Fog : Brume


Suite à sa diffusion par ARTE, retour sur le titre de John Carpenter.


Film d’épouvante atmosphérique et radiophonique dans le sillage de Welles adaptant Wells (John Houseman en alter ego du cinéaste), Eastwood (Un frisson dans la nuit) et plus tard Pontypool. La voix sensuelle de la non moins sensuelle (et hawksienne !) Adrienne Barbeau chuchote aux spectateurs restés enfants un conte très coloré (superbe lumière de Dean Cundey) qui résonne aussi avec les légendes urbaines, ou maritimes, de Bretagne, et dont la morale gentiment anticapitaliste – Carpenter paraîtra plus enragé avec Invasion Los Angeles, dont la première demi-heure fait penser à du Loach en exil – permet au réalisateur de relire une fois encore, dans le dernier acte, Rio Bravo : on survit en résistant aux Ghosts of Marx, en quelque sorte, ou l’on meurt en holocauste et en prêtre damné (chute finale, avec le grand Rob Bottin dans le costume de Blake, aux allures de Molasar dans La Forteresse noire, autre fable, mais longuette, sur le passé qui ne passe pas, le bout du monde, les croix et les pierres descellées). Notez la présence des bambins dans le cinéma fantastique à l’orée des années 80, disparus depuis (sauf en Espagne) et remplacés par la chair à canon des ersatz du Comte Zaroff.

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