L’Art du mouvement : Anthologie du cinéma invisible

Le cinéma, art doublement contemporain. Une fois refermé cet exhaustif et luxueux catalogue raisonné de la « collection cinématographique du Musée national d’art moderne » paru en 1996, on sait désormais (on s’en doutait déjà, certes) que ce que l’on appelle cinéma ne se réduit pas à cela, qu’il existe non pas un mais bien des cinémas, tout un ensemble de pratiques, de théories, d’expressions et de formalisations irréductibles à la figuration, à la narration, à la commercialisation, à la signification, sacro-saint quatuor de la cinéphilie (professionnelle et rédactionnelle) jolie, polie, si docile depuis plus d’un siècle, dans le sillage de la première séance financière des Lumière, sorte de ground zero (érection et ruines) du domaine, point de départ et d’arrivée pour cent années, amen . Dans sa présentation claire et dense, Jean-Michel Bouhours, directeur de l’ouvrage et lui-même réalisateur, expose les enjeux du corpus , entre (je reprends ses sous-titres) mu...