Winter Sleep : King of the Hill

Suite à son visionnage sur le site d’ARTE, retour sur le titre de Nuri Bilge Ceylan. Récompense de la patience, voire de l’endurance : à disons une demi-heure de la fin, le spectateur résistant assiste à l’une des meilleures scènes, des plus intenses, du cinéma contemporain, durant laquelle İsmail, poignardeur-prisonnier à la susceptibilité sexuée (se retrouver en « zonzon » pour des sous-vêtements féminins maritaux de vaudeville au couteau), de surcroît buveur (dans les bars) et mauvais payeur (de loyer), jette la liasse dégueulasse de billets bien-pensants apportée par la (trop) belle Nihal, venue nocturnement visiter les pauvres, soulager en secret, son mari parti à la capitale, sa conscience de jeune épouse frustrée (aucun contact tactile dans ce couple), « stérile » (pas d’enfant non plus), pleurnicharde et remplie d’acrimonie (Necla, la sœur du seigneur des lieux, ne vaut guère mieux, vipère récemment divorcée démasquant, lovée sur un confortable...