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Affichage des articles du avril, 2021

Sanctuaire

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  Un métrage, une image : La Dernière Maison sur la plage (1978) Matrice apocryphe de L’Ange de la vengeance (Ferrara, 1981), lien malsain entre La Dernière Maison sur la gauche (Craven, 1972) et La Maison au fond du parc (Deodato, 1980), l’ opus de Prosperi, ancien assistant et scénariste de Bava ( Hercule contre les vampires , 1961, La Fille qui en savait trop , 1963), se soucie aussi du Sanctuaire de Faulkner et de féminisme radiophonique. Aucun Requiem pour une nonne ici, même si ça sévit sec et ad hoc ça cartonne. Insuccès en salle, situé au sein du cadre hédoniste et estival d’un éden infernal, exit le sombre « gothique sudiste » des Proies (Siegel, 1971), La settima donna , titre numérique explicite, presque biblique, ne pouvait pas être produit ailleurs qu’en Italie, parmi ce territoire alors terroriste, terrorisé, molto catho. Belle gueule d’ange déchu, Aldo braque une banque, en partant descend une passante, avec ses acolytes se casse en DS, investit une villa

Esclave de Satan : Malcolm X

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  L’enfer en famille, la mort sans remords… Premier film estampillé horrifique d’un réalisateur de valeur, mais ultime apparition sur grand écran d’une actrice attractive, Esclave de Satan (Warren, 1976) constitue un exemple parlant de cinéma indépendant. Financé par les principaux intéressés, tourné en extérieurs, avec des moyens limités, monté à domicile, agrémenté de minutes dites explicites, censées consolider sa distribution à l’étranger, un peu tripatouillé par les ciseaux du BBFC (British Board of Film Classification), parfois apparié à Ruby (Harrington, 1977), Satan’s Slave divisa la critique et ne convainquit le public. Durant le quart d’heure de sa double introduction, le spectateur assiste à une messe noire masquée, à un holocauste nocturne de juvénile victime, blonde bien sûr déshabillée, la bien nommée Moira Young, en épouse de l’un des co-producteurs à contrecœur s’y colle, à présent en rigole, à une tentative de viol envapé, à un meurtre perpétré par une porte de co

La Grande Menace : La mort est mon métier

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  L’ultime chapitre du journal eschatologique… Thriller télékinésique disposant des présences puissantes de Burton & Ventura, de la magnétique Lee Remick, La Grande Menace (Gold, 1978) possède une évidente dimension méta : il s’agit d’un film classé catastrophe au sujet d’un supposé fauteur de catastrophes. Le romancier Morlar porte la mort dans ses productions, jusque dans son nom. Sa moralisatrice misanthropie lui donne des airs de mauvais messie et son désir homicide à sa façon résonne avec celui de Bronson ( Death Wish , Winner, 1974). Victime à domicile, menace à l’hôpital, il (se) survit et décide au/en final de faire s’effondrer une cathédrale, de détruire une centrale. Un flic français, flanqué d’une psychiatre patraque puis coupable, voire l’inverse, reconstitue son CV vite visualisé, essaie de le stopper. Après le matricide de La Malédiction (Donner, 1976), l’actrice américaine ici se suicide, très ou pas assez lucide, tandis que Morlar, a priori , selon ce qu’il lu

Le Temps d’un week-end

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  Un métrage, une image : YUL 871 (1966) De l’exode à l’exil – un ingénieur parisien aux parents roumains se casse au Canada, y musarde en compagnie d’une aimable gamine, gosse à la « gomme », donc à bonbon, allons bon, y visite une usine de « lourdes machines », dont le patron préfère les polars de la Série noire à la science-fiction selon Ray Bradbury, tant mieux, tant pis, y rencontre une drôle de blonde, portée sur le tir au pigeon et promise émancipée d’un amateur de ballon rond concon. Au sein jamais malsain de ce simulacre « provincial » du voisin américain, Denner ne désespère, avec Hélène & Madeleine partage sa peine, celle d’un vrai-faux orphelin au portrait de famille pieusement préservé, parmi sa valise emporté. Tout contre la chair de la chère étrangère se donnent à voir et à entendre des souvenirs de la seconde guerre, mais YUL 871 ne vise à rivaliser avec Hiroshima mon amour (Resnais, 1959), même en noir et blanc élégant, son estivale sensualité d’emploi du temp

