Charade : De la part des copains
De Regina Lampert à Regan MacNeil…
Générique géométrique, où le title designer Maurice Binder singe le Saul Bass de Sueurs froides
(1958), La Mort aux trousses (1959), Psychose (1960) ; gosse
en otage, salle de spectacle et pistolet (à eau) en écho à L’Homme qui en savait trop
(1956) ; pont pareillement sexuel que le tunnel de North by Northwest ;
soupçon à la Soupçons (1941) ; suspension façon Sueurs froides,
bis ; voleur volé à La
Main au collet (1955) et, last
but not least, timbres édités à l’occasion d’une « commémoration de la princesse Grace », hélas :
en dépit des clins d’œil adressés à Sir
Alfred, rien de moins hitchcockien que ce récit riquiqui, de rigolo quiproquo, de gros magot, co-concoté par
Marc Behm, la plume de La Reine de la nuit et Mortelle
Randonnée, faut-il le rappeler, démontrant qu’avant, le franc valait
davantage que le dollar, quel
désespoir. Film à la fois fade et affable, Charade (1963) se souvient aussi de Un
Américain à Paris (Minnelli, 1951), salut au copain Kelly, adoube la
baignoire fatidique des Diaboliques (Clouzot, 1955) et
s’imaginerait une douce-amère moralité, au sujet du « mensonge »
généralisé, ses identités démultipliées, son mariage endeuillé, in fine formulé, disons à la Beaumarchais.
Mais sa vraie valeur relative réside en réalité ailleurs, au sein d’une fatigue
réflexive, d’un évidement évident. Tandis que « l’adorable » et
adorée Audrey découvre soudain de grandes pièces vides, déménagement d’appartement
mystère, misère, de « mise aux enchères », l’increvable Cary
l’esquive, gare à mes cheveux gris, ma chérie en Givenchy, tourne autour d’une « mineure »
depuis jadis majeure, sans désirer la détourner, succombant à son constant consentement,
terme connoté de notre modernité. Charade dresse ainsi, mine de rien, l’état
des lieux poussiéreux d’un certain cinéma hollywoodien, maison désormais
déserte, obsolète, peuplée du spectre de la partie – celle à venir d’Edwards
& Sellers (1968), celle ici de l’ami Mancini – finie et de la discrète
mélancolie.
Il prend acte de la Nouvelle Vague,
des convulsions, voire des révolutions, du corpus
européen ou brésilien, il se cantonne à son classicisme chic, à ses sourires
inoffensifs, il soigne en l’air (toit de néons) ou sous terre (métro à l’unisson)
ses scènes d’action, ne prend personne pour un con. Décédé en 2019, Donen délivre en définitive un divertissement d’antan, amusant et charmant, aseptisé,
désuet, à l’image des mirages anecdotiques et cependant sympathiques de sa
carrière éclectique, énumérons Chantons sous la pluie (1952), Funny
Face (1957), Voyage à deux (1967), Saturn
3 (1980). Très bien entourée par des seconds rôles souvent drôles,
mentions spéciales à l’asphyxié Coburn, à l’équipé Kennedy (George appareillé, pas
JF assassiné), au saligaud Matthau, au policier point malin de Marin, la paire
Hepburn & Grant n’indiffère, ne se laisse faire, essaie en tandem de je t’aime, une première et une
dernière fois, de nous distraire, y parvient parfois, pas tant menacée par la
rapacité du passé que par le renversement du présent. La charade de
dénomination, de chorale chanson, renvoie en résumé vers une solution de
saison, celle d’un ciné passé, dépassé, décoratif, désincarné, y compris en
coda de split screen, marotte d’époque. Quatre années après, l’indémodable et
indémodée Audrey, dorénavant aveuglée, affrontera, a casa sua, à nouveau de
types patibulaires le troupeau, en l’occurrence des quêteurs de came dissimulée parmi une
perfide poupée, tels les billets de fanatique fureur de La Nuit du chasseur
(Laughton, 1955), symbole d’école du fameux ver dans le fruit, dégusté Seule
dans la nuit (Young, 1967), d’une (pseudo-)innocence hédoniste, un peu alpestre et parisienne, au
parcours/confort compromis, présage des saccages (par exemple celui de L’Exorciste,
Friedkin, 1973) de la suivante décennie, selon le ciné, à l’instar de la vie.
Question belle brune ...Le reflet dans la mer, Olivier Ricard - 1973
RépondreSupprimerCharLes Vanel Le baron Ucciani Claudine Coster Maria Pierre Vaneck Karl Gérard Darrieu Carbini Anne Marie Bacquie Madame Mozza Gilbert Beugniot Thomas Antoine Belloni Croccio Raphaël Castoriano Le curé Jeanne Daudel Madame Carbini Directeur de la photo, Lecoeuvre, André ; Directeur de la photo, MiailLe, Louis ; Créateur de costume, Jolivot, Monique
https://www.youtube.com/watch?v=DkvxTquyPAc&list=LL&index=4
https://www.youtube.com/watch?v=iy1yLFgVdCk
Supprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=A6ADajiRDPs
https://www.youtube.com/watch?v=krDPzaL8GKc
https://lemiroirdesfantomes.blogspot.com/2020/03/le-gendarme-en-balade-proteger-et-servir.html
Claudine Coster Chante Colette Renard https://www.youtube.com/watch?v=AnVQdJvL7ts
RépondreSupprimerGraf Yoster gibt sich die Ehre · 42 Zu viele Geständnisse Marie-Agnès Prack (Claudine Coster), https://www.youtube.com/watch?v=ng-FAf189L8
https://www.youtube.com/watch?v=W_Y9O6qXXsg
SupprimerMerci pour les partages judicieux autant que plaisants.
SupprimerClin d'oeil au visage de femme étrusque : Etruscan polychrome sarcophagus of Letitia Saeianti Found in Chiusi http://www.museumsinflorence.com/musei/Museum_of_archaeology.html
Merci des vôtres...
Supprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=bs1VOcWFYsA&t=349s
https://www.youtube.com/watch?v=-Bm5RVAEMyk