Le Parrain
Un métrage, une image : Les Amis (1971)
Lorsque l’adolescent demande à son supposé « parrain » pourquoi il ne part pas, puisque mariage naufrage, l’imprimeur à la plage plutôt qu’à la page parle de « tendresse », de « souvenirs », s’interroge au sujet du sort différent, assorti d’un enfant. Lorsque qu’un accident hors-champ démolit leur amitié, un peu « particulière » à la Peyrefitte, demeure pour le spectateur et pour lui ceci, le film se termine sur une photographie prise par l’on ne sait qui, sinon le cinéaste, objet d’un bonheur aboli. Acteur chez Duvivier, Chabrol, Hawks ou Niermans, Blain décide de passer à quarante ans de l’autre côté de l’écran, raconte avec pudeur et précision un conte d’éducation, jamais à l’imitation de Bresson. En compagnie de son ami Philippe Guérin, Paul Mattei sourit, s’épanouit ; en compagnie de ses amis de Normandie et de Neuilly, il joue la comédie, il découvre la tricherie. Si « sentimental », Paul déclare et déclame sa flamme, à Marie-Laure qui écarte ses cuisses puis l’ignore, à Phèdre à mettre en scène, à écouter allongé. Tandis que les riches, « pas très passionnants », tiennent leur rang bienveillant et arrogant, les pauvres méritent presque l’opprobre, père pénible, invisible, mère mutique, couturière amère, en dépendance de vacances envers sa fille à « vaisselle » et Monopoly, elle-même mariée à un beau-frère à fuir fissa. « Ces gens-là », dirait Brel, ceux d’en haut, ceux d’en bas, ne vivent pas, survivent, sévissent, ne possèdent les « valeurs démodées » de l’étudiant en Arts déco, capable d’écouter illico, sans flancher, une confession enfin franche, de percevoir à travers les apparences, de ne juger personne, de compatir à la perte. Paul et la femme du défunt Philippe se croisent au cimetière, là où débutera d’ailleurs l’intense et tendu Ainsi soit-il (2000), l’ultime film de Blain filmant son fils tel l’anti-héros d’une lutte des classes ouverte et achevée via un tombeau. Mélodrame masculin doublé d’une étude de mœurs à dimension quasi satirique, Les Amis séduit par son style décanté, sa sensible lucidité. Dédié à Mick Roussel, mentor d’images, il bénéficie des talents réunis du compositeur François de Roubaix, du DP Jacques Robin, collaborateur de Hossein & Jessua, auteur du plaisant Les Pas perdus (1964), du monteur Bob Wade, familier de Lemoine & Robbe-Grillet, d’un casting impeccable, mentions spéciales à Philippe March & Jean-Claude Dauphin. Cadré au cordeau, primé à Locarno, il s’agit en résumé d’un autoportrait par procuration conduit con brio, ne me contredit l’admiratif François Truffaut. Amoureux malheureux d’un médiocre sosie de l’idem mal-aimée Marnie (Hitchcock, 1964), Paul pleure sur l’épaule de Philippe, se dispute avec lui, ne le reverra plus, deviendra adulte.
Joli texte relatif aux liens qui se font et se défont, font part de lucidité brûlante épreuves et preuves de la vie,
RépondreSupprimerdes liens ignorés qui se tissent secrètement entre acteurs et réalisateurs :
"The American actor and producer Nicolas Cage (born 1964),has been found to belong to haplogroup E1b1b-M84. His real name is Nicolas Kim Coppola, and his paternal great-grand-father emigrated to the U.S. from the South Italian town of Bernalda in Basilicata. He is the nephew of screenwriter, film director and producer Francis Ford Coppola, who shares the same haplogroup."
https://lemiroirdesfantomes.blogspot.com/2018/04/le-petit-nicolas-lettre-ouverte-nicolas.html
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