Le Bayou

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  Un métrage, une image : Vengeance froide (1996) Treize ans avant le vrai-faux sequel très longuet de Bertrand Tavernier ( Dans la brume électrique , 2009), voici une émouvante (més)aventure de Dave Robicheaux à nouveau, cette fois-ci filmée par Phil Joanou , déjà responsable du plutôt recommandable Sang chaud pour meurtre de sang-froid (1992), encore avec Eric Roberts et surtout la chère Kim Basinger, elle-même alors mariée à Alec B. Porté par un Baldwin impliqué, par ailleurs co-producteur (exécutif), dissimulé derrière un titre français fadasse, auquel préférer le poétique et polysémique Heaven’s Prisoners d’origine, Vengeance froide s’avère vite un divertissement adulte, muni de mélodramatique tumulte, dès son intense introduction, de claire et obscure confession, au sujet du désir et de l’abus d’alcoolisée boisson. Au hasard secouriste, (dis)grâce au ciel, majuscule optionnelle, fissa flanqué d’une fifille presque adoptive, clandestine irrésistible, couple improbable et

Folies d’avril

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  Un métrage, une image : Le Suspect idéal (1997) Sans son casting ad hoc , pas en toc, Deceiver décevrait, ressemblerait à un ersatz en définitive assez fadasse et futile de Usual Suspects (Bryan Singer, 1995). Mais muni de Tim Roth ( La Légende du pianiste sur l’océan , Giuseppe Tornatore, 1999), de Chris Penn ( Nos funérailles , Abel Ferrara, 1996) & Michael Rooker ( Henry, portrait d’un serial killer , John McNaughton, 1986), le petit exercice de style des jumeaux Jonas & Josh Pate prend une autre dimension, acquiert presque une autre ambition, que le jeu un peu oiseux du chat et de la souris de son incertain, malsain et ad nauseam recommencé récit. Une prostituée Elizabeth prénommée se fait donc trucider puis en deux découper, amitiés macabres à la fameuse Elizabeth Short, of course . Pourtant pas de « dahlia noir », plutôt un partagé désespoir, ludique ou tragique, puisque le premier flic doit du fric au bookmaker Mook, caméo en prime d’Ellen Burstyn ( Alice n’es

Cotton Club

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  Un métrage, une image : Le Casse de l’oncle Tom (1970) Exécuté par l’expéditif Vincent Canby – «  Cotton Comes to Harlem is a conventional white movie that employs some terrible white stereotypes of black life » –, Le Casse de l’oncle Tom , dénomination davantage que traduction malicieuse et astucieuse, ne constitue certes une sorte de Citizen Kane (Orson Welles, 1941) délocalisé du côté de Harlem, mais non plus ne se réduit à un non-film assimilable à de la sociologie, tant pis pour Canby. Acteur chez Sidney Lumet ( La Colline des hommes perdus , 1965), Sydney Pollack ( Les Chasseurs de scalps , 1968), Spike Lee ( Do the Right Thing , 1989) ou Don Coscarelli ( Bubba Ho-tep , 2002), par ailleurs célèbre et célébré défenseur des « droits civiques », Ossie Davis décide à la cinquantaine de passer de l’autre côté de la caméra, de transformer le roman homonyme de Chester Himes, paru cinq ans auparavant, en métrage de cinéma. Tourné in situ , réhabilitation bienvenue, l’ opus pi

Le Projet Blair Witch

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  Un métrage, une image : Les Rues de l’enfer (1984) Comme si Class 1984 (Mark L. Lester, 1982) croisait Le Retour de l’inspecteur Harry (Clint Eastwood, 1983) + un soupçon de Osterman week-end (Sam Peckinpah, 1983) avec, à cause de l’arbalète… La sœurette sourde et muette d’une lycéenne peu sereine se fait déflorer, défigurer, dans les toilettes par plusieurs mecs. Cette revanche violente, évidemment inadaptée – les filles farouches transformèrent leur bagnole en poubelle, bien fait – ne saurait cependant suffire aux gars du gang  : le chef des bien-nommés Scars, qu’elle osa balafrer, attaquée, au café, se débarrasse fissa de l’amie Francine, future mariée, déjà disons inséminée, il la course sur la route, il la soulève aussi sec puis du haut du pont la jette. Ensuite, il écrase le contrit Vinnie, agresseur de peur rempli et néanmoins témoin malgré lui, explique-t-il en pleurs à la survivante pas vaillante, danseuse vandalisée, comateuse hospitalisée, par sa maman travailleuse vi

