Nathalie…

 

Un métrage, une image : Liste noire (1984)

Délocalisation du Sudden Impact (1983) de Clint Eastwood, Liste noire donne à voir les retrouvailles à la saveur de funérailles, de représailles, de l’actrice Annie Girardot  et du réalisateur Alain Bonnot, auparavant assistant d’André Cayatte sur Mourir d’aimer (1971), dans lequel l’une des stars de la décennie incarnait la suicidée Gabrielle Russier. Signalons que l’intéressé seconda aussi Jacques Demy sur le set de l’estimable Lady Oscar (1978), avant de vite s’orienter vers la TV, ses innombrables et inénarrables Cordier, Lescaut, Joséphine, femme honorifique et proviseur au féminin, fichtre. Mis en musique par Alain Wisniak, le compositeur du parfait contemporain La Femme publique d’Andrzej Żuławski, photographié par le Jean-François Robin du Rue barbare (1984) de Gilles Béhat et L’Amour braque (1985), revoici Żuławski, doté d’un scénario co-signé par André-Georges Brunelin, le grand copain de Jean Gabin, l’auteur éclectique du Jeff (1969) de Jean Herman, un bon Delon, de La Traque (1975) de Serge Leroy, amitiés à Miss Mimsy (Farmer, of course), du Docteur Françoise Gailland (1976) de Jean-Louis Bertuccelli, revoici Annie, en oncologue courageuse, de l’ensablé Désert des Tartares (1976) de Valerio Zurlini ou de l’anecdotique Madame Claude (1977) de Just Jaeckin, ici en compagnie de la traductrice Marie-Thérèse Cuny, Liste noire se base sur un braquage-mirage, de fatals enfantillages, implique un flic compréhensif, un magistrat légaliste, caméo de Michel Aumont, affiche le fossé des générations, la difficulté de l’unisson, entre des parents et des enfants armés, désarmés, désarmants. Jeanne Dufour ne concourt à faire de l’ombre au Charles Bronson idem endeuillé de Un justicier dans la ville (1974) envisagé naguère par Michael Winner. Jadis, elle faisait des concours de rallye ; dorénavant, elle survit, elle élimine les meurtriers de sa fifille, elle ressent la « nausée » provoquée par l’absurdité de sa croisade cohérente et insensée. À nouveau Annie Girardot émeut en mater dolorosa vêtue d’un imper de giallo, en exterminatrice in extremis enterrant son enfant, tandis que Sandrine Dumas simule avec succès son agonie à l’abri. Jamais fasciste, frontiste, voilà en définitive un aimable requiem maternel désormais certes oublié…

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