Sexes faibles !

 

Un métrage, une image : Fin du monde (2018)

Deux actrices, une compositrice, une costumière, une décoratrice, une directrice de la photographie, deux monteuses, une productrice, une réalisatrice, une scénariste : les féministes s’en félicitent, s’affligent les cinéphiles de tous les sexes face à ces foutaises, financées par du fric de service ou davantage de sévice public. La cinéaste suédoise et boursière berlinoise remercie Romero et estime avoir livré un « film d’horreur d’auteur », quel malheur, quelle arrogance, et pourquoi pas « autrice », puisque à présent s’exerce aussi du lexique la sexuée police ? En Germanie molto nazie, ils aimaient déjà l’ordre, le bruit des bottes, quitte, ensuite, à verser vers l’amnésique ou le mea maxima culpa de cinéma, la chère Romy Schneider ne dira le contraire. La baudruche hideuse adaptée d’une BD carbure donc à la culpabilité réchauffée, à la lâcheté partagée. Pas de mur de capitale mais son homologue rural, assorti d’un train de marchandises automatique, chic, non plus en direction d’Auschwitz, qui se limite à relier Iéna la maladive et Weimar l’expéditive. Les Juifs de jadis enfuis, voici la menace en masse et la contamination à la con de zombies de barrage, rapprochés ou au large. Eva & Viv, survivantes vaillantes, amies mélomanes, à fond sur la photo, la coloration du chignon, traversent ensemble le bien nommé no man’s land, hommes malvenus, femmes pas si foutues. Manichéen, misandre et moralisateur, le téléfilm teuton se soucie en sus d’écologie, de pure Nature, là encore lieu commun local. Les mecs enfin éliminés par leur sale rapacité de prédateurs pollueurs, les précitées peuvent batifoler avec les herbes et fusionner avec les feuilles, sous l’égide d’une jardinière douce-amère, adoubée par la Trine Dyrholm de Festen (Vinterberg, 1988) ou Love Is All You Need (Bier, 2012). Derrière les délices dystopiques s’avisent vite le vide visuel et l’eugénisme contextuel.   

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