Network

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  Un métrage, une image : Hamburger film sandwich (1977) Film difficile à financer, film à l’insolent succès, Hamburger film sandwich servit on le sait de rampe de lancement au cinéaste John Landis, aux scénaristes Jim Abrahams, David & Jerry Zucker. Les deux décennies suivantes verront ainsi l’avènement des Blues Brothers (Landis, 1980), Un fauteuil pour deux (Landis, 1983), Y a-t-il un pilote dans l’avion ? (ZAZ, 1980), Police Squad (ZAZ, 1982), Y a-t-il un flic pour sauver la reine ? (ZAZ, 1988) et ses suites, ensuite le diptyque Hot Shots! 1 + 2 (Abrahams, 1991 et 1993). Placé sous le signe de la parodie, l’ opus se compose de « fausses publicités », pardon du pléonasme, de bandes-annonces trafiquées, de documentaires détournés, de courts métrages au sujet d’une masculinité tourmentée, en automobile ou au ciné, d’un entretien à perche presque raté, d’un petit exercice de sexologie sur disque ajourné, d’un procès piégé, décoloré, à godemiché, d’un présage « racial »

Scènes de la vie conjugale

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  Un métrage, une image : Elle court, elle court, la banlieue (1973) Il faut beaucoup aimer l’aimable Marthe Keller afin de s’infliger ce film infime... Avant de servir la soupe d’entourloupe, plutôt la bouillabaisse bien épaisse, au sinistre Besson, avec Taxi (1998), pardi, Gérard Pirès bossa quatre fois en compagnie de Nicole de Buron. Après Erotissimo (1968), avec une Annie Girardot au boulot sur sa libido , précédant de deux ans le joyeux Attention les yeux   ! (1975), avec un Claude Brasseur de Stendhal lecteur métamorphosé en pornographe amateur, Elle court, elle court, la banlieue (1973) transpose un opus de la spécialiste en urbanisme Brigitte Gros et s’inscrit ainsi au creux d’un sillage disons sociologique. À la suite de la sexualité médiatisée, à côté du sexe filmé, Pirès prie le spectateur de s’intéresser à l’insanité quotidienne, guère sereine, d’un couple de banlieusards à la fois en avance, sur sa déchéance, et en retard, à la gare, au plumard, le soir, pas d’esp

La Veuve noire

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  Un métrage, une image : Ronde de nuit (1984) Cinéaste cinéphile muni d’une caméra mobile, Jean-Claude Missiaen essaie d’animer sa suite d’images sans âme ni charme. Après un prologue plutôt plaisant, de SM distingué, où un soumis député agenouillé se fait fissa étrangler par une chaude chauve, conduit en plongées, contre-plongées, manière de matérialiser au cœur du cadre la domination de la maîtresse muette sur son valet ravi, vous (re)voici plongé parmi la mélasse de l’affairisme parisien, parce que le cinéaste pensait qu’il le valait bien. L’ ex -attaché de presse transforme Françoise Arnoul en journaliste cool , radiophonique, in extremis pragmatique, comme si tout ce qui précédait, à savoir un salmigondis rassis, à base d’immobilier biaisé, de gangster à cigare, de politiciens à pots-de-vin, en définitive peu importait. Le spécialiste d’Anthony Mann & Howard Hawks, d’ailleurs auteur d’un beau-livre dédié à l’exquise Cyd Charisse, s’essaie ainsi au western urbain, l’agr

