L’Équipée sauvage

 

Un métrage, une image : Les Démons du passé (2017)

Ce (télé)film infime et intime possède un prologue de prière, au Père amer, un prêtre de pénitencier, une valeureuse veillée, à bougies allumées, à vitrail coloré, because collègue blessé, vite tiré pas assez, un crucifix à proximité du lit où Rita se rétablit aussi, pas la sainte homonyme, mais comme elle portée sur la causes ou les cas désespérés, qui vient de se faire à domicile tabasser, viol de justesse évité, Timo minot miro, illico recueilli par la voisine voilée. Pourtant, pas un soupçon de rédemption, Scorsese & Schrader ne décolèrent, car notre anti-héros, en sourdine raciste molto, Turcs et Roumains, mêmes vauriens, dommage pour le sociable Barat arménien, lui-même à tort accusé, par deux Blacks alcoolisés, de nazie nostalgie, replonge presque aussitôt, esquisse un sourire de plaisir, assis, à l’agonie, bastos dans le bide, sur sa grosse moto, avant d’être avalé par la nuit infinie de guère généreuse Germanie, route de déroute, avalanche de bandes blanches, à la En quatrième vitesse (Aldrich, 1955) ou Lost Highway (Lynch, 1997), allez. Durant une engueulade, sa dame magnanime, néanmoins imbibée de bibine, femme de ménage fumeuse, emmerdée par un employeur peloteur, de patronyme écorcheur, mari à épouse et fifille mimis, à cadeau à la poubelle directo, l’accusait de l’utiliser, de la réduire à lui servir à son coup tirer, de peut-être préférer se taper ses codétenus entassés, cependant elle lui demandait auparavant, doucement, tendrement, romantisme modernisé, de la baiser, elle encaissait ses coups de reins, de boutoir, du premier soir, fesses offertes, dos cambré, cheveux tirés, brutalité interrogée, expliquée, pardonnée. Becker ne manque de cœur, déclare avoir peur, ne sait y faire, ne sait se défaire d’une némésis very vénère, dotée de tendances suicidaires, le geste preste du duel final, disons végétal, en rappel de celui du scientifique méconnaissable, mutilé, de La Mouche (Cronenberg, 1986). La vie du chien Lemmy vaut-elle celle du peu aimable Dahlmann ? Le vigile se décide, se retourne, se détourne, après la fille et la mère, tuées hier, voici occis le père, puisque « le passé ne compte pas », en effet, formule d’effacement, de pardon « bien-pensant », hélas à double sens, le vide glacé, placé « entre les années », titre d’origine, soudain rempli de dangerosité, retour du refoulé, au visage et au cou du libéré lancé, sauté, telle la pierre à travers la vitre de la cuisine. Porté par un tandem imposant, impressionnant, composé des excellents Peter Kurth (Herbert, Stuber, 2015) & Karl Markovics (Sans identité, Collet-Serra, 2011), accessits, elles le méritent, à la svelte Catrin Striebeck, à la lumineuse Cosima Henman, grande enfant croisée au ciné, « pot de miel » à mecs ici en famille, inaccessible, le premier, à ce jour dernier, long métrage du téléaste Lars Henning, en sus scénariste, se résume ainsi à un conte de Noël cruel, désenchanté, désargenté, dont les Hells Angels déracinés, factice famille à fuir, feraient passer ceux de Brando and Co. (The Wild One, László Benedek, 1953), pour d’amicaux agneaux. Physique, mélancolique, très teutonique, on peut en outre le classer en (im)parfait petit produit dépressif, plutôt qu’incisif, de chaîne franco-allemande, charitable et chiante, essai à moitié raté, à la misère sexuelle/existentielle d’une réinsertion de déraison consacré. 

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