Cosmos : Microcosmos


La fin et le (re)commencement, les signes insaisissables du réel « en soi » puis l’artifice artisanal du cinéma, des funérailles ou des retrouvailles…


Le film se termine par un double montage alternant les possibles (Le Hasard de Kieślowski en alterné, en accéléré, disons) ; voici ce que j’envisageais de rédiger en ouverture avant visionnage : 

Regarder un film de Żuławski ressemble au fait d’enfoncer ses doigts (ou une autre partie de son anatomie) dans une prise de courant. On pouvait certes reprocher deux ou trois choses à Andrzej (cf. notre portrait), mais pas de créer des œuvres d’art bourgeois (bourgeois, les super-héros fachos, les pharisiens des réseaux sociaux ; bourgeoise, la façon de faire des films, en France et ailleurs, d’écrire dessus, de les consommer, les récompenser). Le Polonais de France célébré aux États-Unis se moqua durant toute sa carrière (quel mot de fonctionnaire) du « politiquement correct », bien avant que cette abjection ne trouve un nom et une expression, un peu comme le poulpe copulateur de Possession. Alors, Cosmos, un testament, surtout face au cancer qui fragilisa sa voix ?


Après, « ça ne change rien » et cependant la déception s’installe, presque dès le premier plan, à vrai dire, ce type en noir sortant d’une gare, peut-être celle des Lumière à La Ciotat, certainement celle-là, nous assène l’épilogue méta, avec rails de travelling apparents dans le champ, assortis de projecteurs et d’un mini making-of inclus en filigrane du générique de fin. Tout ceci nous rappelle évidemment la coda de La Femme publique avec son salut de troupe ironique, ou les accessoires réflexifs (une perche, une scène) de Boris Godounov. Il nous semble aussi entendre le réalisateur en colère à propos d’un « troupeau de gens dans le cadre », insatisfaction d’outre-tombe désormais bien dérisoire, le dernier voyage accompli, le dernier train pris, celui dont parle Balmer, les yeux dans le vague (à l’âme, les dialogues souvent construits sur un rebond lexical), à table, solitaire entouré. La fille de la maisonnée trouve que ses parents parlent trop, le compagnon (platonique) du héros, homo adorant Théorème, récoltant avec le sourire, lors de ses sorties nocturnes, moult cocards et bleus, lui susurre « T’en fais pas un peu trop, là ? » tandis qu’il couche son inspiration sur un PC portable à la Pomme (société remerciée in fine, vive le système capitaliste loin des créatures monstrueuses du communisme, du nazisme). Dans une voiture sous la pluie – il pleut beaucoup dans Cosmos et au Portugal de Paulo Branco – nos deux compères devisent en se marrant du Rouge et le Noir, puis jaillit cet échange en miroir : « L’important c’est d’aimer. – Un titre ridicule ! » (Obispo opine ?). Et Żuławski de succomber, la première scène (arrivée de Witold dans la forêt) à peine entamée, à son péché (pardonnable ou épuisant, suivant les sensibilités, la patience du spectateur) de l’intertextualité, avec Dante au début de son Enfer (l’extrait annonce que tout finira bien, malgré tout).



On épargnera au lecteur – on s’épargnera à soi-même – ce « tissu de citations » (l’écriture du point de vue de Barthes) qui alourdissait certains titres, et particulièrement le plus raté, cette Fidélité de naguère, d’un autre siècle, pour ainsi dire, plombée de surcroît par la présence de Guillaume Canet, l’acteur-réalisateur préféré de Quentin Dupieux (j’ironise, allez voir ce qu’il en disait dans Mad Movies à la sortie de Rubber). Cosmos paraît prisonnier d’une autarcie, d’un autisme malicieusement inclus dans la diégèse, avec une TV à écran plat débitant ses atrocités à l’heure du repas des pensionnaires. Le terrorisme, la famine, les défilés de mode, rien ne vient couper l’appétit ni renverser l’ordre co(s)mique du huis clos à la Agatha Christie en mode Lisbonne (qui pouvait prédire que l’auteur de La Troisième Partie de la nuit s’aventurerait un jour, une nuit, sur le territoire de Pascal Thomas ? Bertrand Blier, pas notre « tasse de thé », soulignait ce repli dans l’inoffensif, le vintage, la gaieté meurtrière). Laissons à ceux et celles qui s’en gargarisent le terme « « hystérie », encore rencontré pour qualifier Cosmos, alors qu’il s’agit du film le plus calme, sinon le plus statique, de son auteur, que l’on compte les travellings sur les doigts d’une main (jeu de mains à table entre les amants impossibles, finalement réunis, le mari pendu pour de vrai, pour de faux, puisqu’il papotera avec son beau-père dépité au plan pénultième), que l’on se surprend même à identifier deux mouvements au steadicam. Film parfois fatiguant d’un homme deviné fatigué, il récolta pourtant un risible prix en chocolat à Locarno – « meilleure réalisation », et pourquoi pas « meilleure écriture » pour un écrivain, bande de crétins ? Quant à la supposée satire de la bourgeoisie provinciale, tarte à la crème chabrolienne, on recommande au cinéphile de lire La Pornographie de Gombrowicz pour en avoir un aperçu assez enivrant, voire énervant, à la manière polonaise.