Salut cousin ! : (Re)découverte d’Ahmed Malek

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  L’indépendance plutôt que la distance et la mémoire en miroir… Avant que la bêtise ne vous submerge, que la laideur ne fende votre cœur, que la tristesse ne vous envahisse, venez vite (re)découvrir les thèmes très estimables de l’amical Ahmed Malek. Flûtiste instrumentiste comme Morricone, explorateur électronique et mélodiste inné à la François de Roubaix, artiste de son temps et encore de maintenant, sa musique néanmoins à lui seul appartient, personne ne s’en plaindra, en tout cas pas moi. Puisque Musique Originale De Films , l’anthologie jolie de Jannis Stürtz, et Planet Malek , le documentaire dépourvu de poussière de Paloma Colombe, s’avèrent disponibles en ligne, je vous invite à l’écouter, à le visionner, je remercie au passage ces passeurs précieux, bravo à eux deux. L’auditeur lecteur pourra en plus parcourir les articles en diptyque de Jacques Denis & Bastien Stisi , qui esquissent en creux le parcours aussi populaire qu’expérimental, reconnu et aventureux, d’un com

Les Loups de haute mer : Commando pour un homme seul

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  Chercher la femme, ne rechercher l’infâme… Fable féministe fardée en film d’action, sinon de science-fiction, car Roger Moore misogyne, puisque Tony Perkins terroriste, Les Loups de haute mer  (Andrew V. McLaglen, 1980) cristallise les contestations sexuées de la décennie en train de se terminer, les développe d’une façon positive et apaisée. À contre-emploi, sans doute il s’en délecta, le regretté Roger les « femelles » ne peut supporter, en raison de raisons familiales puis conjugales formulées, indices pour expliquer, pas pour justifier. Il s’avère cependant capable de reconnaître les qualités du Premier ministre, interlocutrice complice, a contrario de facto de l’infecte Margaret : « Cette femme vaut bien deux hommes », en effet, tout comme le vrai-faux « garçon » survivant, dissimulé, frigorifié, auquel il devra la vie, sous la douche chaude, il se surprend de ses seins, donc de son sexe, vive la vapeur, vive la valeur, il l’admet dans l’immédiat et l’en remercie aussi. Aupar

I, Robot

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  Un métrage, une image : Daft Punk’s Electroma (2006) Plus d’une trentaine d’années après le déjà languissant La Cicatrice intérieure (Philippe Garrel, 1972), vous revoici à errer au désert, souvent mystique et assez suicidaire. Exit Nico, place à Daft Punk, ou plutôt à deux doublures presque en armure. Fable affable au sujet de l’uniformité, du conformisme casqué, pour le masqué, cf. notre contaminée modernité, Daft Punk’s Electroma résonne en surface à l’unisson du Gerry (2002) de Gus Van Sant, prédécesseur idem ensablé, à déguster ou à esquiver en exercice de patience cinéphile. En profondeur, certes sans grande surprise et pourtant pas sans cœur, doté d’une insouciante sincérité, écrivons, filmons, de la réception évitons de nous soucier, il matérialise une polysémique « traversée du désert », locution nominale notamment applicable à l’amitié masculine ou à l’univers des disquaires. Avec une cohérence d’évidence, une logique symbolique tragi-comique, l’estimable tandem de

Chiens enragés

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  Un métrage, une image : Dobermann (1997) On se surprend à sourire assez souvent à cette BD décérébrée, filmée à l’esbroufe avec une caméra Canal+ par Jan Kounen. Sorti mercredi, Dobermann se verrait vite et à tort accusé d’être anti-flic, sinon suspect d’homophobie, mais en vérité subjective il s’agit d’un divertissement inoffensif, signé d’un spécialiste de l’expression plastique, passé par la publicité puis le clip, on le voit, on le devine. Le romancier Joël Houssin s’auto-adapte et ponctue le conflit ad hoc de répliques rigolotes plutôt que portées sur la litote. Tandis que Gaspar Noé, par ailleurs co-producteur, accomplit un caméo mutique de kébab, pendant que Romain Duris, méconnaissable en sniper tsigane, doté d’un dentier, toujours survolté, quasi drogué, très indisposé, s’essuie les fesses au moyen d’une page déchirée des fameux Cahiers du ciné, plan puéril et pourtant plaisant, qui dut satisfaire tous les cinéastes vénères, d’aujourd’hui et d’hier, exécutés en excré

