The Big Lebowski
Un métrage, une image : Doris (2018)
Vous voulez du bovarysme
batave ? Vous voici (des)servi, voui. Doris, surnommée Door ou Dotte, ne
supporte plus sa guère sereine quarantaine, se sent presque en quarantaine.
Tandis que son ex la (dé)laisse
perplexe, fille fissa au Canada, toute seule de notre duo d’ados tu
t’occuperas, sur ton temps par conséquent très libre, oui-da, et merde au
médiateur jouant au figurant, notre divorcée un peu paupérisée s’essaie subito presto à servir des clients de
restaurant toujours pressés, ensuite à distribuer le courrier. Alcoolisée par
le premier boulot, trempée par le second, elle peut se consoler au lit de sa
maison mimi, à lire du Jane Austen, à y songer, au propre, au figuré, c’est-à-dire
à s’y métamorphoser, à s’y admirer, à s’y mettre dès le commencement en scène.
Tandis que la triste réalité, surtout le gosier imbibé, le cerveau embrumé,
ressemble à un ersatz salace et vaudevillesque du SM pasteurisé, de conte de
fées (et de fessées), du célèbre et risible Mister Grey, ses rêves la
soulèvent, l’envoient au septième ciel. Osera-t-elle se confier, puis s’offrir,
au télévisé TIm, star de JT et
d’Instagram, à Amsterdam, dame, meilleur ami renommé Steed, suivant ses
fantasmes humides ? Elle le fera, avant l’affrontera, campera, se calmera,
presse people à vous rendre folle, à
vandaliser votre vélo, à verser des larmes de trémolos devant un rigolo gâteau
musical de petite lucarne, quel (mélo)drame ! Comme si le dilemme un brin
cornélien de la mère ne suffisait point, la sentimentale situation de son
fiston la miroite, acclamez la cohérence ou soulignez l’insistance. La question
en suspens s’avère in extremis
rhétorique, la coda de boucle bouclée, de rubans rouges pour nous relier, une
pensée pour le trépassé papounet, réinvestit l’onirique de l’incipit, l’enracine dans la terre
d’Angleterre, réalise de la douce Doris le vœu le plus cher, elle t’embrasse à
pleine bouche, apprends à te taire. Opus
publicitaire, le téléfilmé feel good
movie file le cafard et invite à revoir les travaux de Paulo.
Commentaires
Enregistrer un commentaire