Rendez-vous

 

Un métrage, une image : Sonia et l’Amour des femmes (1981)

Après un prologue en plan-séquence plutôt surprenant, une maîtrise de l’utilisation du zoom démontrant, pendant lequel une blonde puis une brune se font du bien au sein d’une baignoire, gare au retard, Dominique Aveline se voit vite évacué en violeur de pénible parking ; à la victime ensuite consolée, voire revigorée, par ses soins lesbiens, Sonia s’enquiert, réconfortante et claire : « Vous aimez les femmes ? » L’étudiante étonnante lui répond en action, avant de se faire fissa conduire à l’université, allez, ce soir chez moi rendez-vous, mon chou. Hélas une ex sonne à sa place, qu’à cela ne tienne, sur le billard veinard, les deux belles en tandem écarte la queue, les boules et roule ma poule. De son côté, illico arrivée, Corinne s’improvise ou davantage se révèle experte, à travers mise en amorce une plante verte, duo de fofolles au sol, en 69, rien de neuf, ceci on reproduit au lit, plus confortable et délectable, ma chérie. Si l’habit ne fait en effet le moine, un strap-on at home fait l’effet d’un homme… Revenue en avion, allons bon, de ses affaires chez un (cravate de) notaire, Ève se retrouve en plein vaudeville point malsain – vive les amies de vos amies, la prochaine fois, on partira toutes les trois, oui-da ! Michel Barny s’acquitte de façon assez chic de la dorcelerie de jadis, aux vignettes automobiles very vintage. Le scénariste du Sexe qui parle (Frédéric Lansac, 1975), de On se calme et on boit frais à Saint-Tropez (Max Pécas 1987), de La Princesse et la Pute (Marc Dorcel, 1996), par ailleurs réalisateur de l’intéressant et à contre-courant Mes nuits avec… Alice, Pénélope, Arnold, Maud et Richard (1976), dont le multiple trépas dépressif présage celui de Rage (David Cronenberg, 1977), observe ces ébats-là, d’autrefois, appréciez ou pas la pilosité, l’appartement embourgeoisé, en type placide, en salarié appliqué, en mari ravi de Marilyn Jess démuni cette fois-ci de zèle.