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Un métrage, une image : Hamburger film sandwich (1977)
Film difficile à financer, film à
l’insolent succès, Hamburger film sandwich servit on le sait de rampe de lancement
au cinéaste John Landis, aux scénaristes Jim Abrahams, David & Jerry Zucker.
Les deux décennies suivantes verront ainsi l’avènement des Blues Brothers (Landis,
1980), Un fauteuil pour deux (Landis, 1983), Y a-t-il un pilote dans
l’avion ? (ZAZ, 1980), Police Squad (ZAZ, 1982), Y
a-t-il un flic pour sauver la reine ? (ZAZ, 1988) et ses suites,
ensuite le diptyque Hot Shots! 1 + 2 (Abrahams, 1991 et 1993). Placé
sous le signe de la parodie, l’opus
se compose de « fausses publicités », pardon du pléonasme, de
bandes-annonces trafiquées, de documentaires détournés, de courts métrages au
sujet d’une masculinité tourmentée, en automobile ou au ciné, d’un entretien à
perche presque raté, d’un petit exercice de sexologie sur disque ajourné, d’un
procès piégé, décoloré, à godemiché, d’un présage « racial » de Jackass,
d’une relecture pas piquée des hannetons de Opération Dragon (Robert
Clouse, 1973). Ponctué de caméos rigolos, dont ceux du maquilleur Rick Baker, des
(re)connus Bill Bixby, George Lazenby, Donald Sutherland, itou des auteurs,
tout ceci certes souvent divertit, mais pas seulement et peut-être
heureusement. Volontairement téléfilmé, objectivement « fauché »,
l’amas de simulacres matérialise la « malbouffe » de la lucarne
domestique, à domicile, indocile et in
extremis intrusive. Si une séance de
cinéma en « Touchorama » s’apparente à une série entre mecs
d’attouchements amusants, le couple de la coda, en train de s’accoupler sur son
canapé, se voit vite observé par les trois mateurs de la TV, Jerry & Jim
mis en abyme. Ni l’homme d’images ni les types de théâtre ne carburent au
sarcasme méta, d’accord, pourtant s’aperçoit là le renversement de Vidéodrome
(David Cronenberg, 1983), vous voyeur vu, voui.
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