Des feux mal éteints
Un métrage, une image : We Are Still Here (2015)
Ersatz fadasse de Fog
(Carpenter, 1980) dû à un fan de
Fulci, qui donne à son couple principal, en clin d’œil pour ainsi dire à
domicile, le patronyme du célèbre scénariste Dardano Sacchetti, à ses fumeux
enfumés celui, interverti, de l’actrice Dagmar Lassander, elle-même évidemment
au générique de La Maison près du cimetière (Fulci, 1981), We Are Still Here
voudrait bien nous faire croire qu’il se soucie de tristesse, qu’il innove en
Nouvelle-Angleterre, que sous la neige couvent le malaise et la braise, à
défaut de la baise, que le village couvre des crimes d’un autre âge et dévoile
vite de vils ouvrages, en l’occurrence un sacrifice à date fixe, puisque la
piaule pas drôle, où résonne in extremis une note de piano esseulé
sinistre, devant dévorer vivants, tous les trente ans, ses innocents ou
inconscients habitants, vous m’en direz tant. Hélas, ce mélodrame hivernal, à
base de deuils dédoublés, par ici la sortie, les deux fils complices, s’avère
dès le début et en définitive un « écran de fumée », locution
nominale d’idiotisme adéquat. Par ailleurs scénariste des dispensables Mohawk
(Ted Geoghegan, 2017) et Satanic Panic (Chelsea Stardust,
2019), le sympathique et gentil Teddy dut en sus s’imaginer en digne héritier,
en tout cas au ciné, de l’increvable Lovecraft, de ses indicibles et
antédiluviennes et mauvaises divinités. Comme si la dépression de Barbara
Crampton, assortie de la spiritualité post-hippie de Lisa Marie, ne suffisaient à
étoffer un script rachitique, le
spectateur sidéré devra aussi supporter une possession jolie, celle de Larry
Fessenden, cinéaste estimable, (re)lisez ou non ce que j’écrivais naguère au sujet
de son The Last Winter (2006), de cet opus-ci au passage possible titre alternatif, fissa transformé, à
un fauteuil attaché, en risible sosie du Nicholson de Shining (1980). Le
lynchage échoué, le chef châtié, il reste aux parents survivants à retrouver
leur invisible progéniture vocale, réfugiée à la cave, de ceci les freudiens
cinéphiles jubilent…
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