Ready Palyer One
Un métrage, une image : eXistenZ (1999)
« Je m’inquiète beaucoup pour
mon corps » : en dépit de la réplique prophétique, refroidissant les « mécaniques »
ardeurs de la mimi Allegra Geller, salut à Bruce, le papa de Mission
impossible,
on sourit souvent en (re)visionnant cette version ludique, sens duel, vocable ad hoc,
du sombre Vidéodrome (1983). Comme Hitchcock revisitait le vénéneux Vertigo
(1958) via le solaire La
Mort aux trousses (1959), Cronenberg (s’)amuse en (fast) compagnie d’un couple d’entourloupe, pas si en déroute, en
proie au doute, aux prises avec des espions, voire des pions, de partie en
réunion, pas seulement industriels, plutôt tueurs à la truelle, silhouettes
suspectes, obsédés, (ré)essayez, du désir d’assassiner une créatrice puis, in extremis,
un créateur de jeu vidéo en duo, en réseau. Entre Atari & Rushdie, Antenna
Research & Cortical Systematics, eXistenz
& transCendenZ, disciples et
intégristes, réel et virtuel, resto et motel,
transhumanisme et terrorisme, la conceptrice et le « commercial », un
peu portés sur un second orifice anal, percé à la base de la colonne
vertébrale, ne prennent pas le temps de se (re)poser, de laisser leurs corps
dédoublés s’épouser, s’accoupler, prennent à peine celui de présenter un
nouveau produit, job à la Jobs, de
mettre la « machine molle », amitiés à William B., sur pause, de
réfléchir à la façon de sauver leur peau illico
presto et en Stéréo (1969). Ici, plus
personne ne skie, le pompiste ne déprime, puisque l’essence précède
l’existence, n’en déplaise à Sartre, humaniste patraque, se transforme fissa en
admiratif chasseur de primes, caméo rigolo, presque sodo(mite), du félon Willem
Dafoe, à mort le mentor, fugue de transfuge, Ian Holm s’y colle. L’allègre
Allegra, timide, intrépide, audacieuse, malicieuse, maternelle, cruelle,
l’incrédule Pikul, sans arrêt à palper le mobilier (dé)passé, histoire de
s’assurer de son incertaine réalité, sans cesse à se soucier de sa sienne
santé, que les événements évidemment malmènent, pour lequel la
« maladie » ne saurait se limiter à un « thème », tel les
parcs homonymes, débarquent dans une boutique classée spécialisée, avant-goût
de la « spécialité » asiatique très organique, à « l’addition »
salée, de tête défaite, tout autant ironique, menu muni de sous-entendus à la
Dick, assorti d’un pistolet assemblé, aux éléments et munitions anatomiques,
archaïques.
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