Beyond Therapy

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  Un métrage, une image : Psy (1981) Presque présage du dépressif davantage Paradis pour tous (Alain Jessua, 1982), Psy s’apprécie en estimable petite comédie sentimentale, dans laquelle Gérard Lauzier, en sus de se moquer des fumeuses foutaises du « développement personnel », prend acte de la débâcle des sacro-saintes « barricades » d’un certain mois de mai 1968. Marc vit avec et chez Colette, d’aucuns diraient à ses crochets, accroché à sa thérapie pourrie, à sa Land Rover couvée, de tout son cœur décorée, un jour, mon amour, on filera fissa en Africa, crois-moi. Durant un week-end , la routine s’enraye, son ex débarque, braqueuse amoureuse d’un type très cuir, très dur à cuire, aussi son ancien béguin, le bon Bob, compagnon de pseudo ou avortée révolution, voleur d’épouse, de flouze, de voiture itou, reconverti en truand qui pratique la mécanique. Entre les trois hors-la-loi, le préoccupé psychologue, ses patients pénibles et drôles, sa femme à laquelle il conseille de se déco

Rendez-vous

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  Un métrage, une image : Sonia et l’Amour des femmes (1981) Après un prologue en plan-séquence plutôt surprenant, une maîtrise de l’utilisation du zoom démontrant, pendant lequel une blonde puis une brune se font du bien au sein d’une baignoire, gare au retard, Dominique Aveline se voit vite évacué en violeur de pénible parking ; à la victime ensuite consolée, voire revigorée, par ses soins lesbiens, Sonia s’enquiert, réconfortante et claire : « Vous aimez les femmes ? » L’étudiante étonnante lui répond en action, avant de se faire fissa conduire à l’université, allez, ce soir chez moi rendez-vous, mon chou. Hélas une ex sonne à sa place, qu’à cela ne tienne, sur le billard veinard, les deux belles en tandem écarte la queue, les boules et roule ma poule. De son côté, illico arrivée, Corinne s’improvise ou davantage se révèle experte, à travers mise en amorce une plante verte, duo de fofolles au sol, en 69, rien de neuf, ceci on reproduit au lit, plus confortable et délectable,

La Maison ensorcelée : Les Héritiers

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  Burn the witch – chiche ? Après un prologue over the top , quasi risible et presque sublime, de cérémonie pas si secrète, certes obsolète, au sadisme sataniste, à la signature impure, une party very juvénile, so sixties , surprend et détend l’antiquaire en quête de son frère épistolaire, évaporé sans trace laisser, sinon manuscrite, magnifique. Par conséquent, le passé répond au présent, la sorcellerie se poursuit aujourd’hui, la malédiction of course féminine souhaite exterminer l’ultime rejeton d’une lignée jadis éprise du bûcher. Camé au cognac, harassé de rêves patraques, hypnotisé, ensommeillé, somnambule incrédule, Robert ne se laisse faire, finit par défaire son meilleur ennemi, trop prévenant, trop prévoyant, par assister à un nocturne incendie, en compagnie de pompiers appelés, surtout d’un expert lucide et invalide, de la radieuse et valeureuse Eve, nièce nudiste, fissa séduite, donc à une coda en acmé, où l’aristocrate Morley joue à l’acrobate dédoublé. Si les scéna

L’Esprit de la mort : Les Immortels

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  Qui veut vivre toujours ? Pas sans toi, mon amour… Comparé au moralisme de L’Esprit de la mort (Peter Newbrook, 1972), celui de Frankenstein paraît presque permissif : alors que Victor, bon baron, idem adonné aux délices sinistres de l’hubris, donnait certes naissance à sa pauvre et impure créature, perdait pourtant son frangin benjamin, sa servante innocente, son meilleur ami aussi, sa svelte Elizabeth, promise adoptive, je précise, puis presto son père et ensuite décédait, suivi de près par sa némésis suicidaire, polaire, Hugo Cunningham, puisque privilégié depuis cinq cents années, du pouvoir évitons de profiter, soutenons la domesticité, observons le monde en train de changer, aspire à prouver l’existence de l’asphyx du titre d’origine, à capturer sa présence au creux d’un réceptacle aux allures de cercueil raccourci ; hélas pour lui, cette immortalité à domicile, domestiquée, va vite conduire à une accumulation de deuils en série, ceux de sa seconde épouse, fiancée fêtée, d