de leur odyssée
intérieure, et contradictoire (voire satirique) interrogation sur le pouvoir
séducteur et corrupteur des images dites « populaires » (giallo ou nudité saphique), avec la mort
et le sexe pour matériaux matriciels, mais toujours tenus à distance de
l’écran, le tout dans une élégance « morale » so British sachant se garder encore des pièges paresseux du racolage commercial – hâte, donc,
de visionner cette bande érotique pas
comme les autres, où l’on trouve aussi, paraît-il (cf. la critique du Guardian),
une anthologique scène d’urologie « sonore » en guise d’offrande sentimentale,
histoire, sans nul doute, de nous mettre l’eau
à la bouche…
J'en avais jamais entendu parlé, ca à l'air très beau!
RépondreSupprimerEn tant que fan de Rollin et Franco devant l'eternel ca devrais me plaire, d'autant plus que j'avais beaucoup aimé Berberian Sound Studio...
Merci du conseil!
Merci à vous ! J'apprécie également le cinéma de Rollin, un peu moins celui de Franco, même si ses adaptations de Sade et Stoker valent le détour...
SupprimerSur l'envoûtant Berberian Sound Studio, je me permets de vous renvoyer ici même :
http://lemiroirdesfantomes.blogspot.fr/2014/07/berberian-sound-studio-cris-et.html?view=magazine
Y'a-t-il une sortie prévue en France sur nos écrans ou ce sera un DTV?
RépondreSupprimerComme le dit laconiquement AlloCiné, "prochainement" ; IMDb fournit quelques dates, dont une sortie française en décembre denier (une avant-première, sans doute) et une distribution anglaise prévue le mois prochain :
Supprimerhttp://www.imdb.com/title/tt2570858/releaseinfo?ref_=tt_dt_dt
Wait and see, so...