Easy Rider
Un métrage, une image : Les Sorcières du lac (1970)
Le Diable adore le cigare, déteste la
jeunesse, roule en Rolls-Royce, accumule les succubes, sainte trinité inversée,
en parallèle aux Parques ou aux witches
de Macbeth,
accessoirement organise, au sein de son château caveau, de sinistres soirées, de
rassemblement et d’égarement, tintouin un brin kubrickien (Eyes Wide Shut, 1999). Comme
l’Enfer, on le sait, de bonnes intentions se voit pavé, sa (dé)route, décès
simulé sur la route, croise celle d’un solitaire capillaire, d’un altruiste
presque en fuite, d’un motard du temps, goinfre à la Gretel de liberté,
d’infidélité se gargarisant. Hélas, le voici « tombé dans le panneau »,
en effet, celui qui indique en VO « lac d’été », SVP. Un an avant
l’Eastwood des Proies (Siegel, 1971), le Lovelock ad hoc de Murder Rock (Fulci, 1984) succombe,
au propre et au figuré, au charme (dé)enchanté de femmes fortes et sans pitié.
Producteur d’Antonioni & Vancini, le figlio de Gino (Cervi, voui) signe
ainsi une assez plaisante satire satanique, very
seventies, co-écrite/co-produite par
Katz (À coups de crosse, Aranda, 1984), éclairée par D’Offizi (Cannibal
Holocaust,
Deodato, 1980), musiquée par Lavignano (Othello, Welles, 1951), interprétée,
co-production italo-française oblige, par Mesdames Galli (ou Stuart) (Le
Corps et le Fouet, Bava, 1963), Monti (Le Cerveau, Oury, 1969)
et Politoff (La Collectionneuse, Rohmer, 1967), par Messieurs Alberti (Spasmo,
Lenzi, 1974) & Santuccio (Enquête sur un citoyen au-dessus de
tout soupçon, Petri, 1970), curé compréhensif versus Adversaire vénère. Conte climatique pas si féministe, à
l’homoérotisme discret, pourvu d’une pêche bien sûr symbolique, biblique, Les
Sorcières du lac, aka Il
delitto del diavolo, Le regine, Queens of Evil, chapelet
de titres très explicites, repose sur le reniement, l’arrêt du mouvement, le
dessillement, la boucle bouclée, de nouvelle victime masculine, idem motorisée, à enterrer, alors que sur
la fosse morose du pauvre David se multiplient des pommes édéniques, chic.
Perchée sur un arbre, donc en surplomb du drame, la chouette chouette demeure
de marbre, camarade...
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