Mes doubles, ma femme et moi
Un métrage, une image : JCVD (2008)
Le
soufflé méta (et sépia) pourrait déranger – comme dans le cruel Congrès avec la
bouleversante Robin Wright – mais retombe très vite, hélas. Jean-Claude Van Damme, acteur
mélancolique et schizophrénique (cf. tous ses doubles
rôles), méritait mieux que cette autofiction cachant (à peine) son grand vide
sous un ressassement de points de vue, sorte de Rashōmon « pour les nuls
» mixé à Un après-midi de chien. Le succès critique du film (et son
insuccès populaire) résonne avec les louanges adressées à Mickey Rourke dans The
Wrestler par les mêmes, ou presque, ne le supportant pas au faîte de sa
gloire dans les années 80, mais se repaissant désormais de ses ruines (il réussissait un exploit plus
discret avec son poignant monologue dans Expandables : Unité spéciale).
Le monologue, justement, en regard caméra et en apesanteur, de JCVD,
émouvant mais complaisant, relève malheureusement davantage de Confessions
intimes sur TF1 que de l’ouverture de L’important c’est d’aimer…
Le film commence vraiment avec sa dernière scène, celles des retrouvailles
père/fille : il fallait débuter ici, où l’acteur brille plus, sans un seul mot,
que dans tout le plan-séquence réflexif de l’introduction. Moralité : revoyons
plutôt l’excellent Replicant du grand Ringo Lam, ou même Chasse à l’homme et Double
Team, échecs intéressants et sincères, loin de tout double je(u),
signés Woo et Hark.
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