Near Death Experience : Vendredi 13


Suite à son visionnage sur le service Médiathèque Numérique, retour sur le titre de Benoît Delépine et Gustave Kervern.


L’existence ? Une expérience de mort imminente, en effet, et si vous l’ignorez encore, que faites-vous donc à nous lire ? Le film s’ouvre par un générique difficilement lisible d’Antoine Robert sur fond d’orage stroboscopique. Privé de pluie, le tonnerre, flanqué d’un vent chuintant, martèle la bande-son et des flashes d’arbres noirs sur fond obscur, laiteux, scandent un jour de colère, une nuit de fin du monde et peut-être du cinéma, surtout français, la direction de la photographie naturaliste et soignée attribuée au fidèle Hugues Poulain. Durant le tout premier plan, au bord du plan-séquence, Paul, au comptoir d’un bar entouré de tons violets, au fond de la perspective, sirote un verre blanchâtre, entre l’anisette et l’orgeat. Ses trois collègues de travail, de bureau, étêtés par le cadre, deux hommes et une femme, les cinéastes et une complice, discutent un chouïa, à mi-voix, et se font offrir l’addition par le quatrième larron peu loquace, tournée assortie d’un second breuvage pour lui. On se dit à demain, on s’en va, l’image, en Scope ample et funèbre, souvenez-vous des serpents et des enterrements à l’horizontale moqués par Fritz Lang, puis remarquez les récurrents décadrages du personnage à droite de l’écran, dans son refus du moindre apprêt, dans sa clarté de composition, donne un avant-goût de ce qui suivra. Voici, disons, un film à trois, les deux réalisateurs et l’acteur, à un caractère, à un décor, celui de la Sainte-Victoire et de ses alentours aixois, Parages du vide à la Jean-Louis Aubert, à un argument, le suicide, programmé ou improvisé, d’un employé de l’assistance téléphonique de feue France Télécom, aujourd’hui Orange.

Unité de temps, deux ou trois jours, de lieu, ce massif rocheux qui inspira Cézanne, d’action, marche vers la mort retardée par les touristes, les randonneurs, la propriétaire d’une piscine désaltérante, un idiot du village à la veste de chasseur épris de parties de cyclistes, une jeune conductrice serviable et d’une familière lâcheté. La tragi-comédie se déroule dans et sous la lumière du Sud à nulle autre pareille, dans la Provence de l’absence, territoire millénaire, indifférent, calme et silencieux, où errer en dessinant, mal, une représentation de bœuf, comme autrefois dans les cavernes préhistoriques, en ne sachant plus allumer un feu à mains nues, en parlant à des tas de pierres aux faux airs de tombes juives, représentant la femme et les enfants laissés loin derrière, alors que l’on disait, un cubi de rouge à portée de main sur la table basse, ne partir qu’une heure à la famille rentrée de ses courses, elle aussi sans tête. L’élément déclencheur de la fuite définitive, il faut le chercher, qui sait, à la TV, au JT de Jean-Pierre Pernaut, déjà présent dans La Carte et le Territoire, y faisant, bon sang, son coming out. En ce jour de tour maudite à Tours, en cette journée fatidique de superstition, par ailleurs titre d’une dispensable franchise de films dits d’horreur dans le sillage des grands Mario Bava (La Baie sanglante, 1971) Bob Clark (Black Christmas, 1974) et John Carpenter (La Nuit des masques, 1978), Paul, vêtu de sa tenue de vélo, enfourche le sien sur les routes estivales et l’abandonne en vrac au pied de la montagne. La pente gravie, le souffle coupé, des filets de bave visibles, il délaisse le rap de son habitacle, ceinture de sécurité non mise, so insupportable signal d’avertissement, soliloque en voix off sur sa vie, sur le désastre banal de sa vie, sur son envie d’en finir, partagée par tous au fond, mais l’on se retient pour les enfants, justement, ou alors on se suicide en douceur, à petit feu, grâce à la vieillesse.


