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Affichage des articles du février, 2016

Les gens normaux n’ont rien d’exceptionnel : À la rencontre de Francesca Archibugi

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Une venue attendue et un univers à redécouvrir… Sólveig Anspach, Kathryn Bigelow,  Antonia Bird,  Liliana Cavani, Shirley Clarke, Jodie Foster, Ann Hui, Naomi Kawase, Mary Lambert, Sondra Locke, Ida Lupino, Jennifer Lynch,  Mira Nair,  Christine Pascal, Leni Riefenstahl (hélas), certaines que nous apprécions, au hasard de la mémoire, parmi beaucoup de consœurs derrière la caméra : à défaut de faire tourner (rond) le monde, de lui conférer « son équilibre et son harmonie » (Truffaut, L’Homme qui aimait les femmes ), le sexe supposé faible ne se priva jamais de le saisir. Contrairement à la confortable légende doloriste de la « discrimination » – valeur majeure du travail des monteuses et des scriptes, réelles difficultés d’accès à la profession (des professionnels) corrigées par les modifications des représentations sexuées –, elles surent souvent s’attacher à des thématiques « transgenres » et peindre de subtils, tendres et impitoyables portraits masculins. Le nom de Francesc

Traitement de choc : La Cage dorée

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Suite à sa diffusion par ARTE, retour sur le titre d’Alain Jessua. On sourit souvent, on frémit parfois, en découvrant cet opus d’un réalisateur franc-tireur, homme humble et sympathique, semble-t-il, qui fit pire ( Frankenstein 90 , subi en salle, avec sa créature incarnée par… Eddy Mitchell !), bien mieux ( Paradis pour tous , ultime rôle de Patrick Dewaere, réjouissante satire de « l’insoutenable bonheur » décrit par Ira Levin, à Stepford ou ailleurs), se tint parfois entre les deux ( En toute innocence , agréable mais inoffensif jeu du chat et de la souris entre le « notable bordelais » (pléonasme cher à Alain Juppé ?) Michel Serrault – lui aussi en fauteuil roulant – et sa bru adultère Nathalie Baye). Traitement de choc se rattache à ce dernier, à l’évidence et pour plusieurs raisons. On y trouve une critique sociale à la Chabrol – pour aller vite : bourgeois, donc coupables –, un milieu autarcique et incestueux (cela pourrait vite dégénérer en orgie, il faudra se cont

Feu de glace : Soupçons

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Ivan Reitman produit, Heather Graham sourit, Chen Kaige s’exile, votre serviteur fulmine… Vieille rengaine : Hollywood en sirène mercantile détournant les talents internationaux. Et Londres, alors ? Chen Kaige, auteur, « sous l’aspect de l’éternité » ( dixit Spinoza), du sympathique mais surfait Adieu ma concubine (lauréat cannois, au côté du piano désaccordé de Jane Campion, sauvé de sa noyade par la partition épique de Michael Nyman), se rend en « perfide Albion », bien loin de Canton. « Je ne vois pas de différence entre la Chine et l’Occident », « C’est une histoire merveilleuse sur des êtres humains » ose-t-il proférer ingénument. On se gardera de lui donner des leçons de géopolitique ou de culture estampillée comparée, pour se limiter à son brouet situé – qui voudrait bien, petit insolent – en territoire hitchcockien. La scénariste (et davantage production designer ) Kara Lindstrom adapte un roman de Nicci French, pseudonyme bicéphale d’un couple graphomane,