L’Homme qui aimait les femmes
Un métrage, une image : La Femme modèle (1957)
De la même année datent trois sommets
du cinéma en couleurs : La Femme modèle, Frankenstein
s’est échappé (on se souvient de l’épisode anxiogène sis durant Halloween dans Le
Chant du Missouri) et La Belle de Moscou (Cyd Charisse se
fit remarquer dans Ziegfield Follies bien avant que ne l’immortalisent le ballet satirique
et sensuel de Tous en scène ou l’amertume méta de Quinze jours ailleurs). Vincente
Minnelli excella également dans le noir et blanc (le poignant et méconnu L’Horloge,
le fidèlement flaubertien Madame Bovary – tous les personnages
minnelliens passent leur vie à la rêver – ou le réflexif Les Ensorcelés). Il
faudrait sans doute réévaluer ses comédies, jugées mineures, témoignages
souvent caustiques sur le couple et l’Amérique des années 50, notamment le
diptyque en bichromie Le Père de la mariée/Allons
donc, papa !, assorti du coloré La Roulotte du plaisir. Moins flamboyants que ses mélodrames en
Metrocolor, certes, ces « petits » films acides et cruels portraiturent l’enfer
banal de la conjugalité, cette morne réalité du quotidien consumériste que Gene
Kelly cherchait désespérément à fuir, pour se (dé)livrer à corps perdu (et dansant) au mirage véritable de Brigadoon
(et entre les bras de Miss Charisse, bien sûr). La designing woman Lauren Bacall désire bel et bien, elle aussi, a design for living...
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