Rednecks et White Trash
Les joies (et les
atrocités) du grand air…
Le slasher, qui
donna naissance au sous-genre du survival,
propose, dans son imagerie campagnarde et « dégradée », comme un reflet
inversé d'une autre mythologie, celle de la small
town, illustrée notamment par Capra ou Minnelli. Il faudra un jour
s'interroger sur la « discrimination » symbolique de ces cous rouges et autre racaille blanche, que renversait péniblement Tucker
et Dale fightent le mal ou dont s'amusait Friedkin avec Killer
Joe. La même année que Délivrance, on trouve, pour ainsi
dire, un « équivalent » hexagonal : Quelques messieurs trop
tranquilles, d'après le sulfureux A.D.G., très ami, paraît-il, avec
Manchette (les contraires s'attirent !), suivi par Malevil ou, côté belge, Calvaire
et La
Meute. La ruralité, de préférence « dégénérée », sert donc de
repoussoir, ici ou ailleurs, à un art urbain et « bourgeois », pour un
regard social et allégorique – la campagne en territoire « pulsionnel »
– qui clive les espaces et les populations au cinéma et en politique, alors que
d'autres imageries culturelles se gardent bien de le faire (les films de
Kiarostami ou Il était une fois en Anatolie, par exemple)...
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