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Affichage des articles du juin, 2022

Un roman russe

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  No future ni culture, nul amour ni beaux jours, loin de Saint-Pétersbourg…    Les donneurs de leçons à la con, pléonasme, camarade, amnésiques, pathétiques, pseudo-démocratiques, censurent en sus les artistes et les sportifs issus de Russie ? Raison supplémentaire, Lara ma chère, pour découvrir l’ouvrage de Berberova, chouchoute d’Actes Sud, jadis adaptée une fois au cinéma, da, puisque Miller mit en images L’Accompagnatrice (1992). Le Laquais et la Putain démarre dare-dare, l’on se dit qu’il ne saurait durer ainsi, malgré sa brièveté. En effet, une fois arrivé puis installé à Paris, le récit ralentit, se soucie d’esquisser une stase, un enlisement, virant évidemment vers un définitif dénouement. Dès l’instant où l’anti-héroïne se met à lire, de la presse, du pire, à dévorer, se délecter, de la rubrique cathartique et suicidaire des faits divers, on devine vite comment tout cela finira, avec ou sans vodka. Il ne s’agit pas seulement de dégoter des idées sur l’autosuppression as

Tant qu’il y aura des hommes

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  Inertie ou énergie, jadis ou aujourd’hui, un et un ou cinq contre un…   Souviens-toi : dans Victor Victoria (Edwards, 1982), Garner, lui-même vrai-faux gangster , réaffirmait sa masculinité (peu) menacée, parmi le « gay Paris », ses travestis, grâce à une grande bagarre. Dans Nobody (2021) et Invincible (2015), la virilité se donne à voir, pareillement, différemment. Le Zampano de Federico s’effondrait in fine ( La strada , 1954) ; le Louis Zamperini d’Angelina Jolie résiste, la lourde poutre hisse, crie de rage, dévisage l’adversaire, ne se laisse faire, même à terre, gagne le duel inégalitaire, son calvaire vite devenu spectaculaire, populaire, en plein air. Une trentaine d’années après Furyo (Ōshima, 1983), revoilà un combat, encore entre un Anglais, un Japonais, Miyavi autant musico que Sakamoto, à l’homoérotisme modéré, non plus improbable et impossible baiser pédé, mais onirisme de souvenir ensoleillé, paradis perdu du prisonnier battu, pas abattu. L’actrice chouineuse

Le Portrait de Dorian Gray

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  Conte comique, d’esthétique et d’éthique… « One man. One masterpiece. One very big mistake » affirme l’affiche. Les psys apprécient : l’homme en somme semble un enfant trop grand, le chef-d’œuvre vandalisé, à l’insu de son plein gré, dissolvant à éviter, CQFD, s’appelle en sus La Mère de Whistler , tout ceci sent ainsi l’acte manqué maternel, le complexe d’Œdipe à la truelle, de peintre en bâtiment, évidemment. Au côté de l’excellent Rowan Atkinson, croisé naguère chez Kershner ( Jamais plus jamais , 1983), Roeg ( Les Sorcières , 1990), Abrahams ( Hot Shots 2 , 1993) ou Kerr ( Johnny English contre-attaque , 2018), surprenant et impeccable Maigret à la TV, on reconnaît Peter MacNicol, déjà là au sein de SOS Fantômes 2 (Reitman, 1989), autre histoire de tableau à rendre marteau, moins emblématique, plus maléfique, aussi peu humoristique, où il incarnait encore un conservateur de musée dépassé, téléguidé, style Renfield, par un étrange étranger. Remarquez illico , en proprio, le

Road House

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  Mystères de l’amour, misères de la mort… Au début de ce mois, Julee se suicida. En plus du lupus , salut à Seal & Selena, elle souffrit, semble-t-il, d’une dépression, dit-on. Soixante-cinq années représentent peu, par rapport à la majorité, à l’humanité, à l’éternité, toutefois lui suffirent à acquérir l’immortalité impressionniste du souvenir. À l’orée du CV, la voilà en Iowa ; au terme d’une brève vie, ternie par la maladie, elle s’endort du grand sommeil au sein du Massachussetts, les Bee Gees en gémissent. Entre-temps, la jolie Julee ne perdit pas de temps, collabora un paquet de fois, bien sûr scella son destin illico , au sommet de pics jumeaux, parmi deux hommes pas à la gomme, quel bien beau trio que celui-ci, David Lynch, Julee Cruise, Angelo Badalamenti. La fifille de dentiste, par un fil suspendue dans les airs jadis, puisque première symphonie industrielle, créée par le précité tandem , se fendit en sus de diverses reprises, de Bowie & Eurythmics, étrangeté éth