« Je suis mort » dit-il à voix haute, contradiction phénoménologique en réponse au « La vie doit être enivrante » répété en mantra plus tard, pendant un danse cérémonielle à la Antonin Artaud, rite du soleil non plus noir mais jaune et blanc, croisement de van Gogh et Camus. Pas de « pensée de midi » ici mais des « idées noires » à « rire jaune », une suite de monologues à la fois souvenirs et aphorismes, ou épitaphes. « Tu parles trop, décidément, et tu ne te suicides pas assez » se reproche, avec une drolatique lucidité, le solitaire « mis au vert », avec son bas noir épousant ses jambes maigrelettes, avec son haut rouge portant le logo d’une célèbre marque de stylo. Un peu moins d’une heure et demie pour faire le tour de sa vie, pour éplucher, voire déchirer, le CV, pour conseiller à l’astre crépusculaire d’aller se coucher, tandis que l’on s’endort sur le flanc, sans même une couverture. Un lapin mort ne servira pas de nourriture, à peine un fond de pot de confiture, fraises, framboises, fruits rouges, allez savoir, trouvé dans un container à l’orée d’un sentier forestier, étape mémorielle où surgit le souvenir de Pépé, pas celui ou celle de Léo Ferré, certes, libre à son époque des diktats de performance, dans tous les domaines, de la nôtre, règne de la normalité télévisée, cause du malheur généralisé de chacun « d’être comme il est. C’est foutu. » Paul mime et rejoue les scènes au téléphone, clients mécontents, insultants, dotés, Dieu du capitalisme merci, de « l’Internet illimité », il s’interroge sur son impuissance à la mise à distance, à l’oubli du jeu qui rend triste, qui fait prendre la vie trop au sérieux, elle à lire plutôt en « partie de billes entre deux néants ».

Ombre fragile parmi le gris de la pierre et le vert de la nature, il possède, le temps d’un plan dos au soleil, une allure de Nosferatu, silhouette noire démesurée sur le sol caillouteux, remarquant au passage, en mouvement vers nulle part sinon le trépas, le sien en répétition du nôtre, que l’apparence de l’adulte rejoint celle de l’enfance, similarité désolante et paraphe d’une régression confondante. Le road movie au grand air, dans le silence, ressasse avec délicatesse et finesse un memento mori afin de s’en convaincre soi-même, de passer à l’acte au-dessus d’un barrage ou d’un précipice dans lequel, fortuitement, le protagoniste glisse, récoltant un gnon au front et la rencontre sonore avec Miss Endorphine, bien connue des coureurs mécaniques, neurotransmetteur de l’éphémère félicité. De sa voix douce, elle le rassure, lui signifie sa persistance à demeurer en vie. Elle reviendra, on la réentendra, au final, au tout dernier plan, lorsqu’elle prend congé de l’homme au sol, volontairement tombé de la bagnole secourable, idem un bouquet d’herbes ou de fleurs destiné à l’invisible juvénile, allongé face au ciel sur la chaussée saisie en diagonale, la caméra s’élevant au rythme du poème Élévation de Baudelaire, l’un des préférés de Michel, dont il omet cependant les deux premières strophes, sorte de contexte littéraire résumant ce qui précède à l’intérieur du film et du récit. Un clac percute le cut de l’écran noir, fin de l’odyssée, fin de l’évocation, fin des notes de Schubert, de la voix allemande déclamant l’on ne sait quoi, là itou rajout de l’écrivain proposé, accepté par le tandem.


La société responsable s’appelle No Money Productions et porte bien son nom, sans doute, mais il émane de Near Death Experience une vraie beauté, une surprenante science du cadre, pas seulement redevable au cadre lumineux, minéral, épuré, apaisant davantage qu’anxiogène. Il faut apprivoiser la rudesse visuelle des premières scènes, pour ensuite sentir à chaque image les senteurs et les vibrations d’une terre à nos yeux et à notre cœur bien chère, puisque l’on y naquit au siècle dernier, ceci écrit sans nostalgie. Paul ne regrette rien, lui non plus, il pensait s’être habitué à la « petite vie » de tant de gens, il estimait pouvoir aller jusqu’au bout, au moins avec un bon canapé, son retour à la civilisation, symbolisée par un panorama de lumières lointaines à l’horizon de la nuit, lucioles égarées dans le cosmos infini, en partie motivé par le plaisir et la nécessité culturelle, historique, de retrouver le confort occidental du nouveau millénaire. Hélas, tant mieux ou tant pis, une remarque anodine et gentiment condescendante de l’automobiliste à propos de son « amoureuse », notez le lexique infantilisant, le projette sans prévenir sur le bitume imaginé brûlant, sa culbute et ses roulades aperçues dans le rétroviseur extérieur. Voilà. Tu vas mourir dans deux minutes, précise la voix imaginaire, sincère. Tu ne parleras plus seul, très jolie scène fordienne, avec son pendant adressé aux enfants absents, à ta femme restée en ville, lui avouant ton amour pour elle, ta misère sexuelle, ton désintérêt pour la corporalité, la promiscuité, avant elle, liberté perdue, paix gagnée. Tu ne te demanderas plus ce qu’il advient du monde, ce qui se passe dans le monde, tu ne t’en foutras plus non plus.

