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Que faire avant une catastrophe planétaire ? La filmer, bien sûr…


Dans Le Jour d'après (The Day After Tomorrow), Emmerich modélise (la météo, le film, la fin d'un monde), brûle des livres (Nietzsche mais pas la Bible de Gutenberg), héberge sa communauté de survivants dans une nouvelle arche de Noé (la bibliothèque municipale) en reprise du titre de l'un de ses premiers opus, fait advenir le désastre « naturel » sur les petits écrans de la « modernité » (rétroviseur, TV, ordinateur), ironise sur l'inversion des phénomènes (flux migratoire Nord-Sud, réchauffement climatique cause de glaciation), relit le retour d'Ulysse (Quaid) auprès de Télémaque (Gyllenhaall), lui-même Orphée sauvant enfin Eurydice (Emmy Rossum), dans un masochisme méta (les lettres hollywoodiennes et la Capitol Tower en holocaustes métonymiques) qui renvoie aussi à la tradition catastrophique, biblique et picturale (cellules d'ouragans substituées aux étoiles nocturnes de van Gogh). Mais contrairement aux eschatologies polaires, rurales et urbaines de Carpenter, ce dies irae désacralisé s'achève sur un ciel dégagé, pour, qui sait, tout recommencer là où tout débuta, en Afrique, par une vue planétaire depuis l'espace en rime à la coda de 2012... 

« Ce ne peut être que la fin du monde, en avançant. » – Rimbaud, Enfance IV, Illuminations   

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