Les Yeux sans visage

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  Un métrage, une image : The Headless Eyes (1971) Matrice apocryphe de Driller Killer (Ferrara, 1979) ? Plutôt petit opus pas si déplaisant, dépourvu de perceuse cependant, car accumulation d’énucléations. Le très obscur scénariste et réalisateur Kent Bateman, homonyme de Patrick, l’anti-héros de American Psycho , pareillement mythomane, supérieurement mélomane, portraiture un type en rupture, un artiste qui assassine, s’excuse de blesser, un créateur destructeur, vite envahi par un double à domicile. Voleur d’envapée, notre Arthur Malcolm se retrouve sans tarder éborgné, c’est-à-dire émasculé, pontifient les psys. D’une ville à la suivante, d’une côte à l’autre, de l’Ouest vers l’Est, il se transforme en somme en tueur en série, féminicides imaginés ou commis. Maniant voire magnifiant les miroirs de l’âme de ces dames, prostituée portée sur le lexique correct, politique, « streetwalker », mon cœur, actrice à l’audition de carnation, ménagère presque dans les airs, sur les to

Je m’appelle Victor

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  Un métrage, une image : Larmes de clown (1924) À   l’écuyère Waechter Chez Fellini ( La strada , 1954), une mère misérable, sens duel, monnaie le fruit de ses entrailles ; chez Sjöström, un père arrange le mariage de l’héritière de misère, vaille que vaille. Larmes de clown , titre alternatif des Clowns (1970) assez sinistre du réalisateur italien, parce que, véritables, ils le valaient bien, à ne confondre avec Le jour où le clown pleura (Lewis, 1972), la Shoah, etc ., commence comme un drame bourgeois, de Faust une version vaudevillesque, fi toutefois de Méphistophélès. En écho à Federico, il s’agit aussi d’une œuvre sur la découverte du mal, du mâle, sentimentale et morale. Quatre avant l’avènement de l’éprouvant Le Vent (1928), le cinéaste suédois cède à l’appel des sirènes de la naissante MGM, son Mayer de patron, sa mascotte de lion, animal local qui, in extremis , bouffera les fautifs, massacrera le tandem de mecs malhonnêtes, chouette. Associé à un scénariste st

La Double Vie de Véronique

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  Un métrage, une image : Il était une fois le Diable.. (sic) Devil Story (1985) Puisqu’il existe un digest de sa genèse, un résumé de sa postérité, le voici , s’il vous dit, on se focalise sur le film, sur l’effet spécial, en effet, produit, plutôt qu’à produire, n’en déplaise au spécialiste Poe, autre amateur notoire de chat/cheval noir, de morte ressuscitée, et plus si affinités enturbannées, non sur les intentions, la réception, à quoi bon, une œuvre, surtout de ciné, ne (re/sur)vit qu’à travers le regard qui l’étudie, individuel, pluriel, tel un mécanisme/organisme structurel, plus que structuraliste, elle excède ses concepteurs, ses créateurs, elle respire à chaque (re)prise, elle conspire à être conquise, davantage que (mé)comprise, créature impure, de posture, d’imposture. Dans Devil Story , sous-titre archaïque, à prétentions d’Amérique, précédé d’un intitulé en français, comme un conte de fées défait, tu suis, assez sidéré, souvent amusé, jamais moqueur, avec ton œil, to

