The Master

 

Un métrage, une image : Manos: The Hands of Fate (1966)

Item méconnu et néanmoins documenté, dont la « culte » notoriété repose sur une reconnaissance amusée, Manos et ses mains du destin méritent mieux que des ricanements mesquins. Comme avec les ouvrages d’Ed Wood idem désargentés, par mes soins célébrés, il convient d’y croire, de savoir voir. Infusé d’un sens du funeste inaccessible à une pelletée d’opus plus friqués, étoffés, il s’agit d’un voyage vers le vide, de vacances définitives, de la faillite d’une famille qui, à sa façon, par sa production, sa déréliction, retravaille 2000 Maniaques (Lewis, 1964) et annonce La Nuits des morts-vivants (Romero, 1968). Il s’agit, aussi, d’une fable affable, à base de féminisme opposé au paganisme, de discrète pédophilie, d’infanticide en suspens, en dispute, en catfight, fichtre. Le Maître manuel, immortel, accessoirement moustachu, malvenu, doit donc mater la mutinerie de son guère amène harem. Il sacrifiera fissa son assistant arqué d’acteur sous LSD puis suicidé, lui-même épris de l’épouse jolie. Dans cet endroit maudit, délesté de sortie, mausolée de l’hédonisme en automobile, la police paraît impuissante, préoccupée par un couple d’habitacle en train de se bécoter, pas par un coup de feu attribué aux types du proche Mexique. Parmi ce Texas d’impasse, le cercle vicieux in fine se referme sur les malheureux, nouveau gardien et nouvelles victimes pour tandem in extremis de touristes pluvieuses et successives. Tandis qu’un tableau portraiture le détenteur du tombeau, le caniche succombe au doberman, dame. Le père et mari point serein, molto américain, gun de boîte à gants, prend le relais par conséquent, sa Margaret & Debbie au sein d’un sommeil de vestales/esclaves sexuelles assorties. Après une mimine coupée, subito presto enflammée, un serpent à sonnette de stock-shot chipé à Disney apparaît, explosé. Parti d’un pari peu pascalien, parfois un brin lynchien, Manos ainsi se remarque et se démarque, en mélodrame expressionniste sudiste…

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