Croix de fer
Un métrage, une image : L’Aigle s’est envolé (1976)
« Anything is possible », en
tout cas au cinéma, en particulier cet occasionnel commando improbable, (trans)porté par un casting choral impeccable, mentions spéciales à Duvall, en stoïque
colonel Radl (salut à l’idem Redl,
1985, de Szabó), à Pleasence, en (super)
Himmler. Un an avant le Steiner de Coburn du Peckinpah (Croix de fer, 1977),
toujours produit par ITC, pourtant plus « présenté » par Lew Grade,
qu’il se console avec l’eugénisme nazi de Ces garçons qui venaient du Brésil
(Schaffner, 1978), voici l’homonyme de Caine selon Sturges & Mankiewicz,
fifils à son papa et scénariste (officiel ou officieux) pour Cosmatos, Dante,
Donner, Hamilton ou Yates, transposant ici le succès littéraire de Mister Higgins. Bien escorté par deux
locaux bien connus, à savoir le directeur de la photographie Anthony B.
Richmond (Ne vous retournez pas, Roeg, 1973), la monteuse Anne V. Coates
(Lawrence
d’Arabie, Lean, 1962), l’estimable cinéaste US, en territoire
britannique (et parfois finnois), signe un divertissement toujours distrayant,
un item jamais manichéen, davantage
jungien, voire brechtien, cf. la coda méta, un film bien sûr masculin, incluant
cependant d’intéressants personnages féminins, incarnés par des actrices
complices, énumérons les noms de (la chère) Jenny Agutter (L’Âge de cristal,
Anderson, 1976), de Judy Geeson (Inseminoid, Warren, 1981), de Jean
Marsh (Frenzy, Hitchcock, 1972). Si L’Aigle s’est envolé,
contre-sens (programmatique) du titre français, peut (un peu) rappeler Les
Sept Mercenaires ou La Grande Évasion (Sturges, 1960 + 1963),
pareilles et opposées épopées, à la testostérone constituées, il s’autorise
aussi, sous le sceau des seventies, à
la satire réflexive, pensez au pitoyable Pitts de Larry Hagman, ersatz
étasunien des soldats dépressifs et frustrés du Désert des Tartares
(Zurlini, 1976), sinon au révisionnisme disons humaniste, au service de l’IRA ou des teutons
paras. À Oradour, mon amour, moins d’un an après ces événements, donc en 1944,
l’église se transforma fissa, danke Das Reich, en mausolée enflammé, réservé
aux femmes et aux enfants. Dans la fiction, sa consœur rurale paraît la pierre
tombale d’un ennemi respectable, à secours christique et à romance de malchance…
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