Secrets et Mensonges : L’Invraisemblable Vérité


Suite à sa diffusion par ARTE, retour sur le titre de Mike Leigh.


L’œuvre s’ouvre sur un enterrement, en écho à celui qui bouclait Mirage de la vie de Sirk, autre mélodrame « racial » et maternel. Hélas, la ressemblance s’arrête ici, tant l’ensemble, long et factice, enquille les vains dialogues jusqu’aux éventées révélations finales. Frears, Loach et Parker firent bien mieux dans leurs comédies prolétaires douces-amères. Rappelons deux évidences : une distribution homogène – même si Brenda Blethyn, en mère immature, sanglote beaucoup et abuse de darling et autres sweetheart – ne suffit pas à faire un bon film, et l’improvisation peut parfois déboucher sur la banalité, voire l’apathie (comparez avec l’énergie et l’intensité des titres de Cassavetes, à la troupe moins « libre » qu’il n’y paraît, incarnant de merveilleuse et inoubliable façon les scénarios écrits du réalisateur). Dans la série « grand déballage en famille », on peut largement préférer Festen, dépourvu d’une morale aussi simpliste que « Il faut toujours dire la vérité, comme ça, personne ne souffre. » Un (court) moment de grâce, toutefois, avec l’esthéticienne blonde accidentée devant l’objectif (une certitude : Leigh n’adaptera jamais Ballard) et la consolation de retrouver, ou redécouvrir, une belle actrice, la francophone Marianne Jean-Baptiste, corps étranger dans tous les sens du terme, qui, six ans plus tard, parviendra à rendre attachant son personnage de femme-flic dans FBI : Portés disparus, cette fois-ci sans larmes ni violoncelle envahissant...

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