Z

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  Un métrage, une image : La strada (1954) « Pour ne pas vivre seul, on vit avec une croix », philosophait la suicidaire Dalida. Celle de Gelsomina s’appelle Zampano, voire l’inverse, car la « pauvre » fille, la fille pauvre, la fille de pauvres, vendue par sa mère aux pleurs et aux promesses de comédienne, au pragmatisme d’ermite sous-prolétarienne, pour une poignée de dollars , pardon, de lires, tel jadis le Christ, selon ce salaud adoré, suicidé, de Judas, s’avère en définitive une « malade » à semer, une (é)preuve vivante, pleurnichante, de culpabilité, un cadavre invisible, revenu hanter, terrasser, l’esseulé alcoolisé, au bord de l’eau, au bout du rouleau, visage levé vers les étoiles, point futiles, points utiles, affirmait le Fou, en dépit de l’absurdité ontologique, cosmique, énoncée à la Camus. Afin que s’effondre le colosse rosse, que survienne l’épiphanie en pleine nuit, transalpine, pas de Gethsémani, il faut (dé)tailler la route, connaître la déroute, parcourir une It

Le Cirque des horreurs

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  Un métrage, une image : Le Cirque des vampires (1972) Métrage témoignage, puisqu’à l’époque de Gorge profonde (Damiano, 1972), la suggestion semble hors de saison, y compris, pardi, en « prude Albion ». La Hammer modifie donc sa manière, le pulsionnel apparaît exponentiel, la chair et le sang éclaboussent l’écran, l’envahit une avérée trivialité, substituée à la subtilité, à la beauté. La flamboyance flagrante et les sombres splendeurs d’un Terence Fisher peuvent aller se faire voir ailleurs, voici venu le temps évident de la pédophilie, de l’infanticide, du topless , du climax , d’une violence virale, d’une violence faite aux hommes et aussi, surtout, aux femmes, infidèles, enflammées, d’abord tabassées puis en épilogue empalées. Tout ceci, ce symbolisme de croix gigantesque, de gros phallus grotesque, qui la fautive transperce, dut sans doute effarer les féministes, pas uniquement britanniques. S’il valide les invariants d’une imagerie depuis déjà longtemps rassie, sans cesse

L’Affaire Pélican

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  Un métrage, une image : Jennifer (1978) Douze ans avant, revoilà Lisa Pelikan. La belle-sœur à sauveur de Full Contact (Lettich, 1990) chopa une bronchite sur le set pas au sec, se fit voler sa voix, menacer d’un procès par le producteur et auteur (de l’histoire) Steve Krantz ( Ruby , Harrington, 1977), ne toucha aucun pourcentage sur les recettes en dépit de la promesse, tourna tout cela dans le sillage du plus respectable et argenté Julia (Zinnemann, 1977), ton agent tu écouteras, d’autres publics tu chercheras. Escortée de Jeff Corey ( The Premonition , Schnitzer, 1976), Bert Convy ( A Bucket of Blood , Corman, 1959), Nina Foch ( Un Américain à Paris , Minnelli, 1951, Scaramouche , Sidney, 1952, Les Dix Commandements , DeMille, 1956 ou Spartacus , Kubrick, 1960), de la jeune Amy Johnston, décédée presque prématurée, visez vite en prime le caméo illico de John Gavin ( Le Temps d’aimer et le Temps de mourir , Sirk, 1958, Mirage de la vie , Sirk, 1959, Psychose , Hitchcock

En corps

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  Un métrage, une image : Full Contact (1990) Aimable mélodrame, Full Contact fonctionne au combat clandestin, à l’encontre, à la rencontre, du destin. Si l’issue du fight ultime, ensuite la fin du film, démonstration dédoublée de magnanimité méritée, n’entendent surprendre, l’ item trentenaire, populaire, indépendant, étonne autrement. Au-delà d’être un évident véhicule pour Van Damme, qui ne conduit, qui coécrit/chorégraphie, il s’agit aussi d’une vraie-fausse autobiographie, d’une fable familiale, d’un portrait paupérisé du « pays des opportunités ». Deux années après la satire lucide, à domicile, de Invasion Los Angeles (Carpenter, 1988), Lionheart , titre explicite, Kate Bush l’adore, d’accord, se place parmi une perspective marxiste, se rapproche des cloches, met à l’honneur un tendre déserteur, une esseulée belle-sœur, met en vedette des êtres honnêtes, cabossés au propre et au figuré. Ni Rocky (Avildsen, 1976), ni Fight Club (Fincher, 1999), sus au sentimentalisme, au soli

