L’Homme de la tour Eiffel
Un métrage, une image : De l’or en barres (1951)
Heureux ne rend l’argent assurent les
riches aux démunis qu’ils dévalisent et De l’or en barres, au demeurant
aimable et estimable comédie, ne les contredit. Débuté par une prodigalité
drolatique et tragique, à quoi tient la popularité, à une poignée de billets,
l’opus lui-même à succès du
cinéaste-scénariste de Un poisson nommé Wanda (1988), bien
avant du co-monteur du Voleur de Bagdad (Berger, Powell,
Whelan, 1940), s’achève via un
dessillement du spectateur-auditeur, le pseudo-cerveau évadé à Rio en vérité à
son interlocuteur-confesseur menotté, amen.
Moralité morale, où quatre hommes non misérables convoitent en réunion, sur
sélection, selon l’urgente occasion, l’enviable ou vaine, voire vilaine, belle
vie, loin de l’ennui, du gris, des lendemains bientôt very angry (young men, cinema)
de la guerrière pénurie, sans voir ni s’apercevoir que les vraies valeurs, n’en
déplaise aux voleurs, professionnels ou amateurs, résident dans la solidarité,
l’amitié, une fraternité toutefois éphémère, fragile, fissa soumise à une somme
de péripéties causant la ruine du parfait plan établi. Avec son scénar à Oscar,
The Lavender Hill Mob invite itou à s’apprécier en apologue, au sujet des
apparences toujours trompeuses, parfois pour de faux mafieuses. La « pègre »
pensionnée du quartier de la « colline » parfumée n’existe, les
souvenirs factices signifient un flot de fric, le boss et ses acolytes, dont un artiste déçu, très bienvenu, agissent
en troupe (théâtrale) d’entourloupe hétéroclite, insoupçonnable, in fine soupçonnée, gare au Yard, les
gars, à sa sagacité, à son labo-musée, mise en abyme ludique, explicite, au panneau
relou surtout, The camera cracks crime,
tu parles, derrière lequel se planquer, se carapater, du simulacre généralisé, agencé,
par la réalité, a fortiori enfantine,
effrontée, renversé. Divisé en deux temporalités, le présent, le passé, en deux
cités, à Dickens mes amitiés, Londres puis Paris, De l’or en barres déploie
une dernière demi-heure remplie de millimétrée folie, fureur, course-poursuite
presque à la sauce slapstick,
précédée par un tour de force à la tour Eiffel, vertige architectural quasi en écho à
Hitchcock, à vous filer encore
aujourd’hui le tournis. Portée par un casting
choral impeccable, imperturbable, d’une juvénile Audrey (Hepburn) le court
caméo d’intro remarquez, cette alerte et soignée plaisanterie un peu triste impose
de Douglas Slocombe le talent expressionniste, DP pour Losey (The Servant,
1963), Polanski (Le Bal des vampires, 1967), Collinson (L’or se barre, 1969). En
définitive, le convoyeur devient victime de son aveuglement arrogant, d’une
lettre écarlate, pirate, la vendeuse française confond les sons, de notre
« torture » administration.
Une sacrée comédie, la chasse à et dans la Tour Eiffel est un morceau d'anthologie, du cinéma comme on en fait plus depuis longtemps, la course à la cupidité étant souvent l'objet de films où de pastiches plus crus et sombres tel ce film de Jacques Bral Un Printemps à Paris, les renards ont leurs codes secrets pour se reconnaître entre eux et se jouer de l'amitié des autres à leurs dépens e(t même si le coup de chapeau appuyé à Melville peut agacer, le film un peu lent ...) certains acteurs tirent leurs épingles du jeu, en particulier Pierre Santini bluffant selon mon opinion...
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=vOISvT_sEtc
Belle lecture :
Supprimerhttp://lemiroirdesfantomes.blogspot.com/2021/04/les-bijoutiers-du-clair-de-lune.html?view=magazine