À l’Ouest, rien de nouveau

 

Un métrage, une image : Outlaws 1 (1998) + Outlaws 2 (1999)

« Surprise is the key », en effet, surtout au sein (surexposé) de ce style de ciné ; hélas, le réalisateur des estimables Blue Holocaust (1979) et Anthropophagous (1980) n’en réserve aucune au spectateur sans peur, aussi personne ne rapprochera son supposé, dispensable et anecdotique diptyque du mémorable Impitoyable (Clint Eastwood, 1992), malgré un argument presque similaire de vengeance – ou justice, suivant la perspective adoptée – « genrée ». Transposition transgenre des Sept Mercenaires (1960) de John Sturges, donc, déjà, des Sept Samouraïs (1954) d’Akira Kurosawa, tandem renommé, auquel le titre français du DVD, Rocco et les « Sex » Mercenaires, adresse un clin d’œil circonstanciel, Outlaws de Joe D’Amato pouvait pourtant participer, sinon d’un féminisme soft (ou hard), au moins d’un révisionnisme orienté vers l’onanisme. En réalité, en dépit d’une direction de la photographie assez soignée, signée du principal intéressé, il s’agit bel et bien, en résumé, au propre et au figuré, d’une fade débandade, d’une pénible pochade, où Roberto Malone arbore un bandana sympa et, en VA, un pseudo-accent mexicain mesquin. Renommé Rocky, Rocco porte un blanc manteau, monte un cheval noir, recrute ses six « pretty boys » peu marioles et fait à sa prostituée « préférée » une déclaration quasi à la Courbet : « Between your legs, I always feel at home », ah, quel homme... Délesté de duel masculin, constitué de copulations à la con, exécutées par un casting d’époque, ad hoc, Outlaws dure cent soixante minutes inter-minables, a fortiori si comparées à la scène lesbienne, itou western, idem dotée d’un foyer, du Nightdreams (1981) de Francis Delia & Stephen Sayadian. Demeure la double découverte du duo des souriantes, sincères, Maria De Sanchez & Antonella Del Lago. 

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