À armes égales : La Lame infernale


Un inédit inabouti mais intéressant, mariage « interracial » sous le signe du salut…


Le cinéphile curieux pourra découvrir la (trop) sage mise en images d’un script drôle (le repas), tendre (le gamin, interprété par le fils de Fukasaku !) et excessif (le duel final, réglé par un certain Steve Seagal…) du brillant et indépendant John Sayles, qui paie sa dette à Soleil rouge (mais sans Ursula Andress, hélas !) et Yakuza (réussite mélancolique), en un conte de renaissance (l’enterrement métaphorique) et de filiation (la transmission des fameux sabres) bien plus que fable moderne sur l’honneur ou le choc culturel. La grandeur tient parfois à peu de chose, et Frankenheimer la trouve presque par accident au début de son film, dans la scène de torture sur le fils handicapé de Mifune : au lieu de montrer l’acte, avant d'enchaîner sur les blessures, il coupe sur un plan de cerisier en fleur le long de la route… On retiendra aussi le jeu assez convaincant de Glenn, physiquement quelque part entre Carradine et Iggy Pop, et la partition « exotique » et romantique du grand Goldsmith. Pas d'édition DVD, malheureusement ; il faudra donc se contenter d’un « VHSRip » en VO d’assez bonne qualité.

De Frankenheimer, outre l’excellent Un crime dans la tête (que Demme remaka inutilement), on apprécia aussi, de façon plus « perverse », le début de French Connection 2 (martyre d’Hackman drogué malgré lui) ou la ménagerie kitsch de son Île du docteur Moreau (Brando, Perlman, Kilmer : n’en jetez plus !). Dans Anatomie de l’horreur, Stephen King louait quant à lui Prophecy, censé se dérouler dans son Maine fétiche, tout en reconnaissant les défauts du film...

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