Le clébard court sur pattes vautré par terre dans l’appartement, les bonjours des marcheurs auxquels tu ne répondis pas, la rambarde en ferraille enjambée sans sauter, la fourmi fichée au bout d’une brindille, se débattant pauvrement, métaphore d’entomologiste de la « condition humaine » à son nadir, les cigarettes fumées de cette façon si particulière, entre le majeur et l’annulaire, l’escalade à un mètre du sol, l’incroyable escapade terrienne sur la Lune, l’hélicoptère probablement de recherche, la fourche vaginale de l’arbre à l’envers, la tente des campeurs pas contents, on les comprend, transformée en trampoline, la cape incongrue avec un drap, le rock tonique de Black Sabbath et le visage livide d’Ayrton Senna sachant qu’il aller se crasher, la peur enfantine causée par une botte enterrée, tout cela disparaît avec toi, avec le film en train de finir, déjà terminé, chronique d’une mort annoncée aux odeurs de thym, de romarin, de clope avec filtre et de sueur au chlore. Ton cancer du poumon tire la gueule, comme dans Le Bruit des glaçons (2010) de Bertrand Blier, lui qui comptait te bouffer cru et vif. Il vient de se faire baiser, contrairement au spectateur ravi de l’exercice, de style et physique. Film paupérisé mais rentable, ceci expliquant cela, Near Death Experience constitue un voyage agréable aux abords de la mort, une savante et expérimentale dédramatisation du décès impossible à conjurer, malédiction plus efficace que celle du chiffre 13 des convives à table au royaume de Pagnol, fondamental mélodrame élégamment nappé de rires et de sourires. On sourit souvent au film de Delépine & Kervern pour ne pas y pleurer, on prend du recul pour ne pas tomber, on s’amuse des bons mots, des mots toujours justes, pour finalement se taire, se reposer pour l’éternité. Une étonnante sérénité irrigue les plans, le rythme, le déroulement de l’intrigue à sens unique, vers l’impasse de la dead end, diraient les Ricains.


Ermite pas si misanthrope, aimant jusqu’au bruit des hommes, philosophe nihiliste par accident, pas par conviction, crevé de respirer, se fichant de réparer la crevaison intérieure, prêchant pour lui-même sur ses hauteurs relatives à la Zarathoustra, l’air des cimes, on le sait, propice à la réflexion, à l’émergence de réflexions délestées des lourdeurs du quotidien, Baudelaire le formulait à sa somptueuse manière, l’homme nu, dans son parcours immobile, dans sa désertion, ou sécession à la Klimt, du monde des hommes, sans pour autant regagner un quelconque éden écolo, panthéiste, transcendant, de publicité pour les Témoins de Jéhovah embaumée par un Terry Malick, sans pouvoir affirmer La Possibilité d’une île salvatrice, même polluée par une secte, s’avère un stoïcien de chambre, de chambre à air, de chambre mortuaire. Il existe une carte et il existe un territoire, des Particules élémentaires dans le pur azur ou dans les cellules follement, mortellement démultipliées, et le sable gris ou brun du terre-plein ou terrain vague sur lequel déplacer les figurines évoque un peu les paysages surnaturels de Lanzarote. Dans cet univers sans femmes, sans terrorisme, sans avenir ni rédemption, dans cet écrin de nature que ni Baudelaire ni Houellebecq n’apprécient spécialement, un mystère apparaît, un filigrane métaphysique se devine. L’humour des concepteurs du Groland se manifeste brièvement au détour d’une barbichette hilare mais domine une essentielle, profonde et paisible mélancolie. Revenu de tout, revenu au moins une fois à lui, Paul, avec son visage à la Céline, avec ses mains fines de romancier adulé, détesté, se suit avec sympathie en personnage fraternel, en cristallisation de fiction des milliards de destins anonymes de la planète, passés, au présent et à venir, voix audible, singulière, personnelle, comme prêtée à ceux que l’on n’entend jamais, qui meurent sans même faire un seul bruit, rendus, eux, à l’oubli.