Le romancier, dont le protagoniste hérite du prénom grâce à la passion littéraire de sa mère (foyer froid de l’étudiant en droit, comprend-on), se voit crédité d’une unique phrase gastronomique et d’un intervalle nécrologique avant que n’apparaisse le nom des acteurs. Si le fidèle Andrzej Korzyński répond présent à la partition (pas sa meilleure, hélas, et souvent tronquée, plaquée, rabâchée), André Szankowski (le redoutable La Cage dorée ou l’interminable Les Lignes de Wellington pour l’écran dit petit) signe la direction de la photographie humide, verte, grise, avec des touches de couleurs chaudes en intérieurs. La discrétion de l’accueil critique confina d’ailleurs à la prudence, à la bienséance, au pardon indifférent (à part un « plumitif » de Paris Match, publication primordiale et parangon plébiscité de probité), comme si l’on se gardait de vomir, une fois de plus et de trop, sur le cinéma d’un homme malade, moyen détourné de l’enterrer prématurément dans un linceul de silence. À supposer que le Ciel existe – ce que je ne crois pas – et que notre cinéaste s’y trouve, il doit se réjouir à découvrir mon article, même négatif (jusque-là), car je n’oublie pas tout ce qu’il réussit auparavant et continuer à parler de lui, quitte à le faire ainsi avec Cosmos, prolonge un peu le souvenir de sa vie et de son art ici-bas. Andrzej abhorrait la tiédeur (la Bible itou), la joliesse, le scénario « solide » et le parcours psychologique. Dieu merci, on ne trouvera rien de cette mélasse poussiéreuse dans Cosmos, exercice de déconstruction du récit par son implosion douce, par son évanouissement dans le pittoresque d’une galerie de personnages, dans la beauté brumeuse, organique, furieusement et discrètement romantique d’un pays purifié du tourisme.


Le film ne va jamais du point A au point C en passant par B, il se contrefout du « message », de la leçon de morale et d’esthétisme infligée aux décérébrés de l’autre côté de l’écran – pendant combien de temps allez-vous supporter que l’on s’adresse à vous de la sorte, que l’on vous fasse si peu confiance, en tant qu’adultes, citoyens, hommes et femmes d’action et de réflexion ? –, au sacro-saint « sens » recherché par tous les moutons de Panurge de la cinéphilie et de l’Art, spécialement septième, prêts à se jeter avec délice dans la première exégèse venue, tellement le monde s’avère insupportable dans son absurdité, ma bonne dame numérique. Cosmos, jeu sur la représentation, sur l’adaptation, sur la transposition – greffe du cinéma sur la littérature, d’une intériorité sur une géographie, et inversement –, n’oublie pas d’amuser, de s’amuser, et séduit justement par cette absence de sérieux, se sabote lorsqu’il verse en lui (l’intensité des émotions s’accorde mal avec la récitation « tous azimuts »). Il ne faut pas prendre le film ni le reste au sérieux, il faut avoir la politesse sans doute désespérée de dissimuler la gravité sous une surface riante, charmante. Dans La Forêt forteresse (je me souviens, adolescent, du connard en gilet-dossard à l’effigie de « l’agitateur culturel » me demandant, avec le plus profond mépris rhétorique : « Il écrit des livres, celui-là ? »), le romancier « improvisé » prisait la frivolité en signe démocratique d’humanité, la légèreté (de l’esprit, de l’intrigue) opposée à toutes les lourdeurs des dictatures, politiques et narratives. Quand, enfant, on observe, sidéré, deux ou trois abominations biographiques et historiques, on acquiert le droit de sourire, d’échapper le temps d’un film, d’un amour, au pire, et les commentateurs de tous bords peinent encore à percevoir, à concevoir, l’humour constant de la filmographie de Żuławski, y compris dans ses fleurons réputés les plus « sombres » (Possession ou une comédie sentimentale berlinoise donc hardcore, un vaudeville métaphysique et horriblement ludique).


