Blown Away

 

Un métrage, une image : Arlington Road (1999)

D’une première explosion hors-champ à une dernière à l’arrière-plan, voici une pré-vision au goût de cendre du 11-Septembre. Encagé dans sa douleur, dans sa rancœur, le bien nommé Faraday y affronte un familial Fenimore, machiavélique davantage que Mohican, n’en déplaise au médiatique et rassurant bilan, à témoins étudiants. Si la parturiente de Polanski (Rosemary’s Baby, 1968) se convainquait vite de son satané entourage sataniste, le professeur Michael, à l’angélique prénom, ne terrasse son domestique dragon, s’aperçoit en coda de son statut de simple pion, la maison vendons, pour une nouvelle mission partons. La cible in situ, à proximité d’un Capitole pas encore profané par les troupes de Trump, devrait cependant plaire à l’endeuillé vénère, FBI, tu dérailles, tu défailles, tu mérites nos représailles. Brooke & Carver, blonde, Black, proches, chers, ne parviennent à le dévier de son obsession presque par profession. Durant une scène de chaise longue ensommeillée, cadre bucolique et accessoire trop pacifique, chipés à Lost Highway (Lynch, 1997), en sus de sa symbolique haie immaculée de générique agité, le voisin estimé malsain, rempli de repentance, réclame la clémence, discute de décence. L’ancienne assistante assiste aussitôt à un démenti donné de visu par l’intérieur ennemi, trafic de troublante delivery sous le signe signifiant, sinon sarcastique, d’une société baptisée Liberty. Le papounet stressé apprend via la TV la chute de sa chérie préméditée par la perfide Cheryl, dont l’inquiétude de crocodile se devinait dès le début. Pas de Conversation secrète (Coppola, 1974) en perspective, plutôt un message sépulcral fissa effacé par un mec casqué. L’enquêteur amateur identifie le père et le fils sur une photo à louveteaux, sise chez le géniteur dubitatif d’un autre terroriste explosif. Au cours d’une tendue party, notre universitaire en enfer croise les croisés insensés de la conspiration à l’unisson. D’un vain van au suivant, le sombre et insidieux destin se met en place, connaît son climax. L’épouse piégée, abattue à bout portant par une Marie à main armée portant un enfant, paraphe la parité, l’absence de pitié, de cette resucée déroulée en temps de paix de la guerre civile sécessionniste. (Im)pure théorie ? Effrayante radiographie…

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Les Compagnons de la nouba : Ma femme s’appelle Maurice

La Fille du Sud : Éclat(s) de Jacqueline Pagnol

L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot : Le Trou noir