L’implicite critique sociale, en mémoire des suicides au sein de l’entreprise de télécommunications, évoqués le temps d’une ligne de dialogue allusive au début, s’harmonise avec celle du poète en se gardant bien d’appeler aux barricades, à l’utopie, à la solidarité d’enchantement. Delépine et Kervern laissent à d’autres la litanie des grands soirs, l’un des items de leur filmographie, des lendemains de festin, ils s’éloignent du destin de la vraie Louise Michel, matière à faux biopic, ils ne recourent plus à des stars pour orner leurs films en marge. Exit Depardieu, bienvenue, dans l’humanité, ricane Snake Plissken à la toute fin de Los Angeles 2013 (John Carpenter, 1993), à Michel Houellebecq et à son ange vocal rappelant l’épiphanie assez sublime d’Isabelle Adjani dans Mammuth. Ce faisant, en restant au plus près du romancier-poète, en inscrivant sa Présence humaine « obsolète » dans un lieu amnésique, immanent, ils réussissent là où échouait à demi le Guillaume Nicloux de L’Enlèvement de Michel Houellebecq, auquel nous consacrâmes naguère une notule douce-amère, et leur métrage rime encore, jusqu’à un certain point, avec The End. Les universitaires et les exégètes, deux espèces notoirement « abjectes », peuvent se toucher à démêler le faux du vrai, à faire dialoguer, dialectique ou casuistique, la persona de Paul avec celle de Michel. Cela, à vrai dire, ne nous intéresse guère, ou carrément pas. Michel Houellebecq, dans Near Death Experience, expérimente sa propre mort, comme dans La Carte et le Territoire, et parvient cependant à Rester vivant, pour citer l’intitulé de l’un de ses recueils de poèmes. Il compose un double de lui-même spéculaire au spectateur, à son intelligence, à sa sensibilité, à sa dépression souriante.


Le film repose presque intégralement sur ses épaules dépourvues de muscle qui le portent admirablement, généreusement, solidement. On ne s’ennuie pas en sa compagnie, on l’accompagne volontiers, car, miroité de ses romans, de sa prose polymorphe, de son disque chez Tricatel avec Bertrand Burgalat, il élabore un héros émouvant purgé de tous les héroïsmes et pourtant héroïque, courageux, ou chanceux, nuancerait-il, dans son anéantissement contrecarré, consommé in fine. La lecture de Michel Houellebecq, loin de provoquer le « cafard », l’amertume, l’envie de s’exiler au désert, réconcilie avec une vision du monde et un regard d’une rare intégrité, acuité, drôlerie, justesse et tendresse, a fortiori dans le descriptif de séquences de sexe désespéré, désespérant, en écho au risible, au « grotesque » de l’accouplement selon William Friedkin. Near Death Experience, avec sa dimension et ses moyens particuliers, équivalences infidèles, parallèles, d’un autre « langage », cinématographique, au style ironique, virtuose dans son sens de la litote, discrètement poignant, de l’écrivain, reproduit cette sensation, la réactive, film sur un suicidé qui donne néanmoins envie de vivre, d’écrire sur lui, d’un seul jet, de le célébrer en dehors de sa présentation à Venise ou de sa réception médiatique, critique, globalement positive. L’auteur confiait récemment à David Pujadas son désir de se recentrer sur le couple, de consacrer à ce sujet anecdotique et important un nouveau livre. Paul, lui, en finit avec tout ceci, il exerce le double droit réclamé, assuré, de Baudelaire, celui de se taire et de s’en aller.

Et l’on peut choisir de le suivre, d’ignorer les références ou les correspondances, celles de Charles, celle avec Bernard-Henri Lévy, de l’opus en duo avec Seul au monde de Robert Zemeckis (2000), Gerry de Gus Van Sant (2003) ou Elle s’en va d’Emmanuelle Bercot (2013), trois œuvres parmi d’autres, trio interminable, en vérité, sans le secours desquelles Near Death Experience se tient bien droit, à l’image d’un pin provençal ou de Paul les bras écartés surplombant l’immensité, Christ rapatrié de Rio et rétif aux ultimes mensonges, aux réconforts in extremis, au baume de la Sainte-Baume, ma montagne à moi. Dans ce grand petit film comportementaliste d’une riche simplicité, d’une accessible radicalité, indépendant même si soutenu par les incontournables CNC et Canal+, on perçoit un souffle, un frisson et une âme auxquels on ne s’attendait pas, par-delà l’attendue, espérée comédie, et cela, oui, nous ravit, en bonne santé, organique et mentale, ou à l’agonie, individuelle, collective, ici et aujourd’hui, hier et longtemps après demain. Merci, Messieurs.

