Corrina, Corrina

 

Un métrage, une image : La Proie de l’autostop (1977)

Voici donc une comédie noirissime, aux allures impures de vrai-faux western excessif et existentialiste, qui se charge à charge d’une certaine et médiocre image de la masculinité, transalpine ou point. S’il revisite la violence sexuelle des Chiens de paille (Peckinpah, 1971), cette fois-ci assortie du second couple pas si en (dé)route, surtout sarcastique, de Guet-apens (Peckinpah, 1972), Festa Campanile, par ailleurs auteur de l’amusant Ma femme est un violon (1971), pensée attristée pour Laura Antonelli, quel gâchis, de l’émouvant La Fille de Trieste (1982), grâce à Jacqueline Waechter découvert, en sus scénariste pour Risi (Pauvres millionnaires, 1959), Bolognini (Le Mauvais Chemin, 1961) ou Visconti (Rocco et ses frères, 1960 + Le Guépard, 1963), filme sèchement un enfer moderne, dont l’aridité désertique et définitive reflète de fait l’âme perdue de personnages plus pires les uns que les autres, exception exemplaire du tandem homo, désormais détenteur socio d’une tendresse enterrée. Muni de son banjo à la John Boorman, l’increvable Délivrance (1972) constituant à l’évidence une variation davantage rousseauiste sur des motifs similaires et différenciés, le stakhanoviste Ennio Morricone ponctue l’opus de notes narquoises. Peut-être plus salaud et jovialement immoral que chez Wes Craven (La Dernière Maison sur la gauche, 1972) ou Ruggero Deodato (La Maison au fond du parc, 1980), David Hess malmène illico Franco Nero (Django, Corbucci, 1966, Tristana, Buñuel, 1970, Confession d’un commissaire de police au procureur de la république, Damiani, 1971, Lucia et les Gouapes, Squitieri, 1974, Querelle, Fassbinder, 1982), délectable-délecté en ordure résiliente, tandis que Corinne Cléry (Histoire d’O, Jaeckin, 1975, Moonraker, Gilbert, 1979, I viagiattori della sera, Tognazzi, itou, Le Miel du Diable, Fulci, 1986), victime manipulatrice, némésis à main armée, accidentée in fine incendiée, trouve ici le rôle d’une carrière écartée, à reparcourir, a priori à proximité du pire.   

Commentaires

  1. Puisque je si suis aimablement citée dans votre propos cinéphile, et je vous en remercie,
    la fin de cet opus me fait méchamment repenser à Super Témoin (La supertestimone), un film italien réalisé par Franco Giraldi et sorti en 1971.
    Comme un voyage intérieur au coeur prisonnier, en l'occurence les geôles sordides de l'Italie quasi des années de plomb, la montée en sauce du drame psychologique est absolument terrifiante tant le côté séducteur et pervers narcissique du personnage est si bien interprété par Ugo Tognazzi, même solution au final que dans la proie de l'autostop, la désillusion, l'impossible rapport amoureux homme femme, le dévoilement, et la mort...

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    1. Merci à vous itou...
      Monica Vitti sans son Michelangelo Antonioni...
      Double programme Moretti, si ceci vous dit :
      https://lemiroirdesfantomes.blogspot.com/2020/06/sogni-doro-bianca-non-ho-sonno-luomo.html

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    2. "On retrouve le goût de Tennessee Williams pour les sentiments amoureux intenses jusqu'à l'addiction, et pour la mélancolie qui finit souvent vers un spleen inconsolable"
      https://www.arte.tv/fr/videos/101851-061-A/la-rose-tatouee-de-daniel-mann-un-regard-une-minute/

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    3. https://www.youtube.com/watch?v=d3jQdZrnaj0

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    4. Route de déroute :
      https://lemiroirdesfantomes.blogspot.com/2019/06/chiens-enrages-la-course-la-mort-de-lan.html

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    5. Adriano Celentano - Furore
      https://www.youtube.com/watch?v=msJLtRFoQdo

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    6. https://www.youtube.com/watch?v=08-Px5Ft5s8

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