Ginger Snaps
Un métrage, une image : A Shriek in the Night (1933)
Ginger (Rogers, who else?) dans un
incinérateur, il fallait y penser, Fred (cher Astaire) s’en effraie.
Rassurons-le, idem les admirateurs de
la danseuse : tout finit comme il convient, au terme de ce métrage d’un autre
âge, pré-Code (Hays, yes), avec
Talbot (Plan 9 from Outer Space, Wood, 1959). Il s’agit, en résumé,
d’une histoire de couple au carré, car celui de Ginger & Lyle reflète celui
la scénariste Frances Hyland et du cinéaste Albert Ray, eux-mêmes mariés. La
pionnière presque inconnue, salariée par Universal en tant que gag(wo)man, signe ainsi une petite comédie
policière et sentimentale, assez sympathique, hélas très statique, à base
d’apparences (de bêtise) trompeuses, de suspects fissa occis, sauf le mafioso
Martini, à ta santé, pouvait lui susurrer le suave poulet, avant de doucement
le gifler, de vengeance de concierge. Alors que l’affiche candide révèle vite
l’identité du coupable, qui endort ses victimes de manière toxique, gare au
radiateur à faire peur, qui jeta du toit le faux philanthrope, se servit d’un
discret vaudeville, le cinéphile en ligne apprécie les « seconds rôles »,
comme les nomment ceux occupant les premiers. En plus de Purnell Pratt,
policier plombier, de Harvey Clark, frangin orphelin, on saluera par conséquent
Lillian Harmer en domestique stupide, empathique et mélancolique, on adoubera
volontiers Louise Beavers, servante rétive à honorer les morgues et peu portée
sur les mecs muets. À celles et ceux obsédés par l’emploi de stéréotypes
supposés, en VRP auto-proclamés de la défense des « minorités »,
signalons au passage la parfaite complémentarité des épidermes différenciés,
racialisés par les épuisants précédents, tels leurs adversaires racistes (rien
de plus sexiste qu’une féministe, sinon bien sûr un misogyne) ; aux amateurs de
symbolisme, sexuel, bestial, parlons de serpent explicite, de carte de visite, de
Ginger assise sur son lit, ses chevilles visibles, érotisme inoffensif.
Téléphoné, au propre, au figuré, du vrai divertissement d’antan.
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