Deux filles au tapis

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  Un métrage, une image : Stiff Competition (1984) « Est-ce que sucer, c’est tromper ? » demandait jadis Thierry Ardisson, à la TV, à ses invité(e)s. Stiff Competition répond que non, que les sentiments des amants excèdent le sperme, que la vraie victoire revient à se débarrasser du doute, du deal d’entourloupe, avouer à celui qui lui procura, au moins le temps de l’entraînement, la sensation d’être la meilleure, en sus d’un certain bonheur, qu’elle l’aima pour cela, l’ultime pipe le lui prouvera. Plumard, panard, braquemard, comme bon vous semble de trouver l’ensemble dégueulasse – soudain, un instant de grâce, lorsque le coach ôte de la caboche de sa sportive en définitive fidèle, peu rebelle, le chapeau noir, ah, allez savoir, allez y voir. Le ciné classé X, je le dis, je le redis, hier et aujourd’hui, représente un empire de la tristesse, l’explorateur sans peur peut pourtant y apprécier aussi de la tendresse, de la liesse. Réussite explicite du cinéma d’autrefois, en 35 mm

Performance

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  Un métrage, une image : Les Crimes du futur (2022) Le prologue de plage et d’épave paraît presque une promesse, revisite le mythe, au soleil hellénique, comme un écho, a contrario , de Chromosome 3 (1979). L’émule de Médée cependant disparaît, repasse au pressing , « coupable » en liberté, encore écœurée au souvenir du « ver gluant », c’est-à-dire de l’esseulé enfant, intrus d’utérus, telle jadis Geena Davis, accouchée par Cronenberg mis en abyme, durant le cauchemar maternel de La Mouche (1986). Quant au mutique minot, dévoreur de poubelle près du lavabo , étouffé sous un oreiller, salut à Beineix ( 37°2 le matin , 1986) & Haneke ( Amour , 2012), il finit au frigo, il se fait autopsier au cours d’un show . Il faut préciser au lecteur peut-être effaré que le fiston en question possédait a priori un système digestif capable de lui faire avaler, voire apprécier, le plastique, solution ironique à la problématique des déchets de la modernité. Le papounet, un peu éploré, lu

Les Vieux

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  Story-board à la gomme, à fissa effacer ? Dessin du destin, élégie sans nostlagie…   En vieillissant, on se calme et on vote à droite ? Certes, peut-être, mais la vie va moins vite, le corps redécouvre la mort, le rétroviseur s’avère une vanité, habitacle d’Ecclésiaste. En 1985, Barron adoube donc trois norvégiens larrons. Le réalisateur de Electric Dreams (1984) ou Pinocchio (1996), le clipeur de Billie Jean , Rough Boy , Do You Really Want to Hurt Me , Karma Chameleon , For Your Eyes Only ( Rien que pour vos yeux , Glen, 1981), le producteur (exécutif) de L’Expert (Llosa, 1994), aussi, immortalise le trio illico , manie la rotoscopie, remporte un prix MTV. Il signera ensuite, toujours pour ce groupe, l’épilogue dépressif et punchy de The Sun Always Shines on T.V. , le lyrisme métamorphe de Hunting High and Low , un second Bond en BO ( The Living Daylights , Tuer n’est pas jouer , Glen idem , 1987). À Londres tourné, par le DP Oliver Stapleton éclairé, de Stephen Frears

Les 39 Marches

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  Un métrage, une image : The Cellar (2022) La cave se rebiffe, abrite le fameux Baphomet, fichtre. The Cellar rappelle Poltergeist (Hooper, 1982), puisque disparition, puisque dimension, y revoilà L’Au-delà (Fulci, 1981), néant droit devant, d’éternel maintenant. On pense aussi à la géométrie malsaine, non euclidienne, des Rêves dans la maison de la sorcière de Lovecraft locataire, à la physique quantique maléfique, au frisson métaphysique, du funèbre Prince des ténèbres (Carpenter, 1987). Le couple Woods dégote à prix soldé, « vente publique », chic, une imposante propriété ; hélas, on sait tous, au moins depuis  Amityville : La Maison du diable (Rosenberg, 1979), qu’il faut se méfier des occasions à la con, des domestiques démons, que l’horreur classée économique, à la Rimbaud & Viviane Forrester, peut vite s’avérer fatidique, familiale, familière. Keira, sombre prénom, noir étymon, lui explique, sceptique, son époux et partenaire, faut pas t’en faire, faut laisser fa