Supercondriaque
Un métrage, une image : Chaussette surprise (1978)
Merci à Jacqueline Waechter
« C’est trois couples qui ont un
accident de voiture dans Paris… » – trois années après l’excellent Exhibition
(1975), l’éclectique Davy, pornographe mais pas que(ue), puisque en sus
producteur de Miller (La Meilleure Façon de marcher,
1976), Pollet (L’Acrobate, idem) ou
Caputo (L’Exécutrice, 1986), distributeur de Clark (Another
Day in Paradise, 1997) & Koizumi (Après la pluie, 2000),
s’essaie donc à la comédie chorale en compagnie d’un Jean-Claude Carrière
encanaillé, allez, remarquez ses caméos au resto, en auto. À l’instar du Trouble-fesses
(Foulon, 1976), doté d’un style différent, certes, Chaussette surprise à son
tour portraiture des hommes immatures et des femmes fortes. Face à Rufus,
Haller et Le Coq, Anna Karina, Bernadette Lafont et Christine Pascal, trois
actrices complices, trois décédées à célébrer, en douceur dessinent un
changement de régime, un renversement des rôles, par conséquent prennent le
contrôle. Si les types hospitalisés, par eux-mêmes obsédés, sinon, de manière
anatomique, presque à la Max Renn (Vidéodrome, Cronenberg, 1983), par
la détraquée, opérée, TV, une voisine délurée, un circuit de train méta,
régressent dans l’allégresse, les nanas ne s’en font pas, font des affaires, de
la finance, du cinéma. Réflexif et subjectif, ludique et in extremis dramatique, because
accident de black dirigeant médaillé cru
remémoré, en réalité pas encore arrivé, Chaussette surprise traite avec
égards les gars du Café de la Gare, pratique l’inceste soft, d’un jeu télévisé, Lucien Jeunesse à la place de Julien Lepers,
gentiment se moque. Le film fit un flop,
dommage pour Davy (re)conduit à déposer le bilan. Demeure aujourd’hui un
métrage d’un autre âge, d’une improbable et pourtant possible rencontre
l’estimable témoignage, où croiser, entrecroisés, Robbe-Grillet & Henri
Guybet, olé, qui se caractérise par une tendresse jamais mièvre, une solidarité
actée, cristallisée par la dernière scène de groupe pas en déroute. Sur la
route, la Mercedes percute le doublé de DS ; au ciné, en français, on fait
tous le même métier, CQFD.
Grand merci pour les trois dédicaces ! pour ces bien belles "célébrations en douceur"
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