Beyond Therapy

 

Un métrage, une image : Psy (1981)

Presque présage du dépressif davantage Paradis pour tous (Alain Jessua, 1982), Psy s’apprécie en estimable petite comédie sentimentale, dans laquelle Gérard Lauzier, en sus de se moquer des fumeuses foutaises du « développement personnel », prend acte de la débâcle des sacro-saintes « barricades » d’un certain mois de mai 1968. Marc vit avec et chez Colette, d’aucuns diraient à ses crochets, accroché à sa thérapie pourrie, à sa Land Rover couvée, de tout son cœur décorée, un jour, mon amour, on filera fissa en Africa, crois-moi. Durant un week-end, la routine s’enraye, son ex débarque, braqueuse amoureuse d’un type très cuir, très dur à cuire, aussi son ancien béguin, le bon Bob, compagnon de pseudo ou avortée révolution, voleur d’épouse, de flouze, de voiture itou, reconverti en truand qui pratique la mécanique. Entre les trois hors-la-loi, le préoccupé psychologue, ses patients pénibles et drôles, sa femme à laquelle il conseille de se décoincer, il verra ce que ça donnera, lui en voudra, lui pardonnera, pas le temps de s’ennuyer, de respirer. De Broca filme l’ensemble, amusant et inconsistant, avec un soin serein, bien secondé par son DP, comme au service de son casting choral impeccable. Autour de Patrick Dewaere, épuisant, épuisé, malmené, armé, cascadeur de cave et à moteur, gravitent de gais satellites, citons donc les noms de Dominique Besnehard en « pédale » compatissante, de Michel Creton en piqueur de profession, de Jean-Pierre Darroussin en solitaire satisfait enfin, de Jean-François Stévenin en macho ou en chef de colo. Du côté des dames, la douceur solide et la discrète sensualité d’Anny Duperey, actrice aristocratique encore trop sous-estimée, associée à la candeur désinhibée, à la pudeur déshabillée, d’une juvénile et fébrile Catherine Frot, avivent les bravos. Ludique et mélancolique, sympathique et anecdotique, ce psychodrame charme.

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