Pareillement, l’énergie de survie et de désir courant dans les œuvres ne pouvait qu’effaroucher la modération majoritaire au pouvoir dans des sociétés essentiellement pathologiques, leur retenue, leur équilibre, leur raison, à la ville et à la scène, dans le discours public et dans les mœurs privées, en cache-misère et parure d’opérette d’une folie bien plus anxiogène et mortelle que les tourments des possédés zulawskiens, manifestée ponctuellement et médiatiquement, symptômes drôlement rassurants, disent-ils, au regard des guerres étrangères et infinies de la planète en sursis, mon ami(e). On sourit souvent avec Cosmos et non contre, car là réside sa meilleure part, aux silhouettes de BD (Hergé, Edgar P. Jacobs en renfort) portées, animées, par une distribution irréprochable (même ses ennemis reconnaissaient au cinéaste l’excellence de sa direction d’acteurs et notoirement d’actrices). Au côté de glorieux « aînés » talentueux – Sabine Azéma, irrésistible en propriétaire pétrifiée, en mélomane esseulée (Schönberg dans les écouteurs), qui adresse un attachant regard caméra ouvertement à côté de sa persona, comme un salut au public, comme un clin d’œil au réalisateur, et Jean-François Balmer, moins imbibé que le flic de Boulevard du Palais, délectable en adepte du latin fait main, détenteur d’une mélancolie humoristique implicite, écho assourdi du clown triste de Dutronc dans L’important c’est d’aimer, forment un tandem assez magistral, plus drôle et over the top que chez Tchékhov (La Mouette en matrice miroitée de L’Amour braque) –, la « nouvelle génération » ne démérite pas, Jonathan Genet (monologues aux allures de tours de force), Johan Libéreau (vu dans Douches froides et 11.6, doté du personnage le plus simple, le plus sincère, le plus sensible du Cluedo à Porto) et la jolie Victória Guerra (lèvres rouge sang, toison noire sur peau blanche + Wellington, bis), flanquée de la dédoublée (à l’unisson d’Isabelle Adjani dans Possession) Clémentine Pons (Musée haut, musée bas de Jean-Michel Ribes, apparemment), avec ou sans bec-de-lièvre, démontrent un seyant « tempérament » (accessits au rohmérien Andy Gillet, aux nationaux Ricardo Pereira & António Simão, issus de la TV avec passage chez Raoul Ruiz).


Les mauvaises langues perdront leur temps à quêter une fausse note d’interprétation dans cette musique de chambre quasiment (trop de mots au lieu de « trop de notes ») mozartienne (force et limite, le natif de Salzbourg peu prisé par nos oreilles, en compagnie d’une certaine Françoise Hardy), Cosmos en revers joyeux du bien trop bergmanien Sacrifice de Tarkovski, autre opus de fin de partie, de dernières volontés filmées. Andrzej, assurément, voulut mettre beaucoup de choses et de lui-même dans sa « comédie dramatique » reposant sur un argument filiforme – un vieil homme, assureur remercié, sème d’inquiétants indices d’un crime inexistant, afin de revoir une ultime fois une forêt sentimentale, béni et maudit par l’amour, amen –, sur la sympathie à défaut d’empathie (éclats de mélodrame diffus, visages féminins brièvement déformés en paraphes d’imagerie, et Miss Guerra possède des faux airs « d’Adja »). Bulle de champagne et de culture allègre et creuse, plombée par le ciel de l’histoire, la météo du tournage, Cosmos enjoue et ennuie gentiment, aligne les références en guise d’existence, dépeint un microcosme ridicule mais familial, qualité reconnue par Fuchs, enfant blessé dans sa cité. Nous voici très loin de la mélancolie sensuelle de Mes nuits sont plus belles que vos jours, du lyrisme maladif de La Note bleue, du cannibalisme amoureux de Chamanka. Andrzej Żuławski veut nous quitter sans larmes, sans cris, sans foi ailleurs que dans le cinéma, et ce choix figuratif, déceptif, s’avère vraiment respectable, respectueux, bien que peu audacieux. Avec son bestiaire de conte de fées (moineau, crapaud, lézard, sorte de limace délicatement déposée sur le beurre du petit-déjeuner, « chaticide » drolatique de jalousie, inconsciemment modelé sur le « canicide » présent dans American Psycho), sa ménagerie humaine, le métrage vaut itou pour sa tendresse et sa générosité (ressusciter un suicidaire, bien que « Y a plus rien à voir » affirme Balmer amer).


