F for Fake
Un métrage, une image : La Grande Combine (1966)
Femme fatale (2002) citait un extrait de Assurance
sur
la
mort
(1944), pendant un clip, Body Double (1984) en
ressuscitait l’escalier, l’actrice encore ; The Fortune Cookie,
quant à lui, annonce Snake Eyes (1998), pareil
spectacle sportif, réflexif, aux milliers/millions de témoins qui ne voient
rien, similaire amitié tourmentée, de l’aveuglement vers le dévoilement. S’il
anticipe aussi, de manière douce-amère, le climat local d’espionnage paranoïaque,
voire l’inverse, de la décennie suivante, cf. Coppola (Conversation secrète,
1974) and Co., il corrige la coda du
contemporain Blow-Up (Antonioni, 1966), match
de tennis mimé, muet, dont le
simulacre assumé, en résumé, enterrait une désormais irréelle réalité : le
cadavre, l’image du cadavre, le cadavre de l’image, CQFD. Cinéaste classique,
réaliste au risque du cynisme, romantique au risque du sentimentalisme, Wilder
préfère, une fois défaites les factices fictions à foison, de la famille,
affreuse, du couple, cassé, de la richesse, négociée, à renégocier, au prochain
procès, de l’(in)égalité, puisque rôles raciaux, intériorisation des
représentations, sociales, théâtrales, recommencer illico à zéro, redébuter au début, donc au stade déserté, sous peu
arène malsaine du duel pas au soleil Callahan & Scorpio (L’Inspecteur
Harry,
Siegel, 1971), sniper maso, tabassé
par un Black qu’excite ses racistes insultes,
quel tumulte, Pauline Kael fait la gueule, où ensemble, entre mecs trop
honnêtes, pas assez « pragmatiques », atteints d’idiotie à la
Dostoïevski, d’une bonté dévaluée, de pente à dévaler, se retrouver, se
remotiver, refaire des passes, se refaire au sortir de l’impasse, sous les yeux
silencieux d’agents d’entretien point blancs de teint. Comédie noire dotée de
(fondus au) Noirs, cartographie à Cleveland, métonymie du pays de Martin Luther
King, Malcolm X, Mohammed Ali, histoire à Oscar (Matthau, magistral), à l’écart
du désespoir, d’arnaque médicale, toute ressemblance avec une pseudo-pandémie
virale + une politique vaccinale pas due au hasard, à La Petite Voiture
(1960) peut-être piquée à Marco Ferreri, au Lincoln de TV, de biscuit
asiatique, salut à celui du contemporain Philip K. Dick (Le Bal des schizos), aux clins d’œil
adressés au Dictateur (Chaplin, 1940), patronyme du personnage de Lemmon,
handicapé ankylosé, invalide valide, caméraman de barre horizontale à la Batman,
feuilleton préféré du dépressif privé, plutôt qu’à la Keaton (L’Opérateur,
1928) & Kubrick (Docteur Folamour, 1964), quoique,
moustache mimi de Cliff Osmond, aux experts patibulaires, aux infirmières
sévères, pas sexy, tant pis, aux
sœurs en chœur portées sur le pari, au coup de pied au cul de la jolie (Judi
West), un peu grossie, Sandy, emprunté à Irma la Douce (1963), à la
surveillance de vie privée violée in extremis renversée, antiracisme en
prime. Fils pas si naïf de père naguère boxeur, homicide, alcoolique, à présent
employé du descendant, le footballeur de valeur (candide Ron Rich), pourvu d’un
cœur, d’une conscience, de valeurs, doit dépasser sa culpabilité, la
reproduction du pedigree, cesser d’à
domicile aider, afin, enfin, un brin enfantin, de fraterniser, dégrisé
davantage que dégoûté, sans papa, caméras, équipe, tactique. Construit en
boucle bouclée, en chapitres explicites découpé, ce cookie, bien cuit, constitue un art poétique et politique...
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