Allemagne année zéro : Allemagne, mère blafarde

Suite à son visionnage sur le site d’ARTE, retour sur le titre de Roberto Rossellini. À la mémoire de Jeanne Moreau Une ville en ruines ( exit le carton d’introduction), le thème musical kolossal du frérot Renzo, la dédicace au fils disparu (d’une appendicite), l’ouverture dans un cimetière, une pensée pour Romero, merci, puis un cheval éventré en pleine rue, convoité par la foule affamée, dont se souviendra le Bergman de L’Œuf du serpent : la nuance, la subtilité, Rossellini laisse ça à d’autres, plus policés, moins documentés, davantage respectueux des bienséance de l’image. Edmund, gamin aryen, gamin de rien, de mère orphelin, marche dans une cité de fin du monde où l’on continue pourtant à vivre, à voler du charbon, à rouler en camion. Il vit avec son père malade, son frère ancien militaire suicidaire, sa sœur sur le point de se prostituer, parmi une dizaine de personnes entassées dans un appartement délabré à l’électricité rationnée. La guerre finie, elle se po...