  

Commentaires

  1. Je suis complètement passé à côté de ce film. Et pourtant l'affiche, seulement, Houellebeck que j'avais trouvé extra (pas l'acteur, mais l'individu devant la caméra) dans son propre Enlèvement, les deux réalisateurs que ne connais que trop peu sur grand écran, le titre et la photo choisie, tout ça nous rend terriblement curieux.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. L’article aussi, espérons-le ; on conseillera pareillement, cette fois-ci de Michel Houellebecq réalisateur, le court et délicat La Rivière (2001), ludique eschatologie saphique superbement éclairée par Jeanne Lapoirie, au travail remarquable en particulier pour Gouttes d’eau sur pierre brûlante, Les Revenants, Michael Kohlhaas, Le Procès de Viviane Amsalem et, bien sûr, La Possibilité d’une île, boucle bouclée, donc, car autre récit de disparition masculine.

      Supprimer
  2. La première fois que j'i entendu parler de Michel Houellebecq c'était au tout début des années 90 de l'ancien monde pardon siècle, une connaissance artiste avec qui j'exposais dans la même galerie avait illustré ses poèmes,
    personne ne les lisait et plus tard la célébrité aidant
    on s'est mis à les lire lors des journées portes ouvertes des ateliers de Belleville; Il a du savoir faire en tant qu'acteur cet auteur, parce que porter aux nues un mix des bandes dessinées de Gérard Lauzier dans une re sucée de manière d'être façon Gainsbarre qui se prolonge, voilà pour moi la performance !
    La lecture de ses livres m'ennuie profondément, pauvre comme l'époque
    mais sans doute est-ce là la réussite : coller à son époque de déroulé sans fin de clichés, la carte postale de la montagne Sainte-Victoire
    est tellement devenue plus forte que plus personne ne s'attarde vraiment à regarder Cézanne et sa peinture en vérité, ni même la nature de façon authentique, pas en touriste.
    Des qualités techniques du film, vous en faites très bien l'éclairage, certaines,
    du point de vue de l'acteur rien de moins que Saint-Michel terrassant le dragon
    m'ont fait penser irrésistiblement à Benoît Poelvoorde acteur dans le premier film
    "Les Randonneurs"...
    L'amalgame de discours c'est peut-être suffisant pour faire un style,
    j'apprécie surtout ses prestations télévisuelles,
    son amour canin de Clément en installation délirante de sentimentalité,
    dire que Trump est l'un des meilleurs présidents américains qu'il ait jamais vu relève pour moi de la provoc,
    M.H est un faiseur de bons mots volontairement positionné à l'envers de l'élégance de star rock d'un Karl Lagerfeld à catogan poudré qui lui au moins ne se cachait pas de servir le système qui le nourrissait fort bien et parallèlement cachait bien ses tendances suicidaires de vrai sentimental littéraire romantique perdu dans une époque où il ne se reconnaissait plus qu'en si peu de choses,
    si ce n'est ses souvenirs et le désir en vieillissant de faire une belle fin fantomatique...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. https://www.youtube.com/watch?v=Wa_ulT-Pn84
      Michel déchante mais m'enchante :
      https://www.youtube.com/playlist?list=PLRY5MPs8lwCcTONcYo2UjFJPQJh4HIIn9
      Houellebecq acteur au carré :
      https://lemiroirdesfantomes.blogspot.com/2018/12/rester-vivant-methode-lantre-de-la-folie.html
      https://lemiroirdesfantomes.blogspot.com/2019/09/thalasso-le-gros-et-le-maigre.html

      Supprimer
    2. La dimension lumineusement tragique de Cézanne peintre, chantre du mystère cristallin de la nature se trouve selon moi, mieux que dans un film mais dans une chanson qui tient du miracle, si bien évoquée par un Berger qui aurait voulu être peintre : Cézanne peint https://www.youtube.com/watch?v=ZD3QsZkYg1Y

      Supprimer
    3. Question musicale je préfère de loin Kat Onoma et Rodolphe Burger...
      Album "Far from the pictures" (1995)
      https://www.youtube.com/watch?v=Sghbk9VCcRk

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Les Compagnons de la nouba : Ma femme s’appelle Maurice

La Fille du Sud : Éclat(s) de Jacqueline Pagnol

L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot : Le Trou noir