White God : Mondo cane
On attendait davantage de « mordant » du côté de Budapest désincarnée…
De ce longuet plaidoyer pour la SPA
(le générique indique le respect des participants, leur sécurité constante,
leur adoption dans le sillage du tournage, amen),
doublé du portrait guère original d’une adolescente « insolente », trompettiste,
Petit Chaperon bleu au prénom en doublon (Lili) et aux premiers émois risqués, qui
rentrera vite dans le rang sur un siège de commissariat où vient la chercher
son pleurnichard papa (ancien professeur, contrôleur d’abattoir) ; de ce
scénario exsangue (une gamine de treize ans doit passer trois mois avec son
père, car sa mère universitaire remariée part en Australie : son chien
Hagen va payer pour l’ex et pour le
refus du paternel de s’acquitter d’une taxe « raciale » réservée aux
bâtards – ils se mirent à trois pour concevoir cela) shooté en caméra portée,
pour un rendu par conséquent visuellement épuisant (de quoi presque faire
passer Lars von Trier pour Robert Bresson), que vient contrebalancer le
formalisme eschatologique frisant la séduction publicitaire du prologue (devenu
bande-annonce, rien ne se perd et tout se recycle dans la société du spectacle)
et de l’épilogue ; de cette fable lorgnant vers l’anthropomorphisme à la
Disney (il ne leur manque plus que la parole, en effet) ou l’allégorie
scolaire (meute révoltée des minorités, musicalement matée, face au cruel « dieu blanc »
bipède, illégal, hongrois, fasciste), le titre jouant, via l’inversion d’une lettre, avec celui du remarquable et
politiquement bien plus inconfortable Dressé pour tuer – White
Dog en VO, reprise littérale de l’homonyme récit signé Romain Gary – de
Samuel Fuller, que retiendra-t-on (par la laisse) ?
Tout d’abord les séquences canines, à
l’efficacité assez avérée, due en grande partie à la dresseuse Teresa Ann
Miller (à ne pas confondre avec Teresa Ann Savoy, l’une des égéries callipyges
de Tinto Brass, découverte et peu couverte dans Salon Kitty
ou en Drusilla, sœur incestueuse de l’impérial Caligula), naguère
officiante sur la série allemande du berger (policier) allemand Rex.
Ensuite, la partition plutôt vibrante, parfois lyrique et percutante, d’Asher
Goldschmidt, flanqué de Wagner (Tannhäuser) et de Liszt (Rhapsodie
hongroise
selon… Tom & Jerry, dessin animé diffusé dans le refuge et fascinant les
mélomanes à quatre pattes, certains envoyés sans cris au paradis de
l’euthanasie). Enfin, l’envie de saluer à nouveau, ou de faire découvrir au
lecteur de notre prose, par-delà un film anecdotique, soufflé aussitôt retombé,
incompréhensiblement (ou alors de façon trop significative) primé à Cannes en
2014 (Hitchcock et ses Oiseaux doivent en rire encore), le
mémorable Demain les chiens (1952), chef-d’œuvre de Clifford D. Simak et
comme sa réponse « zoophile » aux Chroniques martiennes
de Ray Bradbury parues deux ans plus tôt, accessoirement l’un des livres
préférés d’un certain Michel Houellebecq. Le cinéma avant tout, envers et
contre tous (dont la littérature dite de SF) ? Pas toujours, pas dans ce
cas. Après la promenade de votre animal (soumis) de compagnie (un petit détour
par le Pet Sematary de Stephen King s’impose aussi), vous savez donc
désormais ce qu’il vous reste à faire et surtout à lire...
C'est drôle, moi j'ai beaucoup aimé le film. Je l'ai trouvé touchant : http://marlasmovies.blogspot.fr/2014/12/white-god-mon-chien-cest-quelquun.html
RépondreSupprimerUne fausse fin :
Supprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=s7XYCPu_FFo
Un possible ancêtre :
https://plus.google.com/106170379069349876855/posts/VAHLBUR86VK
Rino Gaetano -Escluso il CaneChi mi dice ti amo
Supprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=UckufsnN-bI
Chi mi dice ti amo
Ma togli il cane
Escluso il cane
Tutti gli altri son cattivi
Pressoché poco disponibili
Miscredenti e ortodossi
Di aforismi perduti nel nulla
Chi mi dice ti amo
Chi mi dice ti amo
Se togli il cane
Escluso il cane
Non rimane che gente assurda
Con le loro facili soluzioni
Nei loro occhi c'è un cannone
E un elisir di riflessione
E tu non torni qui da me
Perché non torni più da me
Chi mi dice ti amo
Chi mi dice ti amo
Ma togli il cane
Escluso il cane
Paranoia e dispersione
Inerzia grigia e films d'azione
Allestite anche le unioni
Dalle ditte di canzoni
E tu non torni qui da me
Perché non torni più da me
https://www.youtube.com/watch?v=ZNwgUg28SNk
Supprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=Cf3-eQChKy8