Défini par Żuławski (note d’intention en ligne) comme « un "suspense" et un drame, et une comédie »  d’après « un petit diamant pervers et aigu », Cosmos ne convertira (ne convaincra) personne et refroidira même certains admirateurs, en œuvre mineure – tout sauf interdite aux mineurs, et mille mercis à l’entreprise inculte, puritaine, mercantile, misogyne, polluée par des pages de pure pornographie, du milliardaire autiste pour avoir censuré ces jours-ci une photo de plateau de L’important c’est d’aimer postée, avec l’alibi de la poitrine nue de Katia Tchenko étêtée –, en univers de poche dépourvu de la moindre transcendance, tension, sexualité, cruauté ; il use d’un semblant de dénouement, il emmène « ce petit beau monde de la pension (…) à la montagne pour y vivre explication et catharsis, ou, d'ailleurs, rien, si la passion est une explication » (source idem). Un parapluie pour la plage pluvieuse, une pince à linge blanche comme un ligne, une soupe à l’oseille, des petits pois au sol, une tache d’humidité utérine au plafond, un râteau et une hache, un DVD de Claude Autant-Lara (et Gérard Philipe), un poulet pendu en leitmotiv de montage, une canne fourchue d’apprenti sourcier, des toilettes publiques design, un curé pèlerin dans la neige, une villa retapée de bord de mer à la véranda colorée, une porte surmontée de l’œil triangulaire des francs-maçons (Mozart, again) : il en fallait davantage pour « finir en beauté », ou alors un agencement différent pour nous émouvoir vraiment. Tant pis, il conviendra de s’en contenter, de se remémorer, en matière de « passion amoureuse », les brillantes illustrations-incarnations de naguère. On pardonne, on rigole, on continue(ra) à survivre (en partie) via le cinéma, à déplorer aujourd’hui sa pusillanimité, sa paresse, son étroitesse microscopique d’esprit, d’ambition, d’imaginaire documentaire, maux heureusement inconnus d’une ardente et imparfaite cosmogonie cinématographique déployée sur treize films (nombre redouté des convives !) et une quarantaine d’années, avec un hiatus « infidèle » de quinze ans. Do widzenia i dziękuję – au revoir et merci, Andrzej Żuławski.

   

Commentaires

  1. L'affiche du film au petit oiseau pendu, outre le caractère clin d'oeil sexuel à quelque castration et vécu traumatique dans le monde de la prime enfance me renvoie, allez savoir pourquoi, à me questionner sur les motivations profondes à l'origine de ce dernier opus d'un réalisateur guetté par le spectre de la mort. Andrzej Żuławski naît le 22 novembre 1940 à Lwów et quand on connait l'histoire terrible de cette ville , y compris la figure ambigüe du père préparateur livreur de poux
    pour l'étude du typhus ce qui lui permet d'échapper au pire...Question de "troumatisme" la figure du père en prend un drôle de coup et l'hystérie va grandissante dans un cosmos animé comme qui dirait de la pulsion de mort en prime time,...
    "Primo Levi appelait « oiseaux de passage » ces enfants qui n’ont pas été enregistrés à Birkenau, ces enfants qui ont eu la sinistre « autorisation » d’accompagner leurs parents. Nous disposons à présent de nombreux témoignages qui rapportent l’inépuisable nécessité qu’ils avaient de faire appel à une fiction pour supporter le présent.
    Les jeux et les représentations chez les enfants leur permettaient d’interpréter et d’assimiler l’univers chaotique dans lequel ils vivaient. Les créations des enfants étaient la possibilité de favoriser une sorte de processus culturel, symbolique dans un univers qui ne respectait plus les lois humaines. Scène dans la scène qui permet de montrer un visage de l’humanité dans l’inhumanité. Ils jouaient avec le matériel qu’ils avaient à leur disposition. Ils mettent en scène la déportation, la rafle, le fossoyeur, la chambre à gaz. George Eisen, dans son livre sur l’enfant pendant la Shoah, conclut ainsi : « Les petites silhouettes des enfants jouant sur fond de ruines et de ciel embrasé sur les camps nous aident à appréhender la profondeur de la perversion humain."
    De la mort sûre morsure de la bouche , des raisons déraison, pas facile de réaliser un film avec un tel passif à la clef, reste la beauté formelle des images , reste que Théorème de P.P.P , légèrement démoli dans le film, reste pour moi un miracle filmique inégalé.

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    1. Oui, ceci, les poux, le papa, la Pologne de cette époque, inspira en partie La Troisième Partie de la nuit (1972), premier essai prédéterminé, sinon prédestiné.
      Le cinéaste, malgré sa voix hélas altérée, expose ici les raisons de son adaptation, les tenants et les aboutissants de ce testament insuffisant et insatisfaisant :
      https://www.youtube.com/watch?v=gItAgs21rLQ
      Le secours du conte, du jeu sérieux, du mensonge en réponse au cauchemar réel , Benigni ne le nie.
      Théorème tout sauf blasphème, qui décrocha, vous le saviez sans doute déjà, un prix en chocolat de l'Office Catholique International du Cinéma ; des miracles laïcs de ce type, il en existe légion, majuscule en option, a fortiori dans les fins épiphanies des films de Rossellini, autre réalisateur religieux